Élisabeth d'Autriche (1554-1592)
Fille de l'empereur Maximilien II d'Autriche, Elisabeth appartient à la famille des Habsbourg de la branche autrichienne. Elle est née d'une union consanguine puisque ses parents sont cousins germains. Sa mère Marie de Habsbourg est la fille de l'empereur Charles Quint, tandis que son père en est le neveu.
Elisabeth aurait pu elle-même établir une union consanguine si elle avait épousé son oncle Philippe II d'Espagne mais celui-ci avait exigé d'épouser sa soeur aînée, l'archiduchesse Anne. Catherine de Médicis sollicitait également pour son fils la main de l'archiduchesse Anne, mais Philippe II avait fait valoir auprès de son impérial cousin que ses droits étaient bien supérieurs à ceux du roi de France. Charles IX se contenta donc de la cadette.
Portrait d'Elisabeth d'Autriche (image ci-contre)
Le portrait représente Elisabeth dans une mode qui est peut-être autrichienne ; la coiffure en ratepenade est carrée au lieu d'être arrondie ; sa mère Marie porte le même type de coiffure sur le portrait qui est conservée d'elle à la BnF (la comparaison des dessins est d'ailleurs intéressante pour saisir la ressemblance qui existe entre la mère et sa fille).
Le dessin est peut-être un portrait réalisé avant la venue d'Elisabeth en France. Il serait donc antérieur au fameux portrait réalisé par François Clouet en 1571.
L'inscription située au bas du dessin est inexacte, comme souvent dans le cas d'une inscription postérieure à l'oeuvre ; elle présente le modèle comme étant Elisabeth de France, reine d'Espagne.
Le mariage entre le roi de France et la fille cadette de l'empereur se fait le 26 novembre 1570, à Mézières (dans les Ardennes). Lui, a 20 ans, elle en a 16. Ils font leur joyeuse entrée à Paris en mars 1571.
Source : L. Dimier, Histoire de la peinture de portrait en France au XVIe siècle, G. Van Oest, 1924 (localisation actuelle ?) ; alaintruong.com (collection privée) ; artvalue.com (collection privée) ; alaintruong.com (collection privée)
Portrait de Charles IX et d'Elisabeth d'Autriche dans le livre d'heures de Catherine de Médicis
Le portrait de la reine Elisabeth dans la miniature reprend le modèle du portrait précédent. La reine porte le même costume (on retrouve sur sa poitrine la même croix en sautoir)
Charles IX et Elisabeth eurent une fille, Marie-Elisabeth, née le 27 octobre 1572.
Portraits gravés de la reine Elisabeth d'Autriche
La version éditée par l'imprimeur anversois Hans Liefrinck représente la reine en pied. Elle est habillée dans un costume de la cour impériale.
Source de l'image et localisation de l'oeuvre : (Versailles, collection du château) ; (Londres, British museum) ; (Amsterdamn, Rijksmuseum)
Portrait d'Élisabeth dessiné par François Clouet vers 1571
Source de l'image : Gallica (Bibliothèque nationale de France)
François Clouet a réalisé le portrait de la reine vers 1571-1572. Plusieurs peintures en ont été tirées. Celle que possède aujourd'hui le Louvre est la plus connue (ci-dessous à droite).
Le portrait de Clouet présente une vision plus idéalisée que les portraits de l'article précédent. Les historiens de l'art (voir E. Jollet) ont montré que malgré le réalisme des détails, l'artiste avait tendance à représenter un visage enjolivé des personnages qu'il portraiturait.
Source des images : Agence photographique de la RMN (Chantilly, musée Condé) ; Agence photographique de la RMN (Paris, musée du Louvre) ; Château de Huis Bergh (CollectieGelderland) ; C. Constans, Musée national du château de Versailles, 3 vol., Paris, RMN, 1986 (Versailles, musée du château)
Portrait en pied d'Elisabeth d'Autriche peint par Jooris van der Straaten en 1573.
Il s'agit d'un très beau portrait d'apparat où la reine porte à la place des épaulettes de larges revers de manche en fourrure comme les dames en portaient du temps du roi François Ier, vêtement qui n'était plus à la mode sous Charles IX, hormis chez les vieilles dames ou comme vêtement d'apparat dans les cérémonies officielles.
Source des images : Wikimedia (Madrid, monastère Descalzas) ; Kleio.org (localisation inconnue) : (Londres, British museum)
Portrait de la reine Elisabeth conservé au musée du Louvre
Source de l'image : Agence photographique de la Rmn (Paris, musée du Louvre) oir la notice du musée du Louvre
Ce tableau serait le pendant d'un portrait du roi Charles présentant la même ambiance avec un fond et un costume assez sombre. Les deux portraits sont aujourd'hui séparés ; celui de la reine appartient au Louvre (sans être présenté au public) alors que celui de Charles IX est exposé au musée de la Légion d'honneur à Paris.
Elisabeth porte toujours la coiffe à la ratopenado, typique de l'époque, mais nouveauté par rapport au modèle des portraits précédents, elle porte une toque, agrémentée de plumes et de pièces d'orfèvrerie.
Le tableau représente la reine à l'époque du massacre de la Saint-Bartélemy. Selon le témoignage de Brantôme, Elisabeth était une catholique fervente, assez discrète et empreinte d'une grande douceur. Face aux violences perprétées contre les huguenots durant la fameuse semaine sanglante, elle n'avait pu qu'exprimer un sentiment d'horreur.
Il existe une réplique quasi similaire (ci-contre). La coiffe change seulement.
Source de l'image : (Chicago, The art institute)
Un très joli portrait en pied représente la reine vers 1573 environ (on peut le dater à l'observation des formes de la fraise et de la coiffure). La reine porte une robe noire à crevé, avec un voile de gaze disposé en conque et descendant le long du buste et de la robe. Dans sa main gauche, elle tient un mouchoir.
Source : royaltyguide (Château de Nelahozeves, République tchèque)
La figure du tableau a été repris dans la miniature des Offices.
Source : ? (Florence, musée des Offices)
Portrait au crayon de la reine Elisabeth représentée en veuve, conservé à la BnF
Le 30 mai 1574, le roi Charles IX meurt d'une pleurésie. Après seulement trois années de mariage, Elisabeth devient veuve. Elle n'a que 19 ans.
Le portrait réalisé à l'occasion de cet évènement la représente en tenue de deuil noir.
Son père Maximilien espérait que le nouveau roi Henri III allait la prendre comme épouse. Il lui en fit directement la demande lorsque ce dernier traversa l'Autriche et passa par Vienne durant l'été 1574, mais le nouveau roi de France refusa l'offre.
Elisabeth, devenue reine douairière, demeura en France pendant un an et demi, puis retourna dans son pays natal, laissant sa fille à la cour de France.
Source de l'image et localisation : Gallica (Paris, Bibilothèque nationale de France)
Le dessin a été transposé en peinture, mais celle-ci est perdue. Il en reste des copies (ci-contre). Dans celle qui élargit le cadre à mi-corps, le voile a disparu. Le dessin a également servi de modèle à une gravure de Thomas de Leu (à droite).
Source des images : Fraisse et associés (Vente du 16 novembre 2023 à Paris) ; Kleio.org ; (The Fitzwilliam museum)
Le dessin n'est pas identifié sur le site du musée, mais le visage est assez reconnaissable.
Le costume est plus étonnant. A l'observation des formes de la fraise, on peut dater le portrait des années 1580, soit bien après après le départ de la reine de la cour de France. Peut-être s'agit-il d'une réplique rhabillée à la mode du temps.
Source (Cleveland, Museum of Art), Base Joconde (Pau, musée national du château)
Portrait du Kunsthistorisches museum
Elisabeth est représentée dans le courant des années 1580, chez elle, en Autriche. La reine de France ne s'est jamais remariée et a conservé son deuil toute sa vie.
Elle meurt à 37 ans à Vienne dans un couvent qu'elle avait fondé et dans lequel elle s'était retirée.
Source : (Vienne, Kunsthistorisches museum)
Portrait de la Alte Pinakothek de Munich
Source de l'image : Sammlung
Article modifié en octobre 2012, le 12/04/2013, en avril 2018, le 25/07/2022