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Les Derniers Valois
2 juin 2007

Le retour de la reine Marguerite


Marguerite de valois, 1605Portrait de Marguerite de Valois, gravé par Firens et édité par Le Clerc en 1605

Source de l'image : Gallica ; Localisation : Paris, Bibliothèque nationale de France

L'oeuvre est éditée à l'occasion du grand retour de la reine à la cour de France. Après dix-neuf années d'exil et de négociations compliquées, Marguerite obtient d'Henri IV, désormais son ex-époux, l'autorisation de revenir à la cour. Pour Marguerite, c'est une nouvelle vie qui commence, plus apaisée et plus sage.

La gravure la représente habillée à la mode du temps, la coiffe en mitre et la collerette élevée derrière la tête. Le portrait n'est pas de qualité. L'embonpoint de la reine est représenté, mais peut-être est-il idéalisé. A en croire le témoignage - tardif -  de Tallemant des Réaux, la reine serait devenue « horriblement grosse ».

 

Couronnement de Marie de MédicisMarguerite de Valois mise en scène dans une gravure de Léonard Gaultier représentant le couronnement de Marie de Médicis à Saint-Denis en 1610.

A l'occasion de la cérémonie observée au couronnement de Marie de Médicis, l'ancienne reine Marguerite est présente au premier plan. On la voit représentée sur la gravure (ici à droite) ; elle se tient derrière la petite princesse Elisabeth.

A son retour à Paris, Marguerite s'est fait construire un très bel hôtel sur un terrain situé face au Louvre, de l'autre côté de la Seine. Réconciliée avec son ancien mari, elle rendait régulièrement visite à la famille royale et entretenait avec sa nouvelle épouse des relations très amicales. Marie de Médicis était rassurée de voir qu'elle s'était prise d'affection pour le petit dauphin, le futur Louis XIII dont elle avait fait son héritier.

Source : Gallica (Paris, BnF)

détail RubensMarguerite de Valois représentée par Rubens dans le Couronnement de Marie de Médicis à Saint-Denis vers 1624

Le couronnement de Marie de Médicis en 1610, musée du Louvre

L'image est anachronique parce que Rubens qui la peinte treize ans après les faits, n'a pas forcément respecté les costumes de l'époque. En revanche, le célèbre peintre n'a pas lésiné à représenter l'obésité de la reine, preuve que sa corpulence avait marqué les esprits et que dix ans après sa mort on s'en souvenait encore.

Au lendemain du couronnement de Marie de Médicis, le roi meurt assassiné par Ravaillac. La reine Marguerite devait lui survivre cinq ans. Pendant ces dernières années, elle fut pour la régente, une alliée et pour le petit Louis XIII, une amie. Elle meurt en 1615 en son hôtel parisien.

Source de l'image : Agence photographique de la Rmn (Paris, musée du Louvre)

 

Effigie de Marguerite en 1615L'effigie funéraire de Marguerite de Valois en 1615 (extrait)

Cette gravure exceptionnelle présente dans les collections du musée Czartoryski de Cracovie représente la veillée funéraire autour de l'effigie de la reine.

On y voit à ses pieds, le petit roi Louis XIII tenant une chandelle, rendant un dernier hommage à la princesse des fleurs de lys.

La scène se passe à l'hôtel de la reine, alors ouvert au public ; "il y a une presse aussi grande qu'à un ballet", témoigne le poète François de Malherbe1.

Ce type de représentation en gravure des obsèques princières n'est pas étonnante pour les années 1610. Il en existe de sembables pour les enterrements d'Henri IV et du duc Charles III de Lorraine2.

 Source : (Cracovie, musée Czartoryski)

Effigie de Marguerite de Valois Louis XIII Le peuple


Notes

1. Eliane Viennot, Marguerite de Valois, "La reine Margot", Plon Tempus, 2005, p. 304.

2 Voir les très belles gravures reproduites dans Philippe Martin (sous la dir.), La pompe funèbre de Charles III, 1608, Editions Serpenoise, Metz, 2008.

Article modifié en septembre 2012

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