Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Les Derniers Valois

20 juin 2010

Madeleine de France (1520-1537)


Madeleine, collection privéeMadeleine, musée CondéPortrait de la princesse Madeleine de France dessiné et peint par Jean Clouet vers 1524.

Source des images : Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé) ; The Weiss Gallery (collection privée)

Madeleine est la troisième fille du roi François Ier et de la reine Claude. Sur ce portrait de la main de Clouet, elle est représentée vers l'âge de trois ans1.

Dans la version peinte, la princesse tient dans ses mains le hochet à dent de loup, caractéristique de cette époque. Après avoir « disparu » pendant la Seconde Guerre mondiale, le tableau est récemment apparu sur le marché de l'art2.

 

Madeleine_of_France_Weiss_GalleryPortrait de Madeleine de France peint par Corneille de Lyon vers 1536.

Source de l'image : The Weiss Gallery (collection privée)

Ce très beau portrait de la princesse Madeleine est récemment apparu sur le marché de l'art. Il surpasse en qualité tous les autres autres portraits connus de la princesse. La finesse de son réalisme permet de l'attribuer au talent de Corneille lui-même.

Le portrait a été réalisé vers 1536. Il rappelle par le costume, celui de Catherine de Médicis, conservé au Polesden Lacey, ou encore celui du Fogg art museum que j'avais proposé d'identifier à la princesse Marguerite. A cause de la ressemblance physique des deux princesses, l'identification de ces portraits nécessite d'être confirmée. La confusion entre les deux dernières filles de François Ier reste possible3.

Madeleine_Valois_Versaillesv2Portraits de Madeleine de France, reine d'Écosse, peints d'après Corneille de Lyon vers 1537

Source des images : Agence photographique de la Rmn (Versailles, musée du château)  ;  Agence photographique de la Rmn (anciennement à Blois, musée des Beaux-arts4)

Madeleine de France, BloisLe 1er janvier 1537, Madeleine est mariée au roi Jacques V d'Écosse. Elle meurt la même année peu de temps après son arrivée en Écosse. Elle n'avait que seize ans seulement.

Le portrait original a probablement été réalisé avant son départ de la cour de France. Contrairement au portrait précédent, Madeleine est habillée dans l'habit traditionnel des dames de France avec des revers de manche doublés de fourrure. Selon l'auteur de la Weiss Gallery, la présence d'hermine soulignerait le caractère royal du modèle et donc le fait que Madeleine est dans ce portrait représentée en tant que reine.

04_Madeleine_et_Claude_saint-Denis_Rmn_v1 - CopieMadeleine_livre_Heures_BnFC'est ce portrait qui est pris comme modèle dans le livre d'heures de Catherine de Médicis. Madeleine y est représentée en haut à droite, derrière la reine Claude qu'elle n'a jamais connue (image de gauche ci-contre).

L'effigie de Madeleine se trouve également à la basilique Saint-Denis. Elle est représentée à genoux en position de priante à un emplacement privilégié du tombeau de François Ier et de Claude de France ; la sculpture de la princesse est installée dans l'axe central derrière les effigies de ses parents (image de droite ci-contre).

Source des images : Wikimedia (Paris, Bibliothèque nationale de France) ; Regards des Monuments nationaux (Saint-Denis, basilique)

 

Article modifié le 05/04/2020 


Notes

1. Sur les portraits au crayon de Madeleine d'après Jean Clouet, voir Alexandra Zvereva, « ... Louise de Savoie et les recueils de portraits au crayon », in P. Brioist (et al.), Louise de Savoie (1476-1531), Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 2015, p. 183-204.

2. Il est mentionné comme porté disparu dans P. Mellen, Jean Clouet, catalogue raisonné, dessins miniatures et peintures, Paris, Flammarion, 1971. En 2007, il est mis en vente par la Weiss Gallery.

3. L'identification à Madeleine n'est pas soutenue par l'historienne Alexandra Zvereva qui semble y voir plutôt sa soeur Marguerite (voir la notice sur le site de la Weiss Gallery).

4. Le tableau a été volé et détruit en 1996 (affaire Stéphane Breitwieser). H. Lebédel-Carbonnel (dir.), Catalogue des peintures du musée du château de Blois. XVe-XVIIIe siècles, Montreuil, Gourcuff Gradenigo, 2008, p. 212.

Publicité
Publicité
20 juin 2010

Charlotte de France (1516-1524)


Charlotte de France (Minneapolis)Portrait de Charlotte de France par Jean Clouet

Charlotte est la deuxième fille de François Ier. Elle est morte en 1524 à l'âge de sept ans. C'est précisément à cette date que Jean Clouet a réalisé le portrait ci-contre.

La mort de la petite princesse semble avoir beaucoup peiné sa tante. Marguerite d'Angoulême était attachée à elle au point de la faire revivre ultérieurement dans l'un de ses textes. Dans Dialogue en forme de vision nocturne, l'âme de Charlotte lui apparaît et lui raconte son bonheur de vivre dans l'au-delà.

Dans les jours qui avaient précédé sa mort, Marguerite était la seule personne de la famille à veiller à son chevet. La mère de la petite, la reine Claude, était morte deux mois plus tôt, sa grand-mère Louise était malade et son père François était en campagne. On était quelques semaines avant la défaite de Pavie et la capture du roi par les Espagnols.

Une variante de ce tableau existe à Chicago dans une collection particulière.

Source : (Minneapolis, Institute of Arts)

20 juin 2010

Remise en question d'un portrait de Charles IX


Portrait dit Charles IXIl existe au musée des Arts et de l'Enfance de Fécamp un portrait représentant selon la tradition le roi Charles IX (ci-contre). L'examen physionomique du portrait nous amène à douter de cette indentification. La comparaison du dessin avec celui de François Clouet représentant le jeune roi ne semble guère probante quant à la ressemblance physique des modèles. Ce qui met en cause le dessin, c'est aussi l'analyse du costume. Le petit garçon a les cheveux relevés comme le veut la mode sous Henri III. Il porte aussi un petit col rabattu qui se rapproche, par son allongement sur les côtés, davantage de la mode des années 1580-1590 que des années 1550-1560.

Existe t-il sous Henri III des jeunes princes dans l'entourage royal qui puissent correspondre au petit garçon représenté ?

Peut-il s'agir du fils illégitime de Charles IX, Charles de Valois. Le prince étant né en 1573, l'identification est possible. Il existe une estampe du dénommé bastard qui n'est pas sans rappeler le dessin au niveau de la physionomie (ci-dessous) :

Charles bastard de FranceIl s'agit d'une composition assez simple, sans grand relief, mais les traits du jeune homme semblent être quasiment les mêmes que ceux du dessin de Fécamp. Si le costume n'avait pas été si différent, nous aurions pu affirmer la liaison entre les deux portraits sans aucun doute possible. On remarquera toutefois sur les deux portraits, la même absence d'épaulettes (aspect caractéristique de la mode Henri III) et la présence de gros boutons sur le pourpoint (idem).

Le portrait présumé de Charles IX du musée de Fécamp représenterait en réalité son fils ? C'est une hypothèse dont on peut considérer la probabilité comme étant importante.

Source : Base Joconde (Fécamp, musée des Arts et de l'Enfance) ; (Vienne, Osterreichische nationalbibliothek)

1 mai 2010

Louis de France (1549-1550)


Le prince Louis et ses deux soeurs Jeanne et Victoire dans le livre d'heures de Catherine de Médicis, BnFLouis de France est le deuxième fils de Henri II et de Catherine de Médicis. Né en février 1549, il meurt prématurément en octobre 1550. S'il existait des portraits originaux du jeune prince, aucun semble nous être parvenu (voir Les Clouet de Catherine de Médicis par Zvereva).

La seule image qui reste de lui serait une miniature du livre d'heures de Catherine de Médicis.  La base de données de la BnF nous indique que le petit garçon aux mains jointes représente le futur Charles IX, mais on peut supposer qu'il s'agit plutôt du prince Louis. Catherine de Médicis a voulu avoir dans son livre d'heures, le portrait de tous ses enfants, or Charles IX est déjà représenté sur un autre folio. De plus, le jeune prince est ici représenté avec deux autres enfants de la reine morts en bas âge. L'artiste qui a peint le livre d'heures vers 1573 aurait donc regroupé sur une seule page les enfants de la reine morts prématurément

Source : (Paris, Bnf)

 

 

 

6 mars 2010

Renée de France (1510-1575)


Renée de France par Jean Clouet (Chantilly)Portrait de Renée de France par Jean Clouet

Renée est la fille du roi Louis XII et de la reine Anne de Bretagne. La princesse n'a que cinq ans lorsque son père meurt. Elle grandit donc à la cour de François Ier sous la protection de la reine Claude sa soeur.

Dans la cadre des guerres d'Italie, elle est mariée en 1528 avec le prince Hercule d'Este, héritier du duché de Ferrare. Quand elle quitte la France, elle a à peine dix-huit.

Jean Clouet a réalisé son portrait quand elle était jeune fille. Il en existe plusieurs copies au musée du Louvre.

Le dessin a également servi de modèle pour la miniature de livre d'heures de Catherine de Médicis. Renée serait représentée au premier plan à droite.

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

 

Renee de France dans son livre d'heuresIl existait jusqu'à récemment un livre d'heures dans lequel Renée était à plusieurs reprises représentée en orante. Malheureusement, l'ouvrage a été perdu lors d'une exposition réalisée en 1994.

Renée de France

 

Renée

Les images de ce livre que nous avons aujourd'hui, proviennent d'un fac-simile qui avait été commandé au moment de l'exposition par la Biblioteca Estense Universitaria de Modène. Voir le site suivant

 

Dame par Corneille de Lyon (Christies)Portrait dit de Renée de France par Corneille de Lyon (???)

Portrait dit de Renée de France (Versailles)Il existe à Versailles une réplique de médiocre qualité d'un portrait dit de Renée de France peint par Corneille de Lyon (image de gauche). Anne Dubois de Groer rappelle dans son catalogue raisonné du peintre l'incertitude qui entoure l'identification du tableau. Récemment, l'original est réapparu comme par enchantement sur le marché de l'art (image de droite). Le portrait est magnifique mais la comparaison entre le physique de la dame peinte par Corneille et celui de Renée dans le dessin de Clouet entretient un sérieux doute. Il n'est pas aisé de reconnaître les traits de la princesse. En outre, comment Renée aurait-elle pu se faire portraiturer par Corneille de Lyon sachant qu'elle a quitté la France dès 1528 et que la présence du peintre n'est pas attestée à cette date ?

Renée de France (bibliothèque protestante)Source : Christies   

Source : Base Joconde (Versailles, musée du château)

La problématique est la même pour un portrait de la bibliothèque protestante de Paris dont le style se rapproche beaucoup de celui de Corneille.

Source : Sylvie Le Clech, François Ier, Tallandier, 2006

Pour combler le manque iconographique, il ne nous reste plus qu'à nous tourner ailleurs. En dépit de la longévité de la duchesse de Ferrare, sa galerie iconographique s'arrête ici. Sa présence en Italie, l'originalité de ses convictions religieuses, son rôle politique à la cour de Charles IX après son retour en France en 1560 et ses liens de parenté avec les derniers Valois (dont elle est la tante) et avec les Guise (dont elle est pour certains la grand-mère), ne peuvent que nous encourager à croire qu'il existe encore d'autres portraits de Renée de France. A suivre.

Publicité
Publicité
23 décembre 2009

Marguerite d'Angoulême (1492-1549)


Marguerite d'Angoulême en 1504Portrait en médaillon de Marguerite d'Angoulême

Marguerite était la grande soeur du roi François Ier. Elle était aussi son amie, sa confidente, son âme soeur. Bien qu'elle était, jeune femme, d'une grande timidité, elle fut une personnalité très importante de la vie culturelle et politique de la cour de son frère. Ils formaient un couple et malgré leurs divergences de vue croissantes, lui n'a jamais cessé de l'aimer et elle de le vénérer.

La médaille réalisée en 1504 la représente de profil. La jeune fille portraiturée avec précision n'a pas encore treize ans. C'est un bronze à mettre en rapport avec celui qui a été fait de sa mère, la jeune Louise de Savoie et avec celui de son frère.

Source de l'image : (Paris, BnF) ; autre exemplaire : MedFr13 (musée des Beaux-arts de Lyon)

Pour l'iconographie de Marguerite, voir Cécile Scailliérez, François Ier par Clouet, Rmn, Paris, 1996, p. 84-96

Marguerite vers 1526, musée CondéPortrait de Marguerite vers 1526

Il s'agit d'un portrait qui représente la princesse, veuve de son premier mari, le duc d'Alençon. Elle l'avait épousé à 19 ans en 1509. Charles d'Alençon était un prince de sang, dernier survivant de la branche des Valois-Alençon. Il était l'héritier de la couronne de France (jusqu'à la naissance du dauphin en 1518). Il était présent lors de la désastreuse bataille de Pavie mais ne fut pas fait prisonnier. Il mourut quelques semaines plus tard le 11 avril 1525.

A cette époque, en l'absence du roi prisonnier et de sa mère malade, Marguerite était responsable du royaume de France. Par la suite, elle chercha à libérer son frère et se déplaça personnellement en Espagne pour le retrouver, mais son ambassade auprès de l'empereur avec qui on pensa qu'elle se remarierait, fut un échec.

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

 

Marguerite vers 1527, LiverpoolPortrait de Marguerite vers 1527

Il s'agit d'un portrait qui fait peut-être pendant au célèbre et monumental portrait de François Ier peint par les Clouet vers 1527. Son identification à Marguerite n'a pas toujours fait l'unanimité, car c'est un portrait particulier. Marguerite est notamment habillée à la mode italienne. Ce n'est pas courant dans l'art du portrait en France.

Si la datation - qui reste approximative - est bonne, le portrait représente Marguerite l'année de son mariage avec Henri d'Albret, roi de Navarre, un jeune homme qui a dix ans de moins qu'elle.

Source : Wikimedia (Liverpool, Walker art museum)

 

Marguerite d'Angoulême, repris par Dumonstier, BnFMarguerite d'Angoulême, BnFPortrait de Marguerite (ou Jeanne d'Albret ?)

Le portrait a aussi été identifié à Jeanne d'Albret, la fille de Marguerite née en 1528. Mais le physique semble plus proche de la mère, notamment dans la forme du visage que Jeanne avait plus allongée. Le portrait a été repris par Dumonstier

Source : (Paris, BnF) et (Paris, BnF)

 

 

 

Marguerite d'AngoulêmeMarguerite d'AngoulêmePortrait de Marguerite par Clouet

Il s'agit du dernier portrait de la reine de Navarre. Repris et recopié à de nombreuses reprises, il est devenu au XVIe siècle son portrait officiel.

Source : Rmn et Rmn (Chantilly, musée Condé)

 

 

 

Marguerite d'Angoulême, reine de NavarreMarguerite d'Angoulême, musée Condé

Il représente Marguerite dans les années 1540. Son sombre costume peut faire penser qu'elle est en deuil de son frère François (mort en 1547). Mais Marguerite avait très tôt adopté une vie quasi monastique. Elle vivait dans le recueillement, après s'être séparée d'un époux bien trop jeune pour elle.

 

 

 

Marguerite dans le livre d'heures de Catherine de MédicisOn retrouve le portrait dans le livre d'heures de Catherine de Médicis. Le miroir qu'elle tient est une allusion à l'une de ses oeuvres, Le miroir de l'âme pécheresse. Marguerite était une femme de lettre. Les poèmes et les nouvelles qu'elle écrivait sont le reflet de ses réflexions sur l'existence humaine et la société. 

Son rang lui permettait de protéger les intellectuels. Ceci explique les nombreuses représentations de la reine dans les ouvrages imprimés ou enluminés de son vivant.

 

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

Source : (Philip Moult Ltd) ; Source : (Paris, BnF)

 

Marguerite dans YsambertLa duchesse d'Alençon dans une scène de dédicaceCertains de ses ouvrages la représente alors qu'elle n'est seulement que duchesse d'Alençon (1509-1525). Mais sur les enluminures, son visage n'est pas toujours individualisé.   

 

Source : (Paris, BnF) (Paris, BnF)

 

 

 

MargueritePlusieurs ouvrages des années 1540 montrent la reine de Navarre dans le même costume sombre et austère que celui porté dans les dessins de Chantilly.

Marguerite d'Angoulême dans La CocheMarguerite d'Angoulême dans La CocheSource : (Paris, BnF)   Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

 

 

 

Marguerite_de_valois_museumconrellePortrait de Marguerite de Valois dans Les vrais portraits des hommes illustres

Source de l'image : Exposition "An Earthly Paradise : The Art of Living at the French Renaissance Court" (Ithaca, Herbert F. Johnson Museum of Art)

4 décembre 2009

Charles d'Orléans (1522-1545)


Charles est le troisième fils du roi François Ier. A la mort de son frère aîné le dauphin François, c'est sur lui que le roi reporta son affection parternelle. Dans les années 1540, une importante rivalité devait opposer le prince Charles à son frère aîné Henri. Mais Charles mourut prématurément en 1545 à l'âge de 23 ans. Deux ans plus tard, Henri II montait sur le trône.


Charles de France, OrléansCharles de France, Chantilly, MN7Portrait de Charles de France dessiné au crayon par Jean Clouet et peint vers 1524 à l'âge de 2 ans environ1.

Source et localisation des images : Chantilly, musée Condé, MN7 (Agence photographique de la Rmn) ; Meisterdrucke ou Images d'art (Orléans, musée des Beaux-arts)

Il en existe plusieurs copies :

Images d'art (Chantilly, musée Condé, MN8) ; (Paris, musée du Louvre, INV33433, Recto)

 

 

Charles de FranceCharles de France (Chantilly)Portrait de Charles d'Angoulême dessiné au crayon par Jean Clouet vers 1535

Source des images et localisation : Agence photographique de la RMn (Chantilly, musée Condé, MN15 ) ; Agence photographique de la RMn (Chantilly, musée Condé, MN16)

 

 

 

 

 

 

Charles, duc d'AngoulêmePortrait de Charles d'Angoulême (d'après un dessin de Jean Clouet ?)

La forme de l'habit et l'âge apparent du modèle permettent de placer chronologiquement cette image entre le dessin de Jean Clouet dont il dérive peut-être, et le portrait peint par Corneille de Lyon en 1536.

Charles de FranceUn portrait similaire avait été vendu en 2010 (ci-contre).

Source des images : Artcurial (vente du 13 décembre 2023, à Paris) ; Mutualart ([Sotheby's ?], vente du 9 décembre 2010, [lot 128])

 

 

 

 

 

Medailleur_du_cardinal_de_Tournon_1535_Charles_duc_dAngoulême_MBa_LyonPortrait en médaillon de Charles d'Angoulême sculpté en 1535 et aujourd'hui conservé au musée des Beaux-Arts de Lyon

Source de l'image : (Musée des Beaux-arts de Lyon)

Ici encore, l'oeuvre appartient à une série de portraits probablement commandée par le roi représentant ses fils. Il existe un médaillon similaire pour le dauphin François et le prince Henri de France, tous revêtus d'un habit et d'une coiffe similaire. 

Charles se retrouve sur toutes les images représentant les fils du roi (ci-dessous).

 

 

Bellemare_Clouet_Francois_Ier_Christies_princeAntoine Macault lisant sa traduction au roi_1534_Chantilly_Wiki_extraitAnnales_1532-1533_fils_cadetsL'entrée du dauphin, dans les Annales des Capitouls de Toulouse (vers 1532/1533).

Antoine Macault lisant sa traduction au roi François 1er, dans Les premiers livres de Diodore de Sicile, traduits par Macault (1534).

François Ier, entouré de sa cour, reçoit un ouvrage de son auteur (vers 1540/1545). Le jeune prince représenté debout est probablement le dauphin Henri mais l'historienne Alexandra Zvereva a évoqué l'hypothèse que ce fusse son cadet Charles (voir la notice sur Christie's). 

 

Charles de France par Corneille de LyonPortrait de Charles d'Orléans peint par Corneille de Lyon en 1536 et aujourd'hui conservé à la Galerie des Offices de Florence

Source des images et localisation : Wikimedia (Florence, Galerie des Offices) ; (Paris, Bibliothèque nationale de France) ; et copie (?)

À la mort de son frère aîné François, Charles devient le deuxième dans l'ordre de succession au trône. De son frère Henri devenu Dauphin, il reçoit en apanage le duché d’Orléans. Il a alors 14 ans.

Charles de France, BnFCharles de France, localisation inconnueLe portrait de Corneille a été repris dans le livre d'heures de Catherine de Médicis. (concernant cette image, voir aussi la catégorie des erreurs).

 

 

 

 

Charles, musée BonnatPortrait de Charles d'Orléans peint par Corneille de Lyon et aujourd'hui conservé au musée Bonnat de Bayonne

Source des images : Agence photographique de la Rmn (Bayonne, musée Bonnat) ; (Lyon, musée des Beaux-arts, B 918) ;

Il s'agit d'un portrait qui représente l'un des trois fils du roi François. Dans le catalogue raisonné de Corneille de Lyon, Anne Dubois de Groër l'identifie au dauphin François au lieu de l'identifier au prince Henri comme cela a été fait par le passé3. Mais la base photographique de la Rmn ne l'identifie à aucun des deux. Elle l'identifie au plus jeune des fils, le prince Charles (peut-être sur la base d'informations du musée Bonnat qui conserve le tableau).

Ano_XVIe_suppose_Le Dauphin FrançoisouCharles_Lyon_MBAvPour ma part, je ne peux que constater la ressemblance physique entre le portrait du musée Bonnat et celui du musée des Offices (voir plus haut). Charles II d'OrleansLa gravure d'une médaille du XVIe siècle  identifiée au prince Charles (Carolus Angol Dux) et reprenant le portrait du musée Bonnat nous pousse à favoriser cette hypothèse4.

Dans les années 1540, le prince Charles était appelé à jouer un rôle militaire et politique d'importance, ce qui devait le mettre en rivalité profonde avec son frère aîné le dauphin Henri.   

 

 

Clouet_c1543_Charles_dOrleans_Chantilly_MN13_RmnPortrait de Charles d'Orléans dessiné vers 1543 par François Clouet, et aujourd'hui conservé à Chantilly

Source des images et localisation : Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé)

Le portrait fut identifié à Charles par l'historien Henri Zerner, puis par Alexandra Zvereva2.

Henri d'Orléans, musée CondéCe beau portrait a fait l'objet de deux reprises dans lesquelles le visage du jeune prince a été vieilli. Le plus remarquable des deux est celui de la BnF. Le dessin présente les mêmes traits que celui de Chantilly, mais il s'en distingue par des poils de barbe plus développés. La barbe forme deux petites pointes, comme le voulait la mode masculine dans les années 1540. Elle n'est pas taillée.

 

[Charles_de_France_duc_d'Angoulême_[Le "vieillissement" du portrait se distingue également dans la retouche du couvre-chef. Les traces de l'ancienne toque sont à peine effacées. Le dauphin Henri arbore un chapeau beaucoup plus moderne.

Livre_heures_Catherine_Charles_dorleans_v2

Le dessin a été repris dans le livre d'heures de Catherine de Médicis. Le prince est représenté sur la miniature à gauche.

Henri d'Orléans, ses frères et beau-frère dans le livre d'heures de Catherine de Médicis, BnfSource des images et localisation : Gallica (Bibliothèque nationale de France) ; Gallica (Bibliothèque nationale de France, folio 99v)

 

 

 

Henri duc d'Orléans (Houston)Portrait équestre de Charles d'Orléans vers 1543 et conservé aux États-Unis

Source de l'image : (Houston, The Menil Collection)

Le portrait est identifié au dauphin Henri mais comme le portrait reprend le crayon de Chantilly, il ne peut s'agir que de Charles d'Orléans. Il est à mettre en parallèle avec les portraits équestres de François Ier et celui du dauphin Henri.

 

 

 

 

 

 

Représentations de Charles d'Orléans gravés par le peintre néerlandais Cornelis Anthonisz

Charles d'Orléans Charles d'OrléansCharles d'Orléans par Cornelis Anthonisz

Source des images et localisation : (Amsterdam, Rijksmuseum) ; (Amsterdam, Rijksmuseum) ; (Amsterdam, Rijksmuseum)

 

 

 

 

 

 


Notes

1. Cf. la notice de l'oeuvre dans Alexandra ZVEREVA, Portraits dessinés de la cour des Valois. Les Clouet de Catherine de Médicis, Arthena, Paris, 2011, p. 206.

2 Alexandra ZVEREVA, Portraits dessinés de la cour des Valois. Les Clouet de Catherine de Médicis, Arthena, Paris, 2011, p. 207.

3. Anne Dubois de Groër, Corneille La Haye, dit Corneille de Lyon, Arthéna, 1997, p. 135. L'argument que nous donne l'autrice au sujet du tempérament inexpressif du visage me semble peu sérieux. On y lit en effet que le portrait du tableau correspondrait davantage au caractère taciturne de François et d'Henri qu'à celui de l'enjoué Charles. C'est donner beaucoup d'importance à l'essence réflectrice de la peinture d'une part et aux images d'Epinal d'autre part. A ce propos, dans sa récente biographie d'Henri II, Didier Lefur nous invite à nous méfier de l'historiographie traditionnelle qui présente le futur Henri II comme un triste sir.

4. Anne Dubois de Groër en fait mention aussi à la même page.

4 décembre 2009

Le dauphin François (1518-1536)

 


Le dauphin François est le premier fils de François Ier.  Fils adoré du roi et héritier du trône de France, il existe de nombreux portraits de lui malgré sa mort prématurée. Il meurt en 1536 à l'âge de 18 ans.

 

Le dauphin François, ChantillyLe dauphin François, Koninklijk museumPortrait du dauphin François représenté vers 5-6 ans environ par Jean Clouet

Source des images : Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé) ; Wikimedia (Anvers, Koninklijk museum)

Voir également la copie du musée de Philadelphie (Museum of Art)

 

 

 

 Le dauphin François (collection d'Angleterre)Il existe dans les collections de la reine d'Angleterre un portrait plus âgé du dauphin. L'artiste a repris les traits du modèle précédent mais a changé le costume. A l'âge de 6-7 ans environ, comme la plupart des enfants de son âge, le dauphin abandonne la robe et le béguin pour s'habiller comme un garçon. 

Source : (Royaume-Uni, The Royal collection)

le dauphin et ses frères vers 1534Sur une miniature du musée Condé, le prince est représenté en compagnie de son père et de ses deux petits frères, mais ses traits ne sont pas individualisés.

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

 

Le dauphin François, ChantillyLe dauphin François, ChantillyPortrait du dauphin François à l'âge adulte

Source : Base Joconde (Chantilly, musée Condé)

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

 

 

 

 

 

 

François,1517-1536, Dauphin of France, Duke of Brittany 1532_NGAMédaille en bronze représentant le dauphin François

Source : (Washington, National gallery of art)

 

 

 

 

 

 

 

 

Francois_de_France_dauphin_Recueil_d'Arras_f11Un portrait présumé du dauphin (ci-contre) existe dans le "recueil d'Arras", un recueil dont l'intérêt est qu'il contient une grand nombre de copies de portraits disparus. C'est le cas de ce portrait de François probablement fait à partir d'un dessin de Clouet aujourd'hui perdu. Si l'identification est juste, on notera la ressemblance frappante du prince avec son frère cadet Henri. 

Source de l'image : Wikimedia (Arras, bibliothèque municipale) ; Voir également A. Châtelet, J. Paviot, Visages d'antan : le recueil d'Arras, Lathuile, édition du Gui, 2007

Henri d'Orléans, ses frères et beau-frère dans le livre d'heures de Catherine de Médicis, BnfLe profil de Chantilly a été repris dans le livre d'heures de Catherine de Médicis. Le dauphin François est représenté au centre de la miniature.

François de France, ChantillyLe même profil a inspiré un portrait beaucoup plus tardif de la seconde moitié du XVIe siècle représentant le dauphin à cheval. Il est également à l'origine de l'image stéréotypée du prince dans la gravure au XVIIe siècle.

Source : (Paris, BnF)

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

 

Le dauphine François, BostonPortraits du dauphin François d'après un original peint par Corneille de Lyon vers 1536

Source des images : Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé) et Corbis (Boston, Isabella Stewart Gardner museum) ; (Philadelphia, Museum of art)

Dauphin Francis, Son of Francis ILe dauphin François, Chantilly Il  devait exister plusieurs portraits du prince peints par Corneille de Lyon ou par son atelier. Dans son catalogue raisonné, Anne Dubois de Groër considère que le tableau du musée de Boston (en haut à droite) est celui qui présente le portrait le plus vraisemblable, celui de Chantilly ayant été fortement retouché1 (en haut à gauche).

Le dauphin François, musée de BrooklynPortrait du dauphin François par Corneille de Lyon, aujourd'hui conservé au musée de Brooklyn

Bien que de facture soignée, Anne Dubois de Groër considère que le tableau n'est pas du peintre2.

Son prototype a donné lieu à plusieurs répliques et copies. Il a notamment servi de modèle au portrait de la galerie des illustres du château de Beauregard (peinte au XVIIe siècle) (format rectangulaire ci-dessous à droite). L'existence de ces copies permet de donner un nom au portrait de Brooklyn qui à défaut d'inscription n'est pas formellement identifié (Son intitulé reste Portrait of a Gentleman with a Medallion).

 

 

 

Le Dauphin, vente de 2008 chez Sothebys

20-576190

 

Portrait du Dauphin, Beauregard Portrait du Dauphin, vente de 2020Sources des images : (New York, The Brooklyn museum) ; Agence photographique de la RMN (Paris, musée du Louvre) ;Sothebys (Vente du 24 avril 2008 à Londres) ; Wikimedia Common  Art Resource (Chateau de Beauregard) ; Mutualart (Vente du 23 février 2020)

 

 

 


 

Notes

1. Anne Dubois de Groër, Corneille La Haye, dit Corneille de Lyon, Arthéna, 1997, p. 136.

2. ibid, p. 237.

5 octobre 2009

Après avoir consacré une première partie aux

Après avoir consacré une première partie aux princesses de France de la seconde moitié du XVIe siècle, voici celles de la première moitié du siècle. Deux princesses en seront absentes : d'une part Claude de France parce que mariée à son cousin François, elle devient reine de France en 1515, d'autre part Louise de France, parce que cette première fille de François Ier et de Claude de France est morte à l'âge de trois ans.

La présence des ces princesses au sein de ce blog consacré aux derniers Valois m'a paru légitime. Certaines d'entre elles ont exercé une influence déterminante sur leurs contemporains et deux d'entre elles ont côtoyé l'époque des guerres de religion. Marguerite de France est morte en 1574 et Renée de France est morte à l'âge de 64 ans en 1575.

Galerie des princesses de France 2

5 septembre 2009

Où nous retrouvons la princesse de Conti


Louise de Lorraine, princesse de Conti (1588-1631)Portrait de Louise de Lorraine par Thomas de Leu d'après Quesnel

Il s'agit d'un très beau portrait de Louise de Lorraine. Mais quelle Louise de Lorraine ? Il en existe plusieurs. On peut comprendre qu'il soit tentant d'y voir la reine Louise de Lorraine-Vaudémont (voir la base de données de Versailles et celle du British museum) mais le costume de la jeune fille représentée ne permet pas cette identification.

La gravure représente une fleur en bouton de la cour d'Henri IV. Or, qui d'autre que Louise-Marguerite de Lorraine, future princesse de Conti, fille de la duchesse de Guise peut incarner la beauté avec un tel éclat à la cour du Vert-galant ?

La coiffure semble dater le portrait vers 1597-1599, mais la jeune princesse n'avait qu'une dizaine d'années à l'époque. Comme la gravure ne mentionne pas son titre de princesse de Conti, elle a certainement été réalisée avant le mariage de la princesse en 1605, voire pour cette occasion.

Décidemment, la pauvre princesse est confondue souvent avec une autre. On se souvient que dans un précédent article, j'avais évoqué la confusion qui avait été faite à propos de l'un de ses portraits qu'on avait autrefois identifié à la reine Marie Stuart.

Source : (Londres, British museum)

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>
Publicité