Les portraits d'Henri III (1551-1589) Henri III
Les portraits d'Henri III (1551-1589)
Henri III est le dernier roi de la dynastie des Valois. Son règne de quinze ans marque l'apogée des splendeurs de la cour sous la Renaissance, mais également l’apogée des violences religieuses. Alors qu'il assiégeait la ville de Paris qui s'était soulevée contre lui, il meurt assassiné par un moine fanatique.
Henri III est un homme difficile à saisir. Depuis le XVIe, siècle, sa personnalité intrigue 1. Monté sur le trône à l'âge de 23 ans seulement, il est critiqué dès le début de son règne pour son indolence et sa frivolité. Bien que soucieux de ses devoirs de chef d'État, il n'était pas l'homme providentiel attendu par les Français après 15 années de guerre civile. Henri III était un homme doux et débonnaire, davantage porté à la temporisation plutôt qu'à l'action. De son vivant, il laisse de lui une image très contrastée ; d'un coté, il préfigure le Roi-soleil par le souci permanent qu'il a de mettre en scène Sa Majesté, de l'autre coté, il est un roi moine, inaccessible et adepte du secret.
Ayant perdu à sa mort l'estime d'une grande partie de ses sujets, son nom est raillé autant par les protestants que par les catholiques. De ce mépris, est née une image historiographique très déformée qui n'a été que très récemment remise en perspective.
L'étude de son iconographie est également une voie de recherche récente 2. Aujourd'hui encore, il reste de nombreuses zones d'ombre à éclaircir sur le contexte de production de ses portraits. Grâce à ces études, il est aujourd'hui possible de dépasser les clichés moqueurs qui représentent parfois Henri III comme une créature efféminée aux fraises burlesques. A travers son iconographie, on peut voir l'évolution de sa physionomie et saisir le passage d’un roi original, soigneux de sa personne, à un prince dévot et philosophe.
L'iconographie d'Henri III est présentée sur ce blog en six parties :
I] Portraits de jeunesse
II] Portraits du roi
Notes
1. Voir Nicolas Le Roux, La faveur du Roi : mignons et courtisans au temps des derniers Valois, Seyssel, Champ Vallon, coll. « Époques », 2001, p. 341.
2. Son iconographie a fait l'objet d'une thèse en 2012 (Isabelle HAQUET, L’énigme Henri III, Presses universitaires de Paris Nanterre, 2012) et aujourd'hui encore ses portraits sont progressivement réattribués, notamment grâce aux travaux d'Alexandra Zvereva. La dernière exposition qui lui était consacrée s'est tenue en 2010 à Blois (Fête et Crimes à la Renaissance: la cour d'Henri III ; https://www.canalacademies.com/emissions/carrefour-des-arts/fetes-et-crimes-a-la-renaissance-la-cour-dhenri-iii)
Article publié une première fois en mai 2007