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Les Derniers Valois

4 août 2018

L'enfant roi (1560-1565)


Portrait du roi Charles IX, peint et dessiné par François Clouet en 1561, respectivement conservés par le Kunsthistorisches museum et la Bibliothèque nationale de France

Charles IX, BnFCharles IX, Kunsthistorisches museumSource des images et localisation des oeuvres : (Vienne, Kunsthistorisches museum) ; Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France)

Le 5 décembre 1560, Charles succède à son frère François comme roi de France. Son accession au trône est évidemment l'occasion pour sa mère Catherine de lui faire tirer son premier portrait officiel par François Clouet.

Selon l'historienne Alexandra Zvereva qui en a fait l'historique, le portrait original serait le dessin vendu aux enchères par Christie's le 26 janvier 2012. Malheureusement, l'oeuvre aurait été fortement dénaturée par des retouches largement ultérieures. Le dessin conservé par la BnF (illustration ci-dessus) ne serait que la copie réalisée par Clouet lui-même (ou son atelier) pour sa propre collection1.

Charles_IX_Dorotheum _2023_05De ce dessin découle un grand nombre de portraits peints dont le plus abouti est celui conservé au Kunsthistorisches museum (illustration ci-dessus) ; le ruché porté par le prince est décoré de passementerie avec un souci du détail qui ne se retrouve pas sur les autres portraits.

Le roi a 10 ans. Étant mineur, le gouvernement de son royaume est confié à un conseil de régence présidé par sa mère. Face aux tensions religieuses naissantes, Catherine de Médicis entend fédérer la noblesse autour de la personne royale. La production et la diffusion d'un portrait officiel participe à ce projet en faisant connaître l'image du roi et le rapprocher de ses sujets.

De cette production est sorti un si grand nombre de portraits qu'aujourd'hui, il s'en vend régulièrement sur le marché de l'art. Parmi les plus notables, il y a celui vendu par Dorotheum à Vienne en 2023 (illustration ci-contre). C'est une belle réplique ; malheureusement, il lui manque la plume de la toque malencontreusement effacée par le repeint maladroit du fond.

Charles IX, VersaillesCharles IX, Chantilly, musée CondéCharlesIX (The Metropolitan Museum of art)Source des images et localisation des oeuvres ci-contre : Dorotheum (Vienne, vente du 3 mai 2023) ; Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé) ; (New York, The Metropolitan museum of art) ; (Versailles, musée du château)

Source des images et localisation des oeuvres ci-dessous : (Angers, musée des Beaux-arts)(Royaume-Uni, Royal Collection)

Charles IX, The Royal CollectionCharles IX, musée des Beaux-arts d'AngersDe cette série iconographique, la Collection royale britannique conserve une miniature dont on sait qu'elle a appartenu au roi Charles Ier d'Angleterre, petit-fils de Marie Stuart (ci-dessous à droite). L'oeuvre est attribuée à François Clouet, mais déjà, à l'époque, on sait d'après les inventaires qu'elle était identifiée à François II (le premier époux de Marie Stuart). Cette erreur d'identification est la preuve que, sans inscription qui identifie les portraits, les propriétaires ne conservaient pas longtemps la mémoire des noms.

 

 

Charles IX, Christie'sPortrait de Charles IX dont la récente apparition sur le marché de l'art a permis de remettre en cause l'identité d'un tableau conservé par le musée Condé traditionnellement identifié à François II (ci-dessous à gauche).

Le tableau a été vendu chez Christie's en 2009. Il a pour modèle l'oeuvre de François Clouet. Il se différencie du beau portrait peint du Kunsthistorisches museum par la couleur bleue de l'arrière-plan, un cadrage élargi au niveau du buste, et un rendu du détail moins important. Néanmoins, l'enfant roi reste particulièrement reconnaissable.

Cette précision du détail n'existe pas dans le portrait conservé à Chantilly (ci-dessous à gauche). Celui-ci est très ressemblant mais la carnation est si faiblement rendu qu'on ne reconnaît pas d'emblée les traits de Charles IX. Cette simplicité picturale explique pourquoi on y a vu à tort, les traits de François II. Pendant longtemps, le tableau a été faussement identifié au frère aîné de Charles et présenté comme tel au musée Condé. Avec la vente de Christie's, le portrait de Chantilly prend une toute autre signification ; la similitude de la pose, du costume et du visage, en fait une simple copie du premier.

Charles IX, Chantilly, musée CondéPortrait de Charles IX, autrefois identifié à François II (Chantilly, musée Condé)Par la couleur du fond, un autre portrait de Chantilly peut se rattacher à cette série (portrait ci-contre à droite).  Il représente Charles IX dans un cadrage élargi à la taille, la main au côté. La faible rendu de la carnation le rapproche de l'autre portrait de Chantilly.

A travers ces exemples, il est intéressant de voir combien les collections privées peuvent être enrichissantes pour comprendre les collections publiques et par la même occasion l'iconographie, l'art et les études historiques en général 2.

Source des images : Christie's (Vente du 29 janvier 2009 à New York) ; Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé) ; Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé)


Charles IX France, vente de 2020Ce portrait de Charles IX en habit blanc se démarque des autres représentations du roi. Le tableau est apparu sur le marché de l'art en 2020. Mais sa particularité interroge. Le costume est très riche et sur le plan pictural, particulièrement réussi, mais le visage en lui-même, plutôt impersonnel, n'est pas sans rappeler les précédents.

La particularité réside également dans le cadrage. Comme celui de Chantilly, il est élargi à la taille. Le tableau dévoile le détail des  basques découpées en trapèze, la ceinture et le pommeau de l'épée et la partie supérieure des hauts-de-chausses.  Au même titre que les portraits en pied, ce type de cadrage est peu habituel.

Source des images : Mutulalart (vente du 9 juin 2020)

 

Charles IX, Christie'sPortrait de Charles IX peint par François Clouet et récemment vendu aux enchères par Christie's

Source de l'image : Christie's (Vente du 8 décembre 2016 à Londres)

Ce portrait diffère de celui du Kunsthistorisches museum par l'absence de fourrure au niveau du col et des épaulettes. Son apparition dans une vente aux enchères permet de renouveler l'historique des portraits de Charles IX, en mettant à jour une nouvelle généalogie. Car ce tableau présente des points communs avec un portrait présent à  la Pinacothèque Tosio Martinengo de Brescia et un autre qui a été récemment vendu aux enchères chez Artcurial 3 (voir ci-dessous).

Le jeune garçon semble plus mature que dans le précédent modèle ; comme si l'intention était de donner à l'enfant, plus de présence et de crédibilité. L'oeuvre porte la date de "1561", mais le portrait aurait pu être peint pendant la première guerre de religion. Cet événement marquant pour le royaume et son roi aurait pu servir de prétexte à dresser et diffuser un portrait réactualisé de Charles IX.

 

Charles IX, Sotheby'sCharles IX, ArtcurialCharles IX, Brescia, Pinacoteca TosioCharles IX, Metz, musée de la Cour d'or

Source des images de gauche à droite : Wikimedia Common (Metz, musée de la Cour d'or) ; (Brescia, Musei Civici di Arte e Storia - Pinacoteca Tosio Martinengo) ; Artcurial (Vente du 21 mars 2018 à Paris) ; Sotheby's (Vente du 28 janvier 2005 à New York) 

 

 

Portrait de la famille royalePortrait du roi et de sa famille d'après la photographie d'un tableau détruit par un incendie

Source de l'image : Louis DIMIER, Histoire de la peinture de portrait en France au XVIe siècle, G. Van Oest, 1924

Le roi est représenté au centre du tableau, entouré de ses frères et sa soeur. Sa mère, le tient dans ses mains. Le tableau a été réalisé dans le contexte des guerres de religion. Catherine de Médicis tient fermement celui qui incarne l'État et que d'aucuns, Grands de la noblesse aimeraient placer sous leur influence pour faire basculer le royaume dans leur camp politique.

La première guerre de religion s'achève en 1563. Le roi est déclaré majeur mais Catherine de Médicis continue de gouverner en son nom. La reine a fait avancer la déclaration officielle de sa majorité pour mieux asseoir la légitimité du pouvoir royal. Après une année de guerre fratricide dévastatrice, la Couronne était dans la nécessité de faire entendre sa voix aux gens de guerre et d''imposer la Paix à ses sujets.
 

Charles IX, in Recueil des effigies, BnF

Charles IX, in Chroniques de FranceCharles IX, Osterreichische nationalbibliothekReprésentations gravées de Charles IX insérées dans des ouvrages imprimées

Source des images : (Vienne, Osterreichische nationalbibliothek) ; Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France) 4 Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France)

La première estampe reprend le portait fixé par Clouet. La troisième représente le roi à mi-corps, en pleine page. Elle est tirée du Recueil des effigies des Roys de France 5, publié en 1567 par François Desprez (ci-contre à droite). L'image a été reprise par l'imprimeur italien Bernardo Giunti dans une édition de 1588 (voir l'exemplaire conservé à la Bibliothèque nationale de France ou  au British museum).

 

Charles IX, BnFPortrait au crayon de Charles IX, exécuté vers 1565 et conservé à la BnF

Source de l'image : Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France)

Le dessin représente Charles IX à l'âge de quinze ans environ. Il a l'originalité de montrer le roi sous un autre angle, celui, moins courant, du coté découvert de la tête.

A cette époque, le roi et sa cour parcourent la France dans un grand voyage qui dura plus de deux ans. C'est le grand tour de France (janvier 1564-mai 1566). Catherine de Médicis entend parachever la paix en amenant le roi aux confins de son royaume. Pour la Couronne, il s'agit de contrôler la bonne application de l'édit d'Amboise et de s'assurer la fidélité de ses sujets.

Plusieurs portraits semblent se rattacher à ce dessin. Celui qui nous intéresse le plus est le tableau vendu chez Sotheby's en 2002 (troisième image ci-dessous). Le catalogue de vente l'identifie à son frère, Henri d'Anjou, mais c'est une erreur. L'identité du modèle est confirmée par une variante conservée aux États-Unis, et identifiée à Charles IX (quatrième image ci-dessous).

Le lien entre ces deux peintures et le dessin de 1565 n'est pas évident, car le roi n'est pas représenté du même coté et l'on trouve quelques différences au niveau du costume. Peut-être s'agit-il de peintures réalisées d'après un portrait plus tardif ? Peut-être procèdent-elles du portrait tiré par François Clouet en 1566, et aujourd'hui perdu (puisque retouché par l'artiste trois ans plus tard, voir le dessin du musée de l'Ermitage dans l'article suivant) ?

Charles IX, musée de BirminghamCharles I, SothebysCharles IX (Collection privée)

Charles IX, Dresde, Staatliche Kunstsammlungen

Source des images : (Dresde, Staatliche Kunstsammlungen) ; meisterdrucke.fr  (collection privée) ; Sotheby's (Vente du 18 novembre 2002 à Paris) ; Wikimedia Commons (Birmingham, Museum of Art)

 

 


Notes

1. Alexandra ZVEREVA, Portraits dessinés de la cour des Valois. Les Clouet de Catherine de Médicis, Arthena, Paris, 2011, p. 365.

2. L'identification du portrait est corrigée par Alexandra ZVEREVA, Le Cabinet des Clouet au château de Chantilly, Nicolas Chaudun, 2011, p. 120, remplaçant les notices de A. CHATELET, F-G.PARISET, R .de BROGLIE, Chantilly, musée Condé, Peintures de l’école française, XVe- XVIIe siècles, Paris, RMN, 1970.

3. Catalogue de vente d'Artcurial, Maîtres anciens et du XIXe siècle, tableaux, dessins, sculptures, vente n°3254 du mercredi 21 mars 2018.

4. Gilles Nicole, Les Croniques et annales de France, depuis la destruction de Troye, jusques au Roy Loys onziesme, Volume 2, Chapitre CLXXXI.

5. Sur le Recueil des effigies des Roys de France, avec un brief sommaire des généalogies, faits et gestes d’iceux, voir la description sur le site de Christie's et le livre numérisé sur Gallica.

 

Article modifié le 05/05/2023

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4 août 2018

Le duc d'Orléans (1550-1559)


Charles-Maximilien, musée CondéCharles-Maximilien, musée des Offices

Portraits de Charles-Maximilien, futur roi Charles IX, dessinés vers 1551 et 1552, par Germain Le Mannier

Charles-Maximilien est le troisième fils d'Henri II et de Catherine de Médicis. Il naît le 27 juin 1550 au château de Saint-Germain-en-Laye.

Ce sont les inscriptions sur les dessins qui permettent d'identifier les portraits. D'après l'historienne Alexandra Zvereva, ce serait Catherine de Médicis elle-même ou l'un de ses secrétaires qui annotaient les dessins. La reine les commandait pour s'assurer de la bonne santé de ses enfants ; les petits princes vivaient à l'écart de leur mère, protégés des problèmes d'hygiène et de sécurité inhérents à la vie de cour 1.

Garçon au chat, musée CondéIl existe au musée Condé de Chantilly un tableau qui offre une image similaire (image ci-contre). Le portrait n'est pas identifié, mais on pense qu'il s'agit aussi du prince Charles, car l'oeuvre est datée de 1553 1.

Comme sur le portrait à raquette, l'enfant porte sur la tête, le béguin et la toque plate, et autour du cou, un collier pendant. Tandis que le dessin le représente avec une raquette, évocation du jeu de paume qui faisait fureur à l'époque, la peinture le représente en train de jouer avec un petit chat.

Source des images : Moreau-Nélaton, Le portrait ... (Florence, musée des Offices) ; Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé) ;Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé)

   

Charles IX, British museumPortrait identifié par une annotation à Charles-Maximilien, conservé au British museum et attribué à François Clouet

Ce portrait n'est guère plus tardif que les précédents, car le petit prince porte encore le béguin. Il est probable qu'il soit encore revêtu de sa robe d'enfant. Par-dessus cette robe, il est habillé d'un col blanc de forme pointue, rabattu sur un col de fourrure.

L'historienne Alexandra Zvereva identifie ce portrait au prince Alexandre-Edouard, futur Henri III 2.

Source de l'image  : (Londres, British museum)

 

 

 

Charles-Maximilien, BnFPortrait identifié par une annotation à Charles-Maximilien, conservé à la BnF

C'est un dessin plus tardif que le précédent car le jeune prince ne porte ni le bonnet, ni la robe d'enfant. Il semble revêtu du costume masculin composé du pourpoint et du collet, signalant qu'il a fait son entrée dans le monde des adultes, traditionnellement fixée pour les enfants vers l'âge de 6 ou 7 ans.

L'identité du modèle reste à confirmer, car sa ressemblance avec les portraits de Charles n'est pas déterminante. Le jeune homme ne semble pas non plus avoir douze ans comme il est marqué en bas du dessin. Son habit n'a pas le même style que celui dessiné par François Clouet quelques années plus tard en 1561 (voir le portrait dans l'article suivant)

Source de l'image : Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France)

 


Notes.

1. Alexandra ZVEREVA, Le Cabinet des Clouet au château de Chantilly, Nicolas Chaudun, 2011, p. 27-28, 118-119. Voir également pour les deux précédents portraits, Alexandra ZVEREVA, Portraits dessinés de la cour des Valois. Les Clouet de Catherine de Médicis, Arthena, Paris, 2011, p. 302.

2. Alexandra ZVEREVA, Portraits dessinés de la cour des Valois. Les Clouet de Catherine de Médicis, Arthena, Paris, 2011, p. 303. Voir la copie du XVIIIe conservée à la BnF et celle conservée au musée d'art et d'archéologie de Senlis sur la Base Joconde.

4 août 2018

Les portraits de Charles IX (1550-1574) Roi de

Les portraits de Charles IX (1550-1574)

 

Charles IXRoi de France à l'âge de 10 ans, Charles IX a eu le malheur de devenir le souverain d'un royaume en déliquescence, pris en otage par les factions politiques et les groupes religieux opportunistes. Les guerres de religion étaient inévitables et le pauvre enfant n'y pouvait rien, pas plus qu'il ne pouvait empêcher les atrocités commises durant la nuit du 24 août 1572 et les jours suivants.

Enfant, il avait du assister à de nombreuses réunions de tractations politiques, sans résultat probant de paix durable. Devenu adolescent, Charles se réfugia dans les activités sportives. Au dépit de sa mère, il fuyait l'exercice du pouvoir, s'épuisant à courir le gibier dans de longues parties de chasse. Il faut attendre les événements dramatiques de la fin de son règne, pour que le jeune roi prenne conscience de ses responsabilités d'adulte et gouverna. Mais, il décéda à l'âge de 24 ans.

Sur le plan iconographique, le fait que Charles IX soit devenu roi très jeune permet d'avoir de lui des portraits à toutes les étapes de sa vie. Cette série d'articles permet de le voir évoluer physiquement. A travers ses portraits, on le voit grandir, mûrir, prendre de la barbe et vieillir prématurément. 

Galerie de portraits de Charles IX

 Les articles ont été publiés une première fois, le 28 juin 2007 et réédités, après refonte, le 04 août 2018.

18 juillet 2017

Portrait de la royne Claude conservé au musée du


Claude_de_France_LouvrePortrait de la royne Claude conservé au musée du Louvre

Source : Agence photographique de la RMN

 

Les seuls portraits existants de la reine Claude sont des reproductions d'un dessin original de Jean Clouet aujourd'hui disparu.

Bien que très dépouillé, le portrait conservé par le musée du Louvre, est le plus intéressant au regard de la vraisemblance.

Les autres copies, réparties dans différentes collections, sont d'un intérêt très inégal (ci-dessous).

 

Le modèle représenté est toujours le même ; la reine porte une robe en décolleté, ouverte sur une guimpe et une coiffe nouée sous le menton, enserrant le visage, dans une configuration typique des années 1510.

 

Claude, musée du Louvre 2Claude, CNUMClaude,ChantillyClaude-de-France-ermitageSource des images (de gauche à droite) : (Saint-Petersbourg, musée de l'Ermitage), Base Joconde (Chantilly, Musée Condé) ; (Paris, Conservatoire numérique des arts et métiers) ; Agence photographique de la Rmn (Paris, musée du Louvre) ; Rmn (Paris, musée du Louvre) (Ashmolean museum) ; (Ashmolean museum) ; (Osterreichische Nationalbibliothek)

Claude, Osterreichische NationalbibliothekClaude, Ashmolean museumClaude, Ashmolean museum 2Claude, musée du Louvre 3
 

 

 

 

 

Claude de France entourée des princesses de France dans le livre d'heures de Catherine de MédicisLe portrait a servi de modèle à plusieurs reproductions du XVIe siècle.

On le retrouve dans une miniature du livre d'heures de Catherine de Médicis représentant la reine Claude au centre d'un portrait de famille composé de ses filles (Louise, Madeleine et Marguerite), de sa soeur cadette, Renée (en bas à droite) et d'Eléonore de Habsbourg.

L'image est très artificielle, car les visages représentés appartiennent des époques différentes. Mais en plaçant la reine en situation dominante, c'est le modèle matriarcal incarné par Claude qui est mis à l'honneur, et proposé en modèle par Catherine de Médicis.

Source : (Paris, BnF)

Claude, musée du Louvre

Claudia_Gemahlin_Konig_Franz_IClaude, musée des OfficesLe portrait a servi de modèle pour différentes peintures aujourd'hui réparties dans différentes collections européennes :

Le musée des Offices de Florence conserve une belle miniature de la reine Claude, peinte dans les années 1570 (première image à gauche) ; le Kunsthistorisches museum détient un portrait de qualité médiocre mais qui s'intégrait dans une galerie de portraits (comme il était courant d'aménager dans les demeures nobiliaires du XVIe siècle) ; le musée du Louvre conserve un petit portrait en pied qui représente la reine dans une robe fleurdelysée.

Source : ? (Florence, musée des Offices) ; Kulturpool (Kunsthistorisches museum) ; (Paris, Musée du Louvre)

Claude, musée du Louvre

Représentation de Claude de France sur le retable de Sainte Chapelle réalisé en émail par Léonard Limousin en 1553

Le médaillon dans lequel est représentée la reine fait partie de la décoration d'un retable destiné à la Sainte Chapelle.

La reine est placée face à son mari dans un médaillon distinct. Leur représentation en priant font pendants à deux autres médaillons illustrant Henri II et Catherine de Médicis. Le retable inscrit le nouveau couple royal dans la continuité de celui incarné trente ans plus tôt par Claude et François de Valois.

Source : Agence photographique de la RMN (Paris, musée du Louvre)

 

Claude, gisantGisant de Claude de France sculpté par François Carmoy et Pierre Bontemps pour le tombeau commandé par Henri II à la basilique Saint-Denis

En mémoire de ses parents, le roi Henri II fit ériger à la basilique Saint-Denis un tombeau monumental dans lequel le roi François et la reine Claude sont représentés de façon très réaliste.

Claude, gisantClaude, gisantIl s'agit de transis représentant le couple royal de façon cadavérique. La reine Claude, allongée à côté de son époux est représentée nue, et la face émaciée.

Francois-1-Claude-de-FranceLa statue de la reine placée au sommet du tombeau, plus classique dans les formes, est moins intéressante. Claude est représentée en orant, les mains jointes, agenouillée derrière un prie-Dieu. Elle est accompagnée de sa famille, époux, fils et fille. Son visage est moins individualisé que le transi.

La différence de traitement entre les deux statues s'explique par les complications subies par le chantier d'édification du tombeau. Plusieurs sculpteurs se sont succédés pour terminer la décoration de l'édifice et à la mort du roi Henri II, le tombeau n'était pas terminé.

Source des images : Akg-images ; Akg-images AGORHA

 

 

Article initialement posté en décembre 2007

15 juillet 2017

Claude de France (1499-1524)


Fille aînée du roi Louis XII et d'Anne de Bretagne, Claude de France est une princesse de France née en 1499. En épousant son cousin, François d'Angoulême, appelé à devenir en 1515, le roi François Ier, elle assure la continuité dynastique de la monarchie. Elle contribue à cette continuité en donnant le jour à sept enfants, qu'elle met au monde en l'espace d'une dizaine d'année. Elle meurt en 1524, à l'âge de 25 ans seulement. Sa mort précoce explique la rareté de ses portraits.

Claude de France représentée dans son livre d'heures, The Fitzwilliam museumReprésentation enluminée de Claude de France, enfant, dans son livre d'heures, aujourd'hui conservé au musée de l'université de Cambridge

La scène la représente sur un prie-Dieu, encadrée de saint Claude, sainte Anne et de la vierge Marie enfant.

Le livre d'heures de Claude de France a été réalisé entre 1505 et 1510. Il s'agit d'un cadeau d'Anne de Bretagne à sa fille unique. Pour l'historienne Elizabeth L'Estrange, il marque la volonté d'une mère soucieuse de transmettre à sa fille les valeurs religieuses que sont les siennes1.

Le même ouvrage contient une autre enluminure mettant en scène Claude de France, mais quasi semblable à la première (les deux saints ont interverti leur place, et Claude est agenouillée devant la vierge Marie et sa mère).

Source : (Cambridge, The Fitzwilliam museum)

 

Claude de France dans un scène de dédicace, BnFReprésentation enluminée de Claude de France dans la scène de dédicace d'un livre commémorant les funérailles de sa mère Anne de Bretagne

Il s'agit d'un livre commandé par le roi Louis XII pour mettre par écrit le récit des célébrations solennelles qui furent organisées à la mort de la reine Anne. L'ouvrage est destiné à diffuser auprès des princes de la chrétienté le déroulement de ses funérailles et leur magnificence royale2.

La scène de dédicace met la princesse Claude à l'honneur, lui dédiant une place qui aurait pu être celle de son père. Elle fait rappeler à la jeune fille le poids de l'immense héritage qui est le sien ; Claude n'est pas seulement une fille de France, elle est aussi l'héritière du duché de Bretagne, dont elle est désormais la duchesse.

Anne de Bretagne meurt en 1514. Claude est représentée vers l'âge de treize ans environ ; elle deviendra reine de France l'année suivante.

Source : (Paris, Bibliothèque nationale de France)

Fiançailles de Claude de France et de François d'Angoulême, BnFReprésentation enluminée de Claude de France dans les chroniques de Louis XII

La scène représente ses fiançailles avec son cousin François, le 21 mai 1506. De part et d'autre des fiancés, se tiennent leurs mères respectives, Anne de Bretagne et Louise de Savoie3.

Les visages ne sont pas individualisés, pas plus qu'il n'y a de réalisme dans la taille des personnages.

Source : (Paris, Bibliothèque nationale de France)

 

Le sacre de Claude, BLReprésentation enluminée de Claude de France dans Le Sacre, couronnement et entrée de Madame Claude Royne de France

Il s'agit d'un ouvrage enluminé vers 1517 dédié à la reine Claude.

L'ouvrage conservé à la British Library a probablement été peint par Jean Coene IV, le même enlumineur qui a peint l'ouvrage sur les funérailles de la reine Claude conservé à la Bibliothèque nationale de France. Tout comme celui-ci, les traits des personnages ne sont pas individualisés. A défaut de portrait, les représentations enluminées de la reine ne rendent pas compte de sa physionomie.

Le livre contient plusieurs enluminures consacrées à la reine dont l'une représente la cérémonie du sacre. La reine assise sous un dais, face à l'autel et entourée de sa cour est déjà couronnée.

Source : (Londres, British Library)

 

 

 

Roman_de_Palamon_et_Arcita_par_Anne_de_Graville_-_Ms5116_2Représentation de la reine Claude dans la scène de dédicace du Roman de Palamon et Arcita, écrit par Anne de Graville vers 1521

Anne de Graville était une femme de lettres, auteur de plusieurs oeuvres littéraires et poétiques. Tombée dans l'oubli, Anne de Graville était très connue de ses contemporains. Issue d'une famille proche de la cour, elle était une dame d'honneur de la reine Claude, et devint après la mort de sa maîtresse une intime de Marguerite de Navarre4.

La scène la représente en train d'offrir son ouvrage à la reine, qui le lui aurait commandé.

L'image est tiré d'un exemplaire du roman conservé à la bibliothèque de l'Arsenal (il en existe aujourd'hui six copies manuscrites4).

Source : (Paris, Bibliothèque nationale de France)


1.  Elizabeth L'Estrange, "Le mécénat d'Anne de Bretagne", dans Patronnes et mécènes en France à la Renaissance, Publications de l'Université de Saint-Etienne, 2007 p. 192-193.

2. Elizabeth A. R Brown, Cynthia Jane Brown, Jean-Luc Deuffic, Michaël Jones, etc. Les funérailles d'une reine : Anne de Bretagne (1514) / "Qu'il mecte ma povre ame en celeste lumiere", Brepols, 2013.

3. Anne-Marie, François Ier imaginaire, symbolique et politique à l'aube de la Renaissance française, Paris, Macula, 1987, p. 53-56.

4. http://siefar.org/dictionnaire/fr/Anne_Malet_de_Graville

 

 Article posté initialement le 05 décembre 2007

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13 septembre 2016

Charles d'Angoulême (1573-1650)


Charles, bâtard de FrancePortrait de Charles bâtard de France

Source de l'image : Vienne, Osterreichische nationalbibliothek

Charles est le fruit des amours illégitimes du roi Charles IX et de Marie Touchet, fille d'un officier de justice de la région d'Orléans.

Le bâtard est né le 28 avril 1573. Orphelin de père un an plus tard, il est placé sous la tutelle de sa grand-mère Catherine de Médicis et de son oncle, le roi Henri III.

Comme le veut la tradition, il est élevé comme un prince de la maison royale. Pendant six ans, il grandit au château d'Amboise aux cotés de sa demi-soeur Marie-Elisabeth, d'un an son cadet. Catherine de Médicis et Henri III les visitaient parfois et se sont pris d'affection pour les deux enfants.

Marie-Elisabeth mourut en 1578 à l'âge de 5 ans. L'année suivante, au sortir de la petite enfance, quand l'âge vient pour les petits garçons de s'habiller comme des adultes, Charles est emmené à Paris. Désormais, il vit aux côtés de sa grand-mère et du roi son oncle. Dans cette famille, où la culture et les arts du spectacle sont importants, Charles bénéficia d'une excellente éducation.

La gravure représente le prince vers 1580-1585. 

 

Le prince de Valois, Poggio a CaianoPortrait en pied d'un prince de la dynastie des Valois conservé à la Villa médicéenne de Poggio a Caiano

Source de l'image : Wikimedia Commons (Villa médicéenne de Poggio a Caiano)

L'image a été téléchargée sur Wikimedia Commons en 2012. Le portrait n'est ni identifié, ni daté.

Il représente un jeune homme de la cour, habillé à la mode des années 1580 ; un jeune prince habillé à la mode Henri III ? La comparaison des visages semble étayer l'identification au bâtard d'Angoulême (yeux cernés, nez assez long).

La présence de ce portrait à la Villa médicéenne de Poggio peut s'expliquer par la transmission des collections de Catherine de Médicis à sa petite-fille Christine de Lorraine. Lorsque celle-ci épousa en 1589 le grand-duc de Toscane, Christine emporta avec elle une grande partie des collections de portraits de la reine-mère. La Villa médicéenne de Poggio a Caiano était l'une des résidences d'été des grands-ducs de Toscane et a pu abriter une partie de ces collections.

Charles, bâtard de France, Poggio a CaianoLe prince bâtard connut une faveur croissante à la cour. En grandissant, il montrait un goût certain pour les soirées festives, et une aisance en société qui le faisait apprécier du roi.

Henri III le traitait comme son fils. Il l'estimait au point que Charles rivalisait en faveur avec les deux archifavoris en titre, Joyeuse et Epernon. Dans les quinze derniers  mois du règne, le bâtard devint - avec Roger de Bellegarde - le nouveau favori, remplaçant les deux archimignons déchus.

Il fut question d'en faire l'héritier du trône. L'absence de dauphin et la reprise de la guerre autour de la succession royale avaient poussé Catherine de Médicis à proposer cette solution au roi. Il semble que celui-ci ait hésité à faire du bâtard son successeur. Mais Henri III, prince consciencieux et respectueux de la loi, avait finalement rejeté cette idée contraire à la tradition.

La fin du règne approchait et avec lui la fin des Valois. En quelques mois, les évènements s'accélèrent ; le 1er août 1589, Henri III est assassiné par Jacques Clément ; pendant son agonie, le jeune Charles est à son chevet, tout en larmes. Pour la deuxième fois consécutive, il devient orphelin. Catherine de Médicis était décédée quelques mois plus tôt. Elle lui avait légué toutes ses possessions ; Charles était désormais comte d'Auvergne et l'héritier bâtard d'une dynastie disparue.

 

Le comte d'Auvergne, Musée de l'Ermitage

Portrait au crayon de Charles, comte d'Auvergne dessiné vers 1600 par Benjamin Foulon et conservé au musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg

Source de l'image : Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage

Le prince est représenté à l'âge de 25 ans environ. Il porte un collet monté dans une forme qui permet de le dater vers 1600, c'est-à-dire peu de temps avant son embastillement.

A la mort d'Henri III (1589), Henri IV avait pris le bâtard d'Angoulême sous sa protection. Charles l'avait reconnu comme roi et s'était battu pour lui aux batailles d'Arques et d'Ivry.

Charles se rangea très tôt dans le rang des grands seigneurs mécontents et participa aux complots de la noblesse pour évincer Henri IV. C'était un prince qui menait joyeuse vie à la cour, participant aux festivités, mais proche d'une infatigable comploteuse, Henriette d'Entragues, la maîtresse du roi. Elle était sa demi-soeur, fruit de leur mère Marie Touchet et de François de Balzac d'Entragues.

Charles avait un motif de mécontentent : le procès que lui faisait sa tante Marguerite de Valois pour récupérer l'héritage des Valois dont sa mère Catherine l'avait dépossédée au profit de Charles : le comté d'Auvergne.

Ayant perdu ses procès, Charles intrigua contre le roi et perdit sa faveur. En 1604, il participa au complot de sa soeur ; fugitif, pourchassé, capturé, jugé et condamné à mort, Charles fut mis à la Bastille où il demeura jusqu'à en 1617.

Charles d'Angouleme, BeauregardAu château de Beauregard, il existe un portrait très intéressant du prince (ci-contre à droite). Charles est représenté dans la galerie des illustres avec les autres personnalités du règne d'Henri IV. La curiosité de ce portrait est que le comte d'Auvergne est peint de profil et habillé à l'antique. C'est un témoignage du caractère divertissant et lettré du prince qui fut aussi créateur et producteur de ballets. A la cour d'Henri IV, Charles de Valois s'impliquait personnellement pour préserver la grande tradition du spectacle. En digne héritier de Catherine de Médicis, il entretenait le souvenir regretté de l'atmosphère festive de la cour des Valois.

Source de l'image : Gettyimage (Château de Beauregard)

 

Charles, duc d'Angouleme (BnF)Représentation de Charles de Valois, duc d'Angoulême sur une gravure de Crispin de Passe, tirée du fameux manuel d’équitation, d'Antoine Pluvinel, L'Instruction du Roy en l'Exercice de Monter à Cheval

Source de l'image : (Bibliothèque nationale de France)

Le prince bâtard demeura en prison pendant quatorze ans, dans des conditions et un confort dignes d'un prince. Sa tante Diane de France, duchesse d'Angoulême ne ménageait pas ses efforts auprès du roi pour atténuer ses conditions de vie et obtenir sa libération. Elle l'obtint du jeune roi Louis XIII en 1616.

A la mort de sa tante Diane, survenue deux ans plus tard (en 1619), Charles, dernier représentant des Valois, hérita de ses biens : il devient duc d'Angoulême.

 

Guillaume_Dupre_c1620_Charles_de_Valois_collectionsfrick

Portrait en médaillon de Charles de Valois sculpté par Guillaume Dupré en 1620

L'image est contemporaine de la gravure de Crispin de Passe. Le nouveau duc est représenté alors qu'il approche de la cinquantaine.

Source de l'image : (New York, The Frick Collection)

 

Charles, vente de Drouot, 2020Portrait de Charles de Valois, duc d'Angoulême dessiné d'après Daniel Dumonstier

Source : Drouot (vente du 1er avril 2020, Paris). ; Daniel Lecœur, Daniel Dumonstier (1574-1646), Arthena, 2006 (Waddesdon manor, Royaume-Uni)

L'image en couleur été vendue récemment chez Drouot (2020).

Bien qu'il soit en partie coupé, il est identique au crayon de Daniel Dumonstier (présenté tel quel dans la monographie de Daniel Lecoeur) qui est conservé au manoir de Waddesdon (ci-dessous).

 

Charles de Valois duc d'AngoulèmeLe prince est représenté dans les années 1630, à soixante ans passés. Il porte le grand rabat de dentelle.

Après avoir passé plus de 10 ans en prison, le prince Charles se montra fidèle au roi. Louis XIII l'employa au siège de La Rochelle où il lui confia l'un des commandements de l'armée royale, honneur réservé aux princes et aux Grands.

 

 

 

Charles duc d'Angoulême par Champaigne, BnfPortrait du duc d'Angoulême, peint vraisemblablement par Philippe de Champaigne au début du règne de Louis XIV

L'image est la photographie en noir et blanc d'un portrait dont le style soigné donne à croire qu'il s'agit d'une oeuvre peinte par Philippe de Champaigne. La précision des détails dans le rendu de la matière étaye cette hypothèse.

La photographie est conservée à la BnF, mais la localisation du tableau n'est pas mentionnée (source de l'image : Bibliothèque nationale de France).

C'est le dernier portrait du prince avant sa mort. Il le représente dans les années 1640, avec un col et une mouche dans le style de cette époque. Le portrait le représente dans ses fonctions d'homme de guerre. Il porte sur son armure, l'étoffe blanche des commandants militaires.

Charles d'Angoulême meurt à l'âge de 77 ans. Il a traversé les époques pour mourir sous le règne de Louis XIV. Lui qui aurait pu monter sur le trône, a servi successivement 4 rois.

Charles de Valois1650_Charles de Valois_duc d'Angoulême_Bussy-RabutinCharles duc d'Angouleme, Château de Skokloster, SuèdeLe portrait de Champaigne a été reproduit à plusieurs reprises par des graveurs et recopié en peinture.

Il en existe des copies dans les galeries privées dont celle du château de Bussy-Rabutin.

Le dessin original de Philippe de Champaigne (ci-contre à gauche) a été vendu aux enchères.

Source des images : Artnet (Collection privée) ; Regards des monuments nationaux (Château de Bussy-Rabutin) ; (Château de Skokloster, Suède)

 

Portrait de Charles de Valois, duc d'ACharles par Jean Morin , The Royal Collectionngoulême, gravé par Jean Morin d'après l'oeuvre de Philippe de Champaigne

Source de l'image : (The royal collection, Royaume-Uni)

Le portrait a été réalisé d'après l'oeuvre de Philippe de Champaigne dont Jean Morin était probablement l'élève.

L'image a été reproduite à de nombreuses reprises par les maîtres graveurs du milieu du XVIIe siècle, dont Gilles Rousselet et Pierre Daret (images ci-dessous).

Des tirages de ces oeuvres sont aujourd'hui conservés dans de nombreuses collections institutionnelles ; pour n'en citer que quelques uns : la Bibliothèque nationale de France, le château de Versailles, la Royal Collection du Royaume-Uni.

 Source : (Bibliothèque nationale de France) ; (The Royal collection, Royaume-Uni) ; (Bibliothèque nationale de France) ; (Bibliothèque nationale de France) ; (Bibliothèque nationale de France) ; (Bibliothèque nationale de France)

Charles par Gilles Rousselet, Bnf

Charles par Pierre Daret, The Royal collection

Charles de Valois, Bnf

Charles de Valois, Bnf

 

 

 

 

 

 

 

Charles par Moncornet, BnF

Charles de Valois par Mazot, BnF

 

 

 

 

 

 

 

 

Statue funéraire de Charles d'Angoulême, Hôtel Lamoignon, ParisStatue funéraire de Charles de Valois, duc d'Angoulême conservée à l'hôtel Lamoignon

Source : Wikimedia Commons (Hotel Lamoignon, Paris)

Cette statue funéraire est aujourd'hui conservée dans l'ancien hôtel particulier du prince, situé dans le Marais à Paris. On peut l'y voir dans une petite pièce située à l'intérieur de la cour, à coté du porche d'entrée, où se trouve également la statue funéraire de Diane de France. Les deux bâtards de la dynastie des Valois, derniers représentants de leur famille sont ainsi réunis de façon symbolique. 

L'hôtel Lamoignon constitue l'un des rares et beaux vestiges de la vie princière sous Henri III. Il a été construit par Diane de France dans ce quartier considéré comme neuf et rupin à l'époque. Commencé sous Henri III, le chantier s'est arrêté à cause de la Ligue ; fidèle conseillère de son frère, Diane avait été contrainte de s'exiler de Paris. Les travaux reprirent après la soumission de la ville à Henri IV. La duchesse vint y vivre et après sa mort en 1619, l'hôtel passa par héritage à son neveu.

C'est à l'église du couvent des Minimes situé à proximité que Diane et Charles furent enterrés. L'église a été détruite au XVIIIe siècle, mais leurs statues funéraires ont été sauvées.

15 novembre 2015

Portrait présumé de Louise de Lorraine (?) Il

 

Louise de Lorraine Vaudémont, musée du LouvrePortrait présumé de Louise de Lorraine (?)

Il s'agit d'un portrait assez étrange. La femme représentée porte une coiffe du début des années 1600. Louise de Lorraine étant morte en 1601, il s'agirait donc d'un portrait réalisé à l'extrême fin de sa vie.

En dépit de l'inscription placé en haut du dessin, je suis sceptique quant à l'identité de cette femme. Devenue veuve, Louise de Lorraine avait choisi de porter le deuil et de vivre solitaire. Il me paraît difficile de l'imaginer sans un voile et avec un décolleté si ouvert.

Il faut reconnaître que le visage n'est pas sans rappeler Louise. A côté du précédent portrait, Louise a grossit. Plus de quinze ans séparent les deux portraits. Louise devrait avoir ici près de cinquante ans. Mais je reste sceptique.

Source : Base Joconde (Paris, musée du Louvre)

 

2 février 2011

Quelques exemples sur le marché de l'art


Portrait de Téligny autrefois identifié à Charles IXLe marché de l'art n'échappe pas aux erreurs d'identification. Il suffit qu'un homme soit peint à la mode de Charles IX pour qu'il soit aussitôt identifié au roi. C'est le cas de ce très beau portrait (ci-contre) présenté pour être celui du jeune souverain. L'existence d'une copie dans les collections autrichiennes (ci-dessous) nous permet de proposer une identification plus certaine : Charles de Téligny.

Téligny, Kunsthistorisches museumTéligny était le gendre de l'amiral de Coligny. A l'issue de la troisième guerre de religion, il était employé par son beau-père pour négocier la paix avec la couronne. Téligny faisait partie de ces protestants qui poussaient Coligny à faire confiance au roi et à monter à la cour. Il fut massacré durant la Saint-Barthélemy. 

Source : Artvalue (Drouot/juin 2000)

Source : (Vienne, Kunsthistorisches museum)

Portrait du duc de Nemours, autrefois identifié à Charles IXLe portrait suivant (ci-contre) a également été transmis par le passé comme représentant le jeune roi Charles. 

Il est encore plus facile de corriger l'erreur d'identification, car les collections publiques possèdent plusieurs exemplaires de ce portrait. Le British museum en possède même le dessin original. Il s'agit de Jacques de Savoie, duc de Nemours.

Le duc de Nemours était un prince de la maison de Savoie et un parent de la famille royale. Fortement lié aux Guise, il combattait dans le camp catholique pendant les guerres civiles. Il nous est surtout connu pour la réputation de son charme et le couple glamour qu'il forma avec Anne d'Este.

Portraits de Jacques de Savoie, duc de NemoursSource : Artvalue (Palais Dorotheum/mars 2001)

Source : (Londres, British museum) ; Rmn (Chantilly, musée Condé) ; Rmn (Chantilly, musée Condé)

b

Portrait équestre du duc de NemoursJe profite de l'évocation de l'iconographie de ce personnage pour mentionner l'erreur dans l'identification d'un petit portrait équestre exposé aujourd'hui au musée Condé (ci-contre). Je l'avais moi-même présenté sur ce blog comme étant le duc d'Anjou (je l'ai retiré depuis), mais Alexandra Zvereva l'a - avec raison - identifié au duc de Nemours1. A y regarder de près2, le visage du portrait équestre reprend les traits de Nemours dans son tableau de Chantilly (ci-dessus).

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

Portrait du duc de Guise, autrefois identifié au roi Henri IIJe terminerai cet article par mentionner ce portrait présumé du roi Henri II (ci-contre). Là encore, il en existe plusieurs portraits semblables qui permettent de corriger avec évidence son identification.

Le portrait représente en réalité l'un des plus importants familiers du roi : François de Lorraine, duc de Guise.

François de Lorraine était le premier époux d'Anne d'Este. Il fut un des piliers de la cour au commencement des guerres de religion. Du fait de sa célébrité et de la grandeur de sa maison, de nombreuses copies ont été faites de ses portraits. Il ne serait pas étonnant qu'elles aient eu parfois la valeur d'icône du fait de la réputation du prince après son assassinat par un protestant en 1563. Son image ne doit pas être confondue avec celle de son fils, Henri de Guise lui aussi assassiné et lui aussi entouré d'un aura de prestige.

Portraits de François de GuiseSource : Artvalue : (Tajan/décembre 2003)

Source : (Paris, BnF) ; (Vienne, Kunsthistorisches museum) ; (Vienne, Kunsthistorisches museum)

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Notes

1. Musée Condé, Les miniatures du musée Condé à Chantilly, Portraits des maisons royales et impériales de France et d’Europe, Paris, Somogy, 2007, p. 210. Il me semble avoir aperçu sur un site de vente d'oeuvres d'art, un tableau semblable représentant le duc de Guise, François, premier époux d'Anne d'Este. Il reprenait les traits du dessin de la BnF (ci-desus). Je regrette de ne pas en avoir pris la référence.

2. Ce qui nous est impossible de faire avec la petite reproduction photographique ici présentée.

25 septembre 2010

Deux portraits de Marguerite en deuil blanc par

Marguerite de France en deuil blanc 2 (Londres)Marguerite de France en deuil blanc 1 (Londres)Deux portraits de Marguerite en deuil blanc par François Clouet en 1559

Ironie du sort pour Marguerite, c'est à quelques jours de son mariage avec le prince de Savoie Emmanuel-Philibert, en juin 1559, que le roi Henri II fut mortellement blessé au cours du fameux tournoi des Tournelles. Au seuil de sa mort, craignant que le prince savoyard ne se dérobe à ses engagements, le roi obligea la tenue immédiate du mariage. Les enjeux géopolitiques de cette alliance étaient considérables. La cérémonie a donc lieu, .. dans les pleurs. La reine Catherine qui avait tant désiré et attendu ce moment, était tombée malade sous le coup de l'émotion de l'accident de son mari. Elle n'assiste même pas au mariage. Le roi meurt dans la nuit même. 

Marguerite, Galerie SabaudaLe portrait représente Marguerite arborant pour son frère le deuil blanc. Il s'agit du dernier portrait avant le départ de la princesse pour la Savoie.

Parce qu'il était impossible pour Marguerite de quitter la France sans avoir participé au deuil de la cour et encore moins en abandonnant son amie Catherine et ses enfants dans une situation aussi malheureuse, son départ pour la Savoie fut plusieurs fois reporté. Catherine de Médicis avait également obtenu le report du départ de la reine d'Espagne à laquelle elle était aussi attachée. 

Marguerite ne quitta la France qu'au mois de décembre 1559. Elle fit son "entrée" dans la bonne ville de Nice et y resta le temps de recouvrer la santé, car les nouvelles de France qui lui parvenaient au sujet de la crise religieuse et des évenements d'Amboise l'affectaient beaucoup.

Source des images : (Londres, The British museum) et idem ; et en copie (Royaume-Uni, Royal Collection) ; (Turin, Galerie Sabauda) 

 

 

Marguerite de France

Portraits de la duchesse de Savoie d'après un original perdu

Les trois tableaux représentent la duchesse dans un portrait probablement fait en Savoie (le portrait original est inconnu mais il subsiste sous forme de copies dont une très belle gravure1).

 Ritratto di Margherita di Valoisv2Marguerite de France (Kunsthistorisches museum)

 

 

Busto_di_Margherita_di_Valois_wikimediaMarguerite_de_Savoie_par_Quesnel_GallicaOn peut faire le rapprochement de ces tableaux avec un dessin de la BnF identifié à tort à Marguerite de Parme (image ci-contre).

Epouse d'un prince officiellement allié à la France, Marguerite se fit remarquer par son amabilité et ses interventions pour tenter d'apaiser les tensions dans le nord de la péninsule italienne. Elle sut maintenir son époux pourtant tout dévoué à l'Espagne, dans une amitié - très fragile - avec la France.

Ano_Marguerite_de_France_MBa_Lyon

Source des images :  Arcadja2 ; (Vienne, Kunsthistorisches museum)BeniCulturali (Château royal de Racconigi) ; Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France) ; Wikimedia (Turin, Galleria Sabauda) ; (Musée des Beaux-art de Lyon)

 

 

Ritratto di Margherita di ValoisPortrait de Marguerite peint au XVIIe siècle et conservé au palais ducal de Venaria Reale près de Turin.

Le portrait est une copie du portrait peint vers 1560-1565 et aujourd'hui perdu. Il représente la duchesse de Savoie en pied. Sa présence dans le palais ducal de Turin rappelle la place et l'importance de cette princesse de France dans la généalogie des princes de la Maison de Savoie qui devinrent rois d'Italie, au XIXe siècle.

Turin, place forte française depuis la campagne menée par François Ier en 1536 faisait partie de la dot de Marguerite. La capitale du Piémont devait être rendue au duc de Savoie, à la condition que Marguerite mît au monde un héritier mâle. C'est ce qui arriva en 1562 avec la naissance de Charles-Emmanuel. Les soldats français évacuèrent la place et Turin devint la capitale du duché, au détriment de Chambéry.

Marguerite se faisait beaucoup de soucis pour son pays natal, meurtri par les guerres de religion. Plus tard, Charles-Emmanuel, son fils tant désiré devint duc de Savoie à la mort de son père (1580). Il n'eut toutefois aucun scrupule pour agrandir son état au détriment du royaume de France. Henri IV et Louis XIII durent mener à plusieurs reprises des campagnes contre son état pour étouffer ses ambitions.

 

Giovanni Caracca_Ritratto di Margherita di Valois con Carlo Emanuele I di Savoia_château royal de RacconigiMarguerite de France et son filsSource des images : (Venaria Reale, palais ducal) ; BeniCulturali (Château royal de Racconigi)

 

Caracca_Ritratto di Margherita con il figlio Carlo Emanuele I, olio su tela, ca


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notes

1. Dana Bentley-Cranch, « L'iconographie de Marguerite de France », in Culture et pouvoir au temps de l'humanisme et de la Renaissance. Actes du Congrès Marguerite de Savoie, Paris, Slatkine, 1978, p. 243-256. Voir également Alexandra Zvereva, Les Clouet de Catherine de Médicis : chefs-d’œuvre graphiques du musée Condé, Paris,  Somogy, 2002, p. 114.

2. L'oeuvre a été vendue aux enchères sous une autre identification. Par comparaison avec le portrait du Kunsthistorisches museum et avec la gravure précédemment citée, l'erreur paraissait évidente.. 

Article modifié en février 2014

 

23 septembre 2010

Marguerite de France (1523-1574)


Marguerite de France, ChantillyPortrait de Marguerite de France vers 1527

Marguerite est la dernière enfant de François Ier et de Claude de France. Elle n'a pas connu sa mère qui est morte peu de temps après sa naissance.

Son éducation s'est faite à la cour du roi François sous l'influence de sa tante Marguerite. De cette parenté, elle garda un goût pour les Lettres et un esprit humaniste.

De tous les enfants de François Ier, c'est celle qui vécut le plus longtemps. On a donc beaucoup de portraits d'elle, et ce d'autant plus qu'elle était aimée du roi son père et du roi son frère. Jean Clouet l'a représenté ici vers l'âge de quatre ou cinq ans.

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

cambridgeIl existe un portrait de Corneille de Lyon représentant une jeune fille dont les traits ne sont pas sans rappeler la princesse Marguerite. Elle porte un costume semblable à celui que porte à la même époque Catherine de Médicis (qui était pour Marguerite à la fois une belle-soeur et une amie proche). Je m'avance beaucoup en proposant ce portrait comme étant celui de Marguerite. Anne Dubois de Groer qui l'a relevé dans son catalogue raisonné l'a laissé sans identification1. La jeune fille devait avoir une douzaine d'années quand ce tableau a été peint en 1536, ce qui correspond à l'âge du modèle.

Source : (Cambridge (EU), The fogg art museum)

 

Marguerite vers 1545Marguerite vers 1542Portrait de Marguerite vers 1542 et 1545

Marguerite est représentée vers l'âge de 18 et 22 ans. Si la princesse fit plusieurs fois l'objet de négociations matrimoniales, elle refusa toujours de faire alliance avec un petit parti. Fille et soeur de rois, elle avait la volonté de n'épouser qu'un souverain ou un fils de roi. L'exigence de ses revendications la laissa célibataire pendant de nombreuses années.

Source : Rmn et Rmn (Chantilly, musée Condé)

Marguerite de France (Rijkmuseum)Estampe représentant Marguerite de France (ci-contre) 

Source : (Amsterdam, Rijkmuseum)

 

 

 

 

 

Marguerite duchesse de Berry d'après Corneille de Lyon (Chantilly)

 Portrait présumé de Marguerite d'après Corneille de Lyon

D'après Anne Dubois de Groer, ce portrait n'est pas un original ; ce qui explique que son identification à Marguerite n'est pas évidente2. Il existe un portrait équivalent au château de Versailles.

Le portrait a probalement été réalisé au début du règne d'Henri II. Faute de trouver un époux de son rang en Europe, la soeur du roi vit à la cour de France. Pour l'entretien de son rang et de sa maison, Henri II lui a donné en jouissance le duché de Berry.

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

 

 

Marguerite de France (Chantilly)Portrait de Marguerite par François Clouet vers 1550

La pose solennelle donnée par le portraitiste à son modèle et la beauté du costume que laisse transparaître l'esquisse fait de ce dessin un très beau portrait de la duchesse de Berry. Un autre dessin de Chantilly semble s'apparenter avec lui (image ci-dessous).

Marguerite de FranceA 25 ans passés, Marguerite est par son esprit et son affabilité une figure appréciée de la cour de France et de la famille royale.

Source : Rmn et  Rmn (Chantilly, musée Condé)

 

 

 

Marguerite de FranceclouetPortrait de Marguerite de Berry dessiné par François Clouet vers 1555

Marguerite de France (Chantilly)Ce très beau portrait est le dernier représentant Marguerite en costume de cour, avant son départ de France. Le portrait peint du dessin n'est réapparu qu'en 2011, en vente chez Christie's. La princesse est tout de blanc vêtue.

A 30 ans passés, la fille de France n'est toujours pas mariée. Peut-être, le portrait est-il tiré pour doper la cote de la princesse et augmenter le nombre des prétendants.

Peut-être, le portrait est-il tiré à l'occasion des préparatifs de son mariage avec le prince de Savoie qui a lieu en 1559. L'idée avait germé les années précédentes, mais du fait de la guerre, elle était prématurée.

Marguerite_ChristiesPar ailleurs, la princesse exigeait d'être mariée à un roi. Emmanuel-Philibert n'était que duc et dépossédé de ses états par la France. Mais ça, c'était avant la défaite française de 1557. La proposition de mariage s'inscrit dans les négociations du Traité du Cateau-Cambrésis qui visait la création d'un nouvel état à cheval sur les Alpes comprenant la Savoie et le Piémont. C'était la résurgence du duché de Savoie, avant son annexion à la France par François Ier.

 

En 2012 une variante du tableau, est apparue en vente dans la même maison (ci-contre).

Source des images : Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé) ; Christie's (Vente du 1er novembre 2011 à Amsterdam) ; Akg (Christie's, vendu le 1er avril 2012 à Londres)

Marguerite_Turin_Brmarguerite_TurinLe portrait de Clouet a servi de modèles à deux miniatures d'un livre d'heures ayant appartenu à la princesse. L'ouvrage est aujourd'hui conservé à Turin. L'une de ces miniatures la représentent avec le dragon de Sainte Marguerite d'Antioche.

 

 

 

 

Le portraitMarguerite a servi de modèle pour la miniature (ci-contre à droite) représentant les filles et épouses de François Ier dans le livre d'heures de Catherine de Médicis. Marguerite y est la seule personne à placer son regard vers le lecteur (à l'époque de la réalisation de cette miniature dans les années 1570, elle est l'une des rares figures représentées à être encore vivante).

Source des images : Le lys et la soie : ... (Turin, Biblioteca Reale) ; Compte instragram du musée royal de Turin (Turin, Biblioteca Reale) ; Wikimedia (Bibliothèque nationale de France)

 

Marguerite, détail de CaprarolaMarguerite apparaît également sur une fresque du château de Caprarola représentant les noces de sa nièce Diane avec Horace Farnèse en 1553. Elle est representée derrière la mariée, à gauche du groupe central (représentée en couleur sur l'image ci-contre). Sont également représentés son frère Henri II et la reine Catherine.

Source de l'image (détail de la fresque) : Akg-images (Caprarola, Palais Farnèse)

 

Marguerite_Walace_collectionReprésentation allégorique de Marguerite en Minerve vers 1555 sur une plaque en émail réalisé par Jean de Court

Ce très bel ouvrage en émail rappelle que la princesse Marguerite était une femme lettrée, protectrice des écrivains.

Les poètes de la Pléiade comme Ronsard et Du Bellay ont célébré Marguerite comme étant la nouvelle Pallas (ou Minerve), la déesse de la sagesse, protectrice des arts et des sciences. Comme son père autrefois (manuscrit de la Bibliothèque nationale de France), elle est représentée sous les traits d'une divinité de la mythologie grecque. Marguerite est la personnalité qui défend l'art des Lettres contre les sectaires ignorants.

Marguerite de France passe également pour avoir été sympathisante des idées de la réforme protestante. 

Source de l'image : (Londres, Wallace collection)

 

 

 


Notes

1. Anne Dubois de Groer, Corneille La Haye, dit Corneille de Lyon, Arthéna, 1997, p. 264.

2. Ibid, p. 213. 

Article modifié en octobre 2011

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