20 juin 10

Charlotte de France (1516-1524)


Charlotte de France (Minneapolis)Portrait de Charlotte de France par Jean Clouet

Charlotte est la deuxième fille de François Ier. Elle est morte en 1524 à l'âge de sept ans. C'est précisément à cette date que Jean Clouet a réalisé le portrait ci-contre.

La mort de la petite princesse semble avoir beaucoup peiné sa tante. Marguerite d'Angoulême était attachée à elle au point de la faire revivre ultérieurement dans l'un de ses textes. Dans Dialogue en forme de vision nocturne, l'âme de Charlotte lui apparaît et lui raconte son bonheur de vivre dans l'au-delà.

Dans les jours qui avaient précédé sa mort, Marguerite était la seule personne de la famille à veiller à son chevet. La mère de la petite, la reine Claude, était morte deux mois plus tôt, sa grand-mère Louise était malade et son père François était en campagne. On était quelques semaines avant la défaite de Pavie et la capture du roi par les Espagnols.

Une variante de ce tableau existe à Chicago dans une collection particulière.

Source : (Minneapolis, Institute of Arts)

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Madeleine de France (1520-1537)


Madeleine, collection privéeMadeleine, musée CondéPortrait de la princesse Madeleine de France dessiné et peint par Jean Clouet vers 1524.

Source des images : Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé) ; The Weiss Gallery (collection privée)

Madeleine est la troisième fille du roi François Ier et de la reine Claude. Sur ce portrait de la main de Clouet, elle est représentée vers l'âge de trois ans1.

Dans la version peinte, la princesse tient dans ses mains le hochet à dent de loup, caractéristique de cette époque. Après avoir « disparu » pendant la Seconde Guerre mondiale, le tableau est récemment apparu sur le marché de l'art2.

 

Madeleine_of_France_Weiss_GalleryPortrait de Madeleine de France peint par Corneille de Lyon vers 1536.

Source de l'image : The Weiss Gallery (collection privée)

Ce très beau portrait de la princesse Madeleine est récemment apparu sur le marché de l'art. Il surpasse en qualité tous les autres autres portraits connus de la princesse. La finesse de son réalisme permet de l'attribuer au talent de Corneille lui-même.

Le portrait a été réalisé vers 1536. Il rappelle par le costume, celui de Catherine de Médicis, conservé au Polesden Lacey, ou encore celui du Fogg art museum que j'avais proposé d'identifier à la princesse Marguerite. A cause de la ressemblance physique des deux princesses, l'identification de ces portraits nécessite d'être confirmée. La confusion entre les deux dernières filles de François Ier reste possible3.

Madeleine_Valois_Versaillesv2Portraits de Madeleine de France, reine d'Écosse, peints d'après Corneille de Lyon vers 1537

Source des images : Agence photographique de la Rmn (Versailles, musée du château)  ;  Agence photographique de la Rmn (anciennement à Blois, musée des Beaux-arts4)

Madeleine de France, BloisLe 1er janvier 1537, Madeleine est mariée au roi Jacques V d'Écosse. Elle meurt la même année peu de temps après son arrivée en Écosse. Elle n'avait que seize ans seulement.

Le portrait original a probablement été réalisé avant son départ de la cour de France. Contrairement au portrait précédent, Madeleine est habillée dans l'habit traditionnel des dames de France avec des revers de manche doublés de fourrure. Selon l'auteur de la Weiss Gallery, la présence d'hermine soulignerait le caractère royal du modèle et donc le fait que Madeleine est dans ce portrait représentée en tant que reine.

04_Madeleine_et_Claude_saint-Denis_Rmn_v1 - CopieMadeleine_livre_Heures_BnFC'est ce portrait qui est pris comme modèle dans le livre d'heures de Catherine de Médicis. Madeleine y est représentée en haut à droite, derrière la reine Claude qu'elle n'a jamais connue (image de gauche ci-contre).

L'effigie de Madeleine se trouve également à la basilique Saint-Denis. Elle est représentée à genoux en position de priante à un emplacement privilégié du tombeau de François Ier et de Claude de France ; la sculpture de la princesse est installée dans l'axe central derrière les effigies de ses parents (image de droite ci-contre).

Source des images : Wikimedia (Paris, Bibliothèque nationale de France) ; Regards des Monuments nationaux (Saint-Denis, basilique)

 

Article modifié le 05/04/2020 


Notes

1. Sur les portraits au crayon de Madeleine d'après Jean Clouet, voir Alexandra Zvereva, « ... Louise de Savoie et les recueils de portraits au crayon », in P. Brioist (et al.), Louise de Savoie (1476-1531), Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 2015, p. 183-204.

2. Il est mentionné comme porté disparu dans P. Mellen, Jean Clouet, catalogue raisonné, dessins miniatures et peintures, Paris, Flammarion, 1971. En 2007, il est mis en vente par la Weiss Gallery.

3. L'identification à Madeleine n'est pas soutenue par l'historienne Alexandra Zvereva qui semble y voir plutôt sa soeur Marguerite (voir la notice sur le site de la Weiss Gallery).

4. Le tableau a été volé et détruit en 1996 (affaire Stéphane Breitwieser). H. Lebédel-Carbonnel (dir.), Catalogue des peintures du musée du château de Blois. XVe-XVIIIe siècles, Montreuil, Gourcuff Gradenigo, 2008, p. 212.

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23 sept. 10

Marguerite de France (1523-1574)


Marguerite de France, ChantillyPortrait de Marguerite de France vers 1527

Marguerite est la dernière enfant de François Ier et de Claude de France. Elle n'a pas connu sa mère qui est morte peu de temps après sa naissance.

Son éducation s'est faite à la cour du roi François sous l'influence de sa tante Marguerite. De cette parenté, elle garda un goût pour les Lettres et un esprit humaniste.

De tous les enfants de François Ier, c'est celle qui vécut le plus longtemps. On a donc beaucoup de portraits d'elle, et ce d'autant plus qu'elle était aimée du roi son père et du roi son frère. Jean Clouet l'a représenté ici vers l'âge de quatre ou cinq ans.

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

cambridgeIl existe un portrait de Corneille de Lyon représentant une jeune fille dont les traits ne sont pas sans rappeler la princesse Marguerite. Elle porte un costume semblable à celui que porte à la même époque Catherine de Médicis (qui était pour Marguerite à la fois une belle-soeur et une amie proche). Je m'avance beaucoup en proposant ce portrait comme étant celui de Marguerite. Anne Dubois de Groer qui l'a relevé dans son catalogue raisonné l'a laissé sans identification1. La jeune fille devait avoir une douzaine d'années quand ce tableau a été peint en 1536, ce qui correspond à l'âge du modèle.

Source : (Cambridge (EU), The fogg art museum)

 

Marguerite vers 1545Marguerite vers 1542Portrait de Marguerite vers 1542 et 1545

Marguerite est représentée vers l'âge de 18 et 22 ans. Si la princesse fit plusieurs fois l'objet de négociations matrimoniales, elle refusa toujours de faire alliance avec un petit parti. Fille et soeur de rois, elle avait la volonté de n'épouser qu'un souverain ou un fils de roi. L'exigence de ses revendications la laissa célibataire pendant de nombreuses années.

Source : Rmn et Rmn (Chantilly, musée Condé)

Marguerite de France (Rijkmuseum)Estampe représentant Marguerite de France (ci-contre) 

Source : (Amsterdam, Rijkmuseum)

 

 

 

 

 

Marguerite duchesse de Berry d'après Corneille de Lyon (Chantilly)

 Portrait présumé de Marguerite d'après Corneille de Lyon

D'après Anne Dubois de Groer, ce portrait n'est pas un original ; ce qui explique que son identification à Marguerite n'est pas évidente2. Il existe un portrait équivalent au château de Versailles.

Le portrait a probalement été réalisé au début du règne d'Henri II. Faute de trouver un époux de son rang en Europe, la soeur du roi vit à la cour de France. Pour l'entretien de son rang et de sa maison, Henri II lui a donné en jouissance le duché de Berry.

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

 

 

Marguerite de France (Chantilly)Portrait de Marguerite par François Clouet vers 1550

La pose solennelle donnée par le portraitiste à son modèle et la beauté du costume que laisse transparaître l'esquisse fait de ce dessin un très beau portrait de la duchesse de Berry. Un autre dessin de Chantilly semble s'apparenter avec lui (image ci-dessous).

Marguerite de FranceA 25 ans passés, Marguerite est par son esprit et son affabilité une figure appréciée de la cour de France et de la famille royale.

Source : Rmn et  Rmn (Chantilly, musée Condé)

 

 

 

Marguerite de FranceclouetPortrait de Marguerite de Berry dessiné par François Clouet vers 1555

Marguerite de France (Chantilly)Ce très beau portrait est le dernier représentant Marguerite en costume de cour, avant son départ de France. Le portrait peint du dessin n'est réapparu qu'en 2011, en vente chez Christie's. La princesse est tout de blanc vêtue.

A 30 ans passés, la fille de France n'est toujours pas mariée. Peut-être, le portrait est-il tiré pour doper la cote de la princesse et augmenter le nombre des prétendants.

Peut-être, le portrait est-il tiré à l'occasion des préparatifs de son mariage avec le prince de Savoie qui a lieu en 1559. L'idée avait germé les années précédentes, mais du fait de la guerre, elle était prématurée.

Marguerite_ChristiesPar ailleurs, la princesse exigeait d'être mariée à un roi. Emmanuel-Philibert n'était que duc et dépossédé de ses états par la France. Mais ça, c'était avant la défaite française de 1557. La proposition de mariage s'inscrit dans les négociations du Traité du Cateau-Cambrésis qui visait la création d'un nouvel état à cheval sur les Alpes comprenant la Savoie et le Piémont. C'était la résurgence du duché de Savoie, avant son annexion à la France par François Ier.

 

En 2012 une variante du tableau, est apparue en vente dans la même maison (ci-contre).

Source des images : Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé) ; Christie's (Vente du 1er novembre 2011 à Amsterdam) ; Akg (Christie's, vendu le 1er avril 2012 à Londres)

Marguerite_Turin_Brmarguerite_TurinLe portrait de Clouet a servi de modèles à deux miniatures d'un livre d'heures ayant appartenu à la princesse. L'ouvrage est aujourd'hui conservé à Turin. L'une de ces miniatures la représentent avec le dragon de Sainte Marguerite d'Antioche.

 

 

 

 

Le portraitMarguerite a servi de modèle pour la miniature (ci-contre à droite) représentant les filles et épouses de François Ier dans le livre d'heures de Catherine de Médicis. Marguerite y est la seule personne à placer son regard vers le lecteur (à l'époque de la réalisation de cette miniature dans les années 1570, elle est l'une des rares figures représentées à être encore vivante).

Source des images : Le lys et la soie : ... (Turin, Biblioteca Reale) ; Compte instragram du musée royal de Turin (Turin, Biblioteca Reale) ; Wikimedia (Bibliothèque nationale de France)

 

Marguerite, détail de CaprarolaMarguerite apparaît également sur une fresque du château de Caprarola représentant les noces de sa nièce Diane avec Horace Farnèse en 1553. Elle est representée derrière la mariée, à gauche du groupe central (représentée en couleur sur l'image ci-contre). Sont également représentés son frère Henri II et la reine Catherine.

Source de l'image (détail de la fresque) : Akg-images (Caprarola, Palais Farnèse)

 

Marguerite_Walace_collectionReprésentation allégorique de Marguerite en Minerve vers 1555 sur une plaque en émail réalisé par Jean de Court

Ce très bel ouvrage en émail rappelle que la princesse Marguerite était une femme lettrée, protectrice des écrivains.

Les poètes de la Pléiade comme Ronsard et Du Bellay ont célébré Marguerite comme étant la nouvelle Pallas (ou Minerve), la déesse de la sagesse, protectrice des arts et des sciences. Comme son père autrefois (manuscrit de la Bibliothèque nationale de France), elle est représentée sous les traits d'une divinité de la mythologie grecque. Marguerite est la personnalité qui défend l'art des Lettres contre les sectaires ignorants.

Marguerite de France passe également pour avoir été sympathisante des idées de la réforme protestante. 

Source de l'image : (Londres, Wallace collection)

 

 

 


Notes

1. Anne Dubois de Groer, Corneille La Haye, dit Corneille de Lyon, Arthéna, 1997, p. 264.

2. Ibid, p. 213. 

Article modifié en octobre 2011

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25 sept. 10

Marguerite de France en deuil blanc 2 (Londres)Marguerite de France en deuil blanc 1 (Londres)Deux portraits de Marguerite en deuil blanc par François Clouet en 1559

Ironie du sort pour Marguerite, c'est à quelques jours de son mariage avec le prince de Savoie Emmanuel-Philibert, en juin 1559, que le roi Henri II fut mortellement blessé au cours du fameux tournoi des Tournelles. Au seuil de sa mort, craignant que le prince savoyard ne se dérobe à ses engagements, le roi obligea la tenue immédiate du mariage. Les enjeux géopolitiques de cette alliance étaient considérables. La cérémonie a donc lieu, .. dans les pleurs. La reine Catherine qui avait tant désiré et attendu ce moment, était tombée malade sous le coup de l'émotion de l'accident de son mari. Elle n'assiste même pas au mariage. Le roi meurt dans la nuit même. 

Marguerite, Galerie SabaudaLe portrait représente Marguerite arborant pour son frère le deuil blanc. Il s'agit du dernier portrait avant le départ de la princesse pour la Savoie.

Parce qu'il était impossible pour Marguerite de quitter la France sans avoir participé au deuil de la cour et encore moins en abandonnant son amie Catherine et ses enfants dans une situation aussi malheureuse, son départ pour la Savoie fut plusieurs fois reporté. Catherine de Médicis avait également obtenu le report du départ de la reine d'Espagne à laquelle elle était aussi attachée. 

Marguerite ne quitta la France qu'au mois de décembre 1559. Elle fit son "entrée" dans la bonne ville de Nice et y resta le temps de recouvrer la santé, car les nouvelles de France qui lui parvenaient au sujet de la crise religieuse et des évenements d'Amboise l'affectaient beaucoup.

Source des images : (Londres, The British museum) et idem ; et en copie (Royaume-Uni, Royal Collection) ; (Turin, Galerie Sabauda) 

 

 

Marguerite de France

Portraits de la duchesse de Savoie d'après un original perdu

Les trois tableaux représentent la duchesse dans un portrait probablement fait en Savoie (le portrait original est inconnu mais il subsiste sous forme de copies dont une très belle gravure1).

 Ritratto di Margherita di Valoisv2Marguerite de France (Kunsthistorisches museum)

 

 

Busto_di_Margherita_di_Valois_wikimediaMarguerite_de_Savoie_par_Quesnel_GallicaOn peut faire le rapprochement de ces tableaux avec un dessin de la BnF identifié à tort à Marguerite de Parme (image ci-contre).

Epouse d'un prince officiellement allié à la France, Marguerite se fit remarquer par son amabilité et ses interventions pour tenter d'apaiser les tensions dans le nord de la péninsule italienne. Elle sut maintenir son époux pourtant tout dévoué à l'Espagne, dans une amitié - très fragile - avec la France.

Source des images :  Arcadja2 ; (Vienne, Kunsthistorisches museum)BeniCulturali (Château royal de Racconigi) ; Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France) ; Wikimedia (Turin, Galleria Sabauda)

 

Ritratto di Margherita di ValoisPortrait de Marguerite peint au XVIIe siècle et conservé au palais ducal de Venaria Reale près de Turin.

Le portrait est une copie du portrait peint vers 1560-1565 et aujourd'hui perdu. Il représente la duchesse de Savoie en pied. Sa présence dans le palais ducal de Turin rappelle la place et l'importance de cette princesse de France dans la généalogie des princes de la Maison de Savoie qui devinrent rois d'Italie, au XIXe siècle.

Turin, place forte française depuis la campagne menée par François Ier en 1536 faisait partie de la dot de Marguerite. La capitale du Piémont devait être rendue au duc de Savoie, à la condition que Marguerite mît au monde un héritier mâle. C'est ce qui arriva en 1562 avec la naissance de Charles-Emmanuel. Les soldats français évacuèrent la place et Turin devint la capitale du duché, au détriment de Chambéry.

Marguerite se faisait beaucoup de soucis pour son pays natal, meurtri par les guerres de religion. Plus tard, Charles-Emmanuel, son fils tant désiré devint duc de Savoie à la mort de son père (1580). Il n'eut toutefois aucun scrupule pour agrandir son état au détriment du royaume de France. Henri IV et Louis XIII durent mener à plusieurs reprises des campagnes contre son état pour étouffer ses ambitions.

 

Giovanni Caracca_Ritratto di Margherita di Valois con Carlo Emanuele I di Savoia_château royal de RacconigiMarguerite de France et son filsSource des images : (Venaria Reale, palais ducal) ; BeniCulturali (Château royal de Racconigi)

 

Caracca_Ritratto di Margherita con il figlio Carlo Emanuele I, olio su tela, ca


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notes

1. Dana Bentley-Cranch, « L'iconographie de Marguerite de France », in Culture et pouvoir au temps de l'humanisme et de la Renaissance. Actes du Congrès Marguerite de Savoie, Paris, Slatkine, 1978, p. 243-256. Voir également Alexandra Zvereva, Les Clouet de Catherine de Médicis : chefs-d’œuvre graphiques du musée Condé, Paris,  Somogy, 2002, p. 114.

2. L'oeuvre a été vendue aux enchères sous une autre identification. Par comparaison avec le portrait du Kunsthistorisches museum et avec la gravure précédemment citée, l'erreur paraissait évidente.. 

Article modifié en février 2014

 

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26 févr. 20

Claude de France (1547-1575)


Claude de France, duchesse de Lorraine, musée BonnatPortrait de Claude de France, dessiné par François Clouet en 1559 et aujourd'hui conservé au musée Bonnat de Bayonne

Source de l'image : Agence photographique de la RMN (localisation : Bayonne, musée Bonnat)

Claude de France est la deuxième fille d'Henri II et de Catherine de Médicis. Elle est leur troisième enfant (après le dauphin François et la princesse Elisabeth). Elle naît en 1547, quelques mois après l'avènement de son père au trône de France.

Pour l'historienne Alexandra Zvereva1, ce dessin a été réalisé en 1559, à l'occasion du mariage de la princesse avec le duc Charles III de Lorraine. Claude de France n'est alors âgée que de douze ans.

Ce mariage s'inscrit dans la volonté politique du roi Henri II de s'attacher le duché souverain de Lorraine à une époque où les frontières du royaume sont bouleversées par les négociations du Cateau-Cambrésis. Le duc Charles, âgé de 15 ans, était depuis quelques années, un otage de la Couronne de France. Il vivait à la cour comme compagnon d'enfance du dauphin François, tandis qu'Henri II maintenait la Lorraine sous son aire d'influence. 

Quelques mois après le mariage de Claude, le Dauphin François monte sur le trône et permet à son ancien compagnon d'enfance, le jeune souverain lorrain de revenir dans son duché. Durant l'automne 1559, Charles III se déplaça en grande pompe en Lorraine et en prit possession. Il était accompagnée de son épouse Claude et de son beau-frère roi de France.

Claude de France, BnFPrincesse d'un tempérament discret, Claude de France est restée relativement peu connue. La raison  principale est qu'elle disparaît assez jeune, à l'âge de 27 ans. A la naissance de son premier fils en 1563, Claude n'a que 15 ans seulement. Elle met ensuite au monde une dizaine d'enfants et meurt en couches.

La Bibliothèque nationale de France conserve un autre portrait de la princesse Claude (ci-contre).

Source de l'image : (Paris, Bibliothèque nationale de France)

 


FRANCOIS-CLOUET_HERZOGIN-CLAUDIA-TOCHTER-HEINRICHS-II-VON-FRANKREICH_CC-BY-SA_BSTGS_1489Portrait de Claude de France, duchesse de Lorraine, peint par François Clouet et aujourd'hui conservé à l'Alte Pinakothek de Munich 

Source de l'image : Sammlung  (localisation : Munich, Alte Pinakothek)

Il s'agit d'un très beau portrait peint vers 1565-1570, et probablement commandé par la reine Catherine de Médicis (le dessin original n'est pas connu).

Claude de France entretenait des rapports très étroits avec sa mère. Régulièrement, elle se déplaçait pour lui rendre visite, partageant sa vie entre la cour de France et celle de Nancy.

Claude est ainsi présente au mariage de sa soeur Marguerite en 1572 ; dans ses mémoires, Marguerite raconte comment, la veille du massacre de la Saint-Barthélémy, alors qu'elles se trouvaient dans la chambre de leur mère, la vision de sa soeur en larmes l'avait beaucoup inquiété. Quelques heures plus tard, c'est dans la chambre de Claude que Marguerite vint se réfugier et tenter de finir sa nuit.

Quelques semaines auparavant, Claude qui n'était encore que sur le chemin de Paris, était vivement tombée malade. Partie à la rencontre de sa fille, Catherine de Médicis était restée auprès d'elle durant la rémission de sa maladie ; c'est un choix étonnant quand on sait qu'à ce moment précis de l'Histoire, les tensions politiques suscitées par les préparatifs du mariage sont au plus fort dans la capitale. Il montre combien Catherine de Médicis était attachée fortement à (certains de) ses enfants.

Charles III et Claude de France dans le livre d'heures de Catherine de Médicis, BnFParfois, c'est la reine-mère elle-même qui se déplaçait à la cour de Lorraine. C'était l'occasion pour elle de voir sa fille, mais aussi ses petits-enfants (elle s'y trouve ainsi en 1560, 1564, 1569 et 1573).

L'oeuvre de Clouet conservée à Munich a servi de modèle au portrait du livre d'heures de Catherine (ci-contre).

Claude y est représentée avec son époux, le duc Charles. La miniature a été peinte vers 1573 quelques temps avant la mort de la duchesse. Sa mort prématurée survenue le 21 février 1575 provoqua chez la reine Catherine une profonde affliction (au point qu'elle adressa des reproches au roi Henri III sur l'indifférence du traitement de ce drame au sein de la cour). Après la mort de son épouse, le duc Charles III continua de rendre visite à sa belle-mère de façon régulière. Sa fille Christine était elévée à la cour de France et lui même touchait une pension de la part d'Henri III. Quelques années plus tard, les tensions déclenchées par la Ligue finirent par le brouiller avec lui.

Claude_de France__KhE2Claude de FranceLe portrait de à Munich a également fait l'objet de plusieurs copies dont l'une se trouve au musée de Versailles (ci-contre, image de gauche).  

Source et localisation des images : Agence photographique de la RMN (Versailles, musée du château), (Vienne, Kunsthistorisches museum)

 

 

 

Claude de France, musée des OfficesPortrait en pied de Claude de France conservé au musée des Offices de Florence

Source de l'image : Polo museale fiorentino (localisation : Florence, musée des Offices)

Ce portrait magnifique, grandeur nature, représente la duchesse Claude dans un costume de cour particulièrement clinquant. Compte tenu de la rareté des portraits en pied dans l'art français du XVIe siècle, il constitue une perle pour l'iconographie des derniers Valois.

Claude porte un costume qui peut être daté de la seconde moitié des années 1570. Peut-être est-ce un portrait commandé par Catherine de Médicis, au lendemain de la mort de sa fille (1575).

Il faut s'imaginer que la reine Catherine possédait dans son hôtel parisien aujourd'hui détruit, tous les portraits de ses enfants dans un style semblable, réunis dans une galerie dédiée à leur exposition.

L'historienne de l'art Alexandra Zvereva propose de dater les portraits de cette galerie entre 1576 et 15782. Peut-être faut-il chercher ici, la genèse de ce très beau portrait.

Claude de France dans le livre d'heures de Catherine de Médicis, BnFComment expliquer la présence de ce tableau à Florence ? Peut-être fait-il partie des biens que Christine de Lorraine, petite-fille de Catherine de Médicis avait reçue en héritage. La fille de Claude, devenue grande-duchesse de Toscane avait emporté avec elle une partie des collections de sa grand-mère. Il semble évident que de cet héritage, Christine était parvenue à récupérer plusieurs portraits de sa mère.

En plus du grand tableau, le musée des Offices conserve également un portrait de Claude sous forme de miniature (en émail). Le modèle reste le même, et a inspiré une (autre) miniature qui se trouve dans le livre d'heures de la reine (image ci-contre) ; le livre d'heures de Catherine de Médicis contient donc deux portraits de la duchesse Claude.

Ce portrait est finalement très important dans l'iconographie de la duchesse Claude car c'est celui qui sera sans cesse recopié après sa mort.

Source et localisation de l'image du livre d'heures: (Paris, Bibliothèque nationale de France)

 

Claude de France, portrait posthume, musée des OfficesPortrait posthume de Claude de France conservé au musée des Offices de Florence

Source de l'image : Kunst für alle (localisation : Florence, musée des Offices)

Il est difficile de reconnaître dans ce portrait le visage de la duchesse de Lorraine. L'interprétation maladroite du costume confère au tableau une certaine dissonance que vient renforcer le caractère baroque du décor ; c'est un portrait posthume, peint au XVIIe siècle. Son approximation est assez symptomatique des portraits que les descendants de Claude ont commandés longtemps après sa mort.

Décédée à 27 ans, la duchesse de Lorraine a peu connu ses enfants. Sept survivront à l'âge adulte et entretiendront le souvenir de leur mère par la commande de portraits. Cela explique qu'il existe pour Claude un grand nombre de portraits posthumes.

Pour les princes lorrains il s'agit de rappeler leur ascendance illustre. Par leur mère, ils sont apparentés à la maison de France. Cette parenté royale poussera d'ailleurs le duc Charles à manoeuvrer pour imposer son fils Henri, comme roi de France, à la mort d'Henri III (1589).

Claude (Munich, Alte Pinakothek)Claude de France, musée des OfficesBeaucoup de ces portraits semblent être des reprises du portrait en pied des Offices où la duchesse Claude porte une belle rouge à vertugadin. Ce sont souvent des imitations assez pâles, dans lesquelles il est difficile de reconnaître les traits de Claude. Le costume lui-même est une réinterprétation (plutôt maladroite comme dans le premier tableau ci-dessus). Dans les exemples ci-contre, l'artiste a  toutefois respecté les élements propres à la mode des années 1570, comme la guimpe, la fraise de forme évasée et la coiffure en ratapenade.

Source des images : Alinari (Florence, musée des Offices), Sammlung (Munich, Alte Pinakothek)

 

Carlo III duca di Lorena e Claudia di Francia, UffiziPortrait du couple ducal Charles III et Claude peint au XVIIe siècle

Source de l'image : Polomuseale (localisation : Florence, musée des Offices)

La duchesse Claude est souvent représentée en compagnie des membres de sa famille, de son époux ou de ses enfants. 

Sur ce double portrait, l'image de Claude est figée dans une représentation éternellement juvénile, tandis que l'époux qui l'accompagne est représenté, d'après un portrait peint vers 1600, quand il avait une soixantaine d'années. Le duc Charles ne s'était jamais remarié, et décéda en 1608, trente-trois ans après son épouse. 

 

L'Institution du rosaire, musée lorrainPortrait de la famille ducale dans L'institution du rosaire, oeuvre peinte par Jean de Wayembourg en 1597 et conservé au musée lorrain de Nancy3,4

Source et localisation de l'image : (Nancy, musée lorrain)

Il s'agit d'une peinture de 3 mètres de haut, commandée par le duc Charles III pour l'église des Minimes de Nancy. Elle témoigne de l'engagement du prince lorrain en faveur de la Réforme catholique. Charles III fait partie des princes catholiques de cette fin de siècle qui favorisent les nouvelles formes d'expression de piété religieuse comme l'a été le rosaire.

L'originalité de ce tableau est que la scène religieuse s'accompagne de plusieurs beaux portraits de la famille ducale. Le couple ducal est placé au centre de la composition et de part et d'autres, sont représentés leurs enfants, ainsi que le pape Pie V et sainte Catherine de Sienne, connus pour leur défense du rosaire.

Derrière la duchesse Claude, sont représentées quatre de ses filles. Le tableau a été peint 20 ans après sa mort, Claude est donc représentée avec des enfants qu'elle n'a pas eu la possibilité de voir grandir. De gauche à droite : Christine grande duchesse de Toscane (30 ans), Catherine, future abbesse de Remiremont (22 ans), Antoinette, future duchesse de Juliers (27 ans), et Elisabeth, duchesse de Bavière (21 ans).

Portraits de la famille ducale avec Pie V et Sainte Catherine, musée lorrain

 

 

 

 

 

Claude de France, musée du PradoGalerie de portraits des princesses de la maison ducale de Lorraine, peinte en 1599 par le même Jean De Wayembourg5, sur deux toiles aujourd'hui conservées au musée du Prado

Source et localisation de l'image : (Madrid, Musée du Prado)

La duchesse Claude figure en seconde place, dans un costume rouge qui est le même que le tableau en pied des Offices.

Elle se tient derrière sa belle-mère, Christine de Danemark, une autre figure historique de la famille en tant que nièce de Charles Quint et femme de caractère. Celle-ci avait été régente du duché de Lorraine durant la minorité de son fils Charles ; jusqu'à l'intervention française de 1552.  C'est pour briser l'influence impériale exercée par Christine, qu'Henri II était venu en Lorraine et avait pris le contrôle de l'enfant. Lorsque cette galerie de portraits est peinte, elle aussi était décédée depuis longtemps.

Derrière Claude, sont représentées ses filles, chacune habillées dans des robes différentes, dans le style de la fin du siècle.

Princesses de la maison de Lorraine, musée du Prado

 

 

 

 

 

 

 


Notes

1. Alexandra ZVEREVA, Portraits dessinés de la cour des Valois. Les Clouet de Catherine de Médicis, Arthena, Paris, 2011, p. 301. Alexandra Zvereva mentionne l'existence d'un autre portrait conservé au Musée de Basse-Saxe de Hanovre. Pour ma part, je me demande s'il ne faudrait pas plutôt y voir le portrait de sa fille Christine. Le type de coiffure et les traits du visage que Christine partageait avec sa mère, me font penser à cette possible identification.

2. Alexandra ZVEREVA, La galerie de portraits de l’hôtel de la Reine (hôtel de Soissons), in Bulletin monumental, tome 166-1, 2008, p. 33-41 (en ligne sur Persée)

3. J.THUILLIER et C. PETRY (dir.), L’art en Lorraine au temps de Jacques Callot, Paris, Rmn, 1992, p. 356.

4. Paulette Choné et Pierre-Hippolyte Pénet, Jean de Wayembourg, peintre à la cour du duc, Charles III de Lorraine, Un portraitiste redécouvert, Le Pays Lorrain, 116e année, Vol. 10, Septembre 2019, n° 3, p. 203-230.

5. Ibid.

 


Première édition de cet article le 04 mai 2007.

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07 janv. 21

Diane de France (1538-1619)


Diane, ChristiesPortrait en buste d'une petite fille par le peintre Corneille de Lyon

Source de l'image : Christies (Vente du 15 septembre 2020 à Paris)

Diane est la fille naturelle d'Henri II et d'une piémontaise nommée Filippa Duci. A sa naissance en 1538, son père n'était encore que dauphin de France et l'héritier du trône. Il n'avait que dix-neuf ans. 

Diane est son premier enfant (son fils et héritier le futur François II ne naît que six ans plus tard). Reconnue et légitimée, Diane grandit à la cour de France et est élevée comme une enfant de la famille royale.

Le portrait peint par Corneille de Lyon n'est pas identifié mais la fillette, habillée de façon luxueuse, pourrait être Diane de France. Selon l'historienne Alexandra Zvereva, la représentation des enfants par les peintres de cour est généralement une prérogative de la famille royale ou de son entourage. La probabilité est grande que la petite fille soit une princesse de la cour (voir la notice de l'oeuvre).

 

Diane et Horace, détail, château de CaprarolaDétail d'une fresque représentant le mariage de Diane de France avec le duc de Castro en 1553, peinte au palais Farnèse de Caprarola en Italie

Source de l'image : Akg-images (Caprarola, Palais Farnèse)

En 1553, à l'âge de quinze ans, Diane épouse un important seigneur italien, le duc de Castro, Horace Farnèse, petit-fils du pape Paul III et frère du duc de Parme (il est également l'oncle de l'illustre Alexandre Farnèse). Le mariage ne dure dure que quelques mois. Horace est tué la même année lors du siège de la ville d'Hesdin dans le nord de la France (à l'occasion de la dixième guerre d'Italie).

Sur cette peinture de la villa Farnèse, Diane est représentée au moment de son mariage. Son père Henri II se tient au centre et Horace Farnèse à droite. Derrière le groupe, se présentent différents membres de la famille royale (dont la reine Catherine de Médicis) et des membres de la cour.

 

Diane de France, musée du CarnavaletPortrait de Diane de France, duchesse de Montmorency, conservé au musée Carnavalet à Paris

Source des images : (Paris, musée Carnavalet) ; Kulturpool (Kunsthistorisches museum) ; Artcurial (vente du 29 septembre 2020 à Paris)

Ce premier portrait représente Diane dans le courant des années 1560. Il est identifié par une inscription (Dsse D'ANGOVLESME).

Après quatre années de veuvage, Diane est mariée à François de Montmorency, fils aîné du connétable. Ce mariage la rattache à une importante famille de la cour et à un parti très impliqué dans le conflit des guerres de religion. Dix ans plus tard, en 1567, son beau-père décède des suites de ses blessures reçues pendant la bataille de Saint-Denis. Son époux François devient alors duc de Montmorency. Il est très probable que le portrait ait été tiré à cette date. Diane serait ainsi représentée en tant que nouvelle duchesse de Montomorency.

Bien des années plus tard, alors qu'elle est veuve de son second mari (1579), Henri III son demi-frère, lui accordera le duché d'Angoulême. L'inscription placée en haut du tableau est donc une inscription tardive. Diane n'était pas encore duchesse d'Angoulême lorsque qu'il a été peint.

Vente d'Artcurial, 2020Diane de France, Kunsthistorisches museumLa présence d'une copie identifiée de ce tableau dans la galerie de portraits de l'archiduc Ferdinand permet de confirmer l'identification du portrait de Carnavalet (image ci-contre à gauche)

Certains auteurs ont écrit que  Diane était l'enfant d'Henri II qui lui ressemblait le plus. La comparaison des traits présents sur ce portrait semble confirmer cette information. Diane porte entre la paupière et l'arcade sourcilière, un creux marqué qui se retrouve sur le visage de son père.

 

Diane, Krannert art museumPortrait de Diane de France, duchesse de Montmorency peint par François Clouet et conservé au Krannert Art Museum dans l'Illinois

Source de l'image : (Champaign, Krannert Art Museum)

Il s'agit d'un portrait inédit en France avant sa publication sur internet par le Krannert Art Museum ; une première fois en 2017, puis après restauration, en 2019. L'oeuvre a récemment fait l'objet d'un grand nettoyage qui a rendu à la peinture tout l'éclat de ses couleurs.

L'identification à Diane de France est manifeste, tant est grande la ressemblance avec le portrait du musée Carnavalet. Bien que les éléments du costumes soient différents, le modèle reste exactement le même ; on y retrouve les traits du visage, la direction du regard et la disposition des ornements. En raison de ce même costume, la date de 1555 donnée sur le site du musée n'est pas correcte. La mode affichée par le modèle appartient pleinement aux années 1560.

Le portrait du Krannert Art Museum dépasse en qualité le tableau du musée Carnavalet. Le costume est plus somptueux et présente plus de détails et de couleur. Il rappelle que Diane était non seulement une fille de France, mais aussi l'épouse de l'un des plus grands seigneurs du royaume. Peu de temps après son élévation au titre de duc, François de Montmorency connaît au sein du conseil royal une influence déterminante. Il est le chef du parti modérateur qui entend mettre un terme à la guerre civile. Proche de son cousin Gaspard de Coligny, il joue un rôle d'importance dans le retour de ce dernier à la cour après la signature de la Paix de Saint-Germain. Le massacre de la Saint-Barthélemy mettra fin à cette ère. La marginalisation croissante de François par le pouvoir royal se conclura après le complot des Malcontents, à son arrestation. Malgré l'intervention de Diane en sa faveur, François va connaître une longue détention à la Bastille.

Diane, Saint-Pétersbourg, musée de l'ErmitageDiane, Chicago, art instituteDeux exemplaires du portrait existe en dessin, l'un aux Etats-Unis, et l'autre en Russie (images ci-contre). Le premier n'a pas encore trouvé officiellement son identité et le second est identifié à tort à Marguerite de Valois, duchesse de Savoie (sa tante). Il est vrai qu'il existe entre les deux femmes des traits de ressemblance caractéristiques des Valois.

Source des images : (Chicago, Art institute)  ; (Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage)

 

 

 

Il existe d'autres oeuvres identifiées à Diane de France mais l'exactitude de leur identification reste à démontrer.

Diane de France, musée du LouvreLe premier d'entre eux, conservé au musée du Louvre représenterait Diane, à une date, plus ou moins proche du portrait précédent (vers 1570).

Là encore, l'anachronisme de l'inscription située au bas du tableau jette un trouble sur l'identité réelle du modèle. L'attribution à Diane peut paraître douteuse, compte tenu de la sobriété du costume, qui appartient davantage à une femme issue de la bourgeoisie.

Par ailleurs, la physionomie du visage est assez différente du portrait précédent. Les sourcils sont plus arqués et le creux au-dessus des paupières est absent.

Source de l'image : Agence photographique de la RMN (Paris, musée du Louvre)

 

Diane_BnF_Gallica_v2Le second  portrait est un dessin réalisé au début du règne d'Henri III, dans la seconde moitié des années 1570, une époque qui voit le développement de la collerette en éventail comme elle est représentée sur le dessin.

La présence du creux prononcé sous les sourcils marque une ressemblance avec le visage d'Henri II qui permettrait d'accréditer l'identification de ce portrait à Diane de France.

Source de l'image : (Paris, Bibliothèque nationale de France)

 

 

Diane_priant_hotel_angoulemeStatue funéraire de Diane de France sculptée par Thomas Boudin, et aujourd'hui conservée à l'hôtel Lamoignon (situé dans le quartier du Marais à Paris)

Source de l'image : Plateforme Ouverte du Patrimoine (Paris, hôtel Lamoignon)

Décédée le 11 janvier 1619, Diane de France est enterrée dans l'église du couvent des Minimes, situé non loin de son hôtel particulier à Paris. C'est là que son effigie funéraire est installée et conservée pendant presque deux siècles.

A la Révolution françaises, l'église est détruite, mais comme quelques-uns des priants que contenait l'édifice, l'effigie sculptée de Diane est sauvegardée.

Elle est aujourd'hui entreposée à l'hôtel Lamoignon, son ancien hôtel particulier.

Sous Henri III et Henri IV, le Marais était le quartier chic et mondain de Paris. A cette époque, un grand nombre d'hôtels aristocratiques y sont construits. Certains subsistent toujours. C'est le cas de la demeure de Diane, bien que tronquée d'une partie de ses façades d'origine. Elle abrite aujourd'hui la bibliothèque historique de la ville de Paris. C'est là dans une "chapelle" aménagée à l'entrée, qu'est exposée la statue.

Diane avait lancé le chantier de son hôtel à la fin du règne d'Henri III. Après l'intermède de la Ligue, la duchesse s'y installe et y passe les dernières années de sa vie. Après la mort de la reine Marguerite en 1615, elle est la dernière survivante des enfants légitimes d'Henri II. Elle décède quatre ans plus tard à l'âge de 80 ans. Ses biens sont transmis par héritage à son neveu Charles de Valois, comte d'Auvergne.


 

Article initialement publié le 4 mai 2007, mis à jour le 07 janvier 2021.

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