Les portraits des princes de France
Dans la famille royale, on peut distinguer deux types de princes : les aînés qui sont appelés à devenir roi et qui reçoivent à leur naissance le titre de dauphin et les cadets qui sont appelés à vivre dans l'ombre des premiers.
Des huit princes nés au XVIe siècle dans la famille des Valois, quatre sont devenus rois de France. La plupart pourtant n'étaient pas destinés à le devenir.
Les princes présentés dans cette catégorie sont ceux qui n'ont pas été rois mais qui auraient très bien pu l'être. Ils ont été généralement dotés d'un riche apanage et ont profité d'une influence considérable à la cour. Par les troubles qu'il a pu susciter, François duc d'Anjou est un personnage historique important qui a sa propre galerie iconographique. Il n'est donc pas présent dans cette catégorie.
Le dauphin François (1518-1536)
Le dauphin François est le premier fils de François Ier. Fils adoré du roi et héritier du trône de France, il existe de nombreux portraits de lui malgré sa mort prématurée. Il meurt en 1536 à l'âge de 18 ans.
Portrait du dauphin François représenté vers 5-6 ans environ par Jean Clouet
Source des images : Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé) ; Wikimedia (Anvers, Koninklijk museum)
Voir également la copie du musée de Philadelphie (Museum of Art)
Il existe dans les collections de la reine d'Angleterre un portrait plus âgé du dauphin. L'artiste a repris les traits du modèle précédent mais a changé le costume. A l'âge de 6-7 ans environ, comme la plupart des enfants de son âge, le dauphin abandonne la robe et le béguin pour s'habiller comme un garçon.
Source : (Royaume-Uni, The Royal collection)
Sur une miniature du musée Condé, le prince est représenté en compagnie de son père et de ses deux petits frères, mais ses traits ne sont pas individualisés.
Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)
Portrait du dauphin François à l'âge adulte
Source : Base Joconde (Chantilly, musée Condé)
Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)
Médaille en bronze représentant le dauphin François
Source : (Washington, National gallery of art)
Un portrait présumé du dauphin (ci-contre) existe dans le "recueil d'Arras", un recueil dont l'intérêt est qu'il contient une grand nombre de copies de portraits disparus. C'est le cas de ce portrait de François probablement fait à partir d'un dessin de Clouet aujourd'hui perdu. Si l'identification est juste, on notera la ressemblance frappante du prince avec son frère cadet Henri.
Source : A. Châtelet, J. Paviot, Visages d'antan : le recueil d'Arras, Lathuile, édition du Gui, 2007
Le profil de Chantilly a été repris dans le livre d'heures de Catherine de Médicis. Le dauphin François est représenté au centre de la miniature.
Le même profil a inspiré un portrait beaucoup plus tardif de la seconde moitié du XVIe siècle représentant le dauphin à cheval. Il est également à l'origine de l'image stéréotypée du prince dans la gravure au XVIIe siècle.
Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)
Portraits du dauphin François d'après un original peint par Corneille de Lyon vers 1536
Source des images : Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé) et Corbis (Boston, Isabella Stewart Gardner museum) ; (Philadelphia, Museum of art)
Il devait exister plusieurs portraits du prince peints par Corneille de Lyon ou par son atelier. Dans son catalogue raisonné, Anne Dubois de Groër considère que le tableau du musée de Boston (en haut à droite) est celui qui présente le portrait le plus vraisemblable, celui de Chantilly ayant été fortement retouché1 (en haut à gauche).
Portrait du dauphin François par Corneille de Lyon, aujourd'hui conservé au musée de Brooklyn
Bien que de facture soignée, Anne Dubois de Groër considère que le tableau n'est pas du peintre2.
Son prototype a donné lieu à plusieurs répliques et copies. Il a notamment servi de modèle au portrait de la galerie des illustres du château de Beauregard (peinte au XVIIe siècle) (format rectangulaire ci-dessous à droite). L'existence de ces copies permet de donner un nom au portrait de Brooklyn qui à défaut d'inscription n'est pas formellement identifié (Son intitulé reste Portrait of a Gentleman with a Medallion).
Sources des images : (New York, The Brooklyn museum) ; Agence photographique de la RMN (Paris, musée du Louvre) ;Sothebys (Vente du 24 avril 2008 à Londres) ; Wikimedia Common Art Resource (Chateau de Beauregard) ; Mutualart (Vente du 23 février 2020)
Notes
1. Anne Dubois de Groër, Corneille La Haye, dit Corneille de Lyon, Arthéna, 1997, p. 136.
2. ibid, p. 237.
Charles de France (1522-1545)
Charles était le troisième fils du roi François Ier. A la mort de son aîné le dauphin François, c'est sur lui que le roi reporta son affection. Dans les années 1540, une rivalité importante devait opposer le prince Charles à son frère aîné Henri. Mais Charles mourut prématurément en 1545 à l'âge de 23 ans. Deux ans plus tard, Henri montait sur le trône.
Portrait de Charles de France à l'âge de 1 ou 2 ans environ
Charles est le troisième fils de François Ier. Il meurt en 1545 à l'âge de 23 ans.
La peinture est la reproduction exacte du dessin réalisé par Clouet.
Source: Rmn (Chantilly, musée Condé) ; Rmn (Orléans, musée des Beaux-arts)
Portrait de Charles par Jean Clouet
Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)
Source : Base Joconde (Chantilly, musée Condé)
Portrait de Charles par Corneille de Lyon
Le portrait de Corneille a été repris dans le livre d'heures de Catherine de Médicis. (concernant cette image, voir aussi la catégorie des erreurs).
Source : Corneille de Lyon (Florence, galerie des Offices)
Portrait d'un prince par Corneille de Lyon (Charles d'Orléans ?)
Il s'agit d'un portrait qui représente l'un des trois fils du roi François. Dans le catalogue raisonné de Corneille de Lyon, Anne Dubois de Groër l'identifie au dauphin François au lieu de l'identifier au prince Henri comme cela a été fait par le passé1. Mais la base Rmn ne l'identifie à aucun des deux fils aînés du roi. Elle l'identifie au plus jeune, le prince Charles (peut-être sur la base d'informations du musée Bonnat qui conserve le tableau).
Pour ma part, je ne peux que constater la ressemblance physique entre le portrait du musée Bonnat et celui du musée des Offices (voir plus haut). La gravure d'une médaille du XVIe siècle identifiée au prince Charles (Carolus Angol Dux) et reprenant le portrait du musée Bonnat nous pousse à favoriser cette hypothèse2.
Dans les années 1540, le prince Charles était appelé à jouer un rôle militaire et politique d'importance, ce qui devait le mettre en rivalité profonde avec son frère aîné le dauphin Henri.
Source : Rmn (Bayonne, musée Bonnat)
Estampes représentant Charles d'Orléans
Source : (Amsterdam, Rijksmuseum)
Source : (Amsterdam, Rijksmuseum)
Notes
1. Anne Dubois de Groër, Corneille La Haye, dit Corneille de Lyon, Arthéna, 1997, p. 135. L'argument que nous donne l'auteur au sujet du tempérament inexpressif du visage nous semble peu sérieux. On y lit en effet que le portrait du tableau correspondrait davantage au caractère taciturne de François et d'Henri qu'à celui de l'enjoué Charles. C'est donner beaucoup trop d'importance à l'essence réflectrice de la peinture d'une part et aux images d'Epinal d'autre part. A ce propos, dans sa récente biographie d'Henri II, Didier Lefur nous invite à nous méfier de l'historiographie traditionnelle qui présente le futur Henri II comme un triste sir.
2. Anne Dubois de Groër en fait mention aussi à la même page.
Louis de France (1549-1550)
Louis de France est le deuxième fils de Henri II et de Catherine de Médicis. Né en février 1549, il meurt prématurément en octobre 1550. S'il existait des portraits originaux du jeune prince, aucun semble nous être parvenu (voir Les Clouet de Catherine de Médicis par Zvereva).
La seule image qui reste de lui serait une miniature du livre d'heures de Catherine de Médicis. La base de données de la BnF nous indique que le petit garçon aux mains jointes représente le futur Charles IX, mais on peut supposer qu'il s'agit plutôt du prince Louis. Catherine de Médicis a voulu avoir dans son livre d'heures, le portrait de tous ses enfants, or Charles IX est déjà représenté sur un autre folio. De plus, le jeune prince est ici représenté avec deux autres enfants de la reine morts en bas âge. L'artiste qui a peint le livre d'heures vers 1573 aurait donc regroupé sur une seule page les enfants de la reine morts prématurément
Charles d'Angoulême (1573-1650)
Portrait de Charles bâtard de France
Source de l'image : Vienne, Osterreichische nationalbibliothek
Charles est le fruit des amours illégitimes du roi Charles IX et de Marie Touchet, fille d'un officier de justice de la région d'Orléans.
Le bâtard est né le 28 avril 1573. Orphelin de père un an plus tard, il est placé sous la tutelle de sa grand-mère Catherine de Médicis et de son oncle, le roi Henri III.
Comme le veut la tradition, il est élevé comme un prince de la maison royale. Pendant six ans, il grandit au château d'Amboise aux cotés de sa demi-soeur Marie-Elisabeth, d'un an son cadet. Catherine de Médicis et Henri III les visitaient parfois et se sont pris d'affection pour les deux enfants.
Marie-Elisabeth mourut en 1578 à l'âge de 5 ans. L'année suivante, au sortir de la petite enfance, quand l'âge vient pour les petits garçons de s'habiller comme des adultes, Charles est emmené à Paris. Désormais, il vit aux côtés de sa grand-mère et du roi son oncle. Dans cette famille, où la culture et les arts du spectacle sont importants, Charles bénéficia d'une excellente éducation.
La gravure représente le prince vers 1580-1585.
Portrait en pied d'un prince de la dynastie des Valois conservé à la Villa médicéenne de Poggio a Caiano
Source de l'image : Wikimedia Commons (Villa médicéenne de Poggio a Caiano)
L'image a été téléchargée sur Wikimedia Commons en 2012. Le portrait n'est ni identifié, ni daté.
Il représente un jeune homme de la cour, habillé à la mode des années 1580 ; un jeune prince habillé à la mode Henri III ? La comparaison des visages semble étayer l'identification au bâtard d'Angoulême (yeux cernés, nez assez long).
La présence de ce portrait à la Villa médicéenne de Poggio peut s'expliquer par la transmission des collections de Catherine de Médicis à sa petite-fille Christine de Lorraine. Lorsque celle-ci épousa en 1589 le grand-duc de Toscane, Christine emporta avec elle une grande partie des collections de portraits de la reine-mère. La Villa médicéenne de Poggio a Caiano était l'une des résidences d'été des grands-ducs de Toscane et a pu abriter une partie de ces collections.
Le prince bâtard connut une faveur croissante à la cour. En grandissant, il montrait un goût certain pour les soirées festives, et une aisance en société qui le faisait apprécier du roi.
Henri III le traitait comme son fils. Il l'estimait au point que Charles rivalisait en faveur avec les deux archifavoris en titre, Joyeuse et Epernon. Dans les quinze derniers mois du règne, le bâtard devint - avec Roger de Bellegarde - le nouveau favori, remplaçant les deux archimignons déchus.
Il fut question d'en faire l'héritier du trône. L'absence de dauphin et la reprise de la guerre autour de la succession royale avaient poussé Catherine de Médicis à proposer cette solution au roi. Il semble que celui-ci ait hésité à faire du bâtard son successeur. Mais Henri III, prince consciencieux et respectueux de la loi, avait finalement rejeté cette idée contraire à la tradition.
La fin du règne approchait et avec lui la fin des Valois. En quelques mois, les évènements s'accélèrent ; le 1er août 1589, Henri III est assassiné par Jacques Clément ; pendant son agonie, le jeune Charles est à son chevet, tout en larmes. Pour la deuxième fois consécutive, il devient orphelin. Catherine de Médicis était décédée quelques mois plus tôt. Elle lui avait légué toutes ses possessions ; Charles était désormais comte d'Auvergne et l'héritier bâtard d'une dynastie disparue.
Portrait au crayon de Charles, comte d'Auvergne dessiné vers 1600 par Benjamin Foulon et conservé au musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg
Source de l'image : Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage
Le prince est représenté à l'âge de 25 ans environ. Il porte un collet monté dans une forme qui permet de le dater vers 1600, c'est-à-dire peu de temps avant son embastillement.
A la mort d'Henri III (1589), Henri IV avait pris le bâtard d'Angoulême sous sa protection. Charles l'avait reconnu comme roi et s'était battu pour lui aux batailles d'Arques et d'Ivry.
Charles se rangea très tôt dans le rang des grands seigneurs mécontents et participa aux complots de la noblesse pour évincer Henri IV. C'était un prince qui menait joyeuse vie à la cour, participant aux festivités, mais proche d'une infatigable comploteuse, Henriette d'Entragues, la maîtresse du roi. Elle était sa demi-soeur, fruit de leur mère Marie Touchet et de François de Balzac d'Entragues.
Charles avait un motif de mécontentent : le procès que lui faisait sa tante Marguerite de Valois pour récupérer l'héritage des Valois dont sa mère Catherine l'avait dépossédée au profit de Charles : le comté d'Auvergne.
Ayant perdu ses procès, Charles intrigua contre le roi et perdit sa faveur. En 1604, il participa au complot de sa soeur ; fugitif, pourchassé, capturé, jugé et condamné à mort, Charles fut mis à la Bastille où il demeura jusqu'à en 1617.
Au château de Beauregard, il existe un portrait très intéressant du prince (ci-contre à droite). Charles est représenté dans la galerie des illustres avec les autres personnalités du règne d'Henri IV. La curiosité de ce portrait est que le comte d'Auvergne est peint de profil et habillé à l'antique. C'est un témoignage du caractère divertissant et lettré du prince qui fut aussi créateur et producteur de ballets. A la cour d'Henri IV, Charles de Valois s'impliquait personnellement pour préserver la grande tradition du spectacle. En digne héritier de Catherine de Médicis, il entretenait le souvenir regretté de l'atmosphère festive de la cour des Valois.
Source de l'image : Gettyimage (Château de Beauregard)
Représentation de Charles de Valois, duc d'Angoulême sur une gravure de Crispin de Passe, tirée du fameux manuel d’équitation, d'Antoine Pluvinel, L'Instruction du Roy en l'Exercice de Monter à Cheval
Source de l'image : (Bibliothèque nationale de France)
Le prince bâtard demeura en prison pendant quatorze ans, dans des conditions et un confort dignes d'un prince. Sa tante Diane de France, duchesse d'Angoulême ne ménageait pas ses efforts auprès du roi pour atténuer ses conditions de vie et obtenir sa libération. Elle l'obtint du jeune roi Louis XIII en 1616.
A la mort de sa tante Diane, survenue deux ans plus tard (en 1619), Charles, dernier représentant des Valois, hérita de ses biens : il devient duc d'Angoulême.
Portrait en médaillon de Charles de Valois sculpté par Guillaume Dupré en 1620
L'image est contemporaine de la gravure de Crispin de Passe. Le nouveau duc est représenté alors qu'il approche de la cinquantaine.
Source de l'image : (New York, The Frick Collection)
Portrait de Charles de Valois, duc d'Angoulême dessiné d'après Daniel Dumonstier
Source : Drouot (vente du 1er avril 2020, Paris). ; Daniel Lecœur, Daniel Dumonstier (1574-1646), Arthena, 2006 (Waddesdon manor, Royaume-Uni)
L'image en couleur été vendue récemment chez Drouot (2020).
Bien qu'il soit en partie coupé, il est identique au crayon de Daniel Dumonstier (présenté tel quel dans la monographie de Daniel Lecoeur) qui est conservé au manoir de Waddesdon (ci-dessous).
Le prince est représenté dans les années 1630, à soixante ans passés. Il porte le grand rabat de dentelle.
Après avoir passé plus de 10 ans en prison, le prince Charles se montra fidèle au roi. Louis XIII l'employa au siège de La Rochelle où il lui confia l'un des commandements de l'armée royale, honneur réservé aux princes et aux Grands.
Portrait du duc d'Angoulême, peint vraisemblablement par Philippe de Champaigne au début du règne de Louis XIV
L'image est la photographie en noir et blanc d'un portrait dont le style soigné donne à croire qu'il s'agit d'une oeuvre peinte par Philippe de Champaigne. La précision des détails dans le rendu de la matière étaye cette hypothèse.
La photographie est conservée à la BnF, mais la localisation du tableau n'est pas mentionnée (source de l'image : Bibliothèque nationale de France).
C'est le dernier portrait du prince avant sa mort. Il le représente dans les années 1640, avec un col et une mouche dans le style de cette époque. Le portrait le représente dans ses fonctions d'homme de guerre. Il porte sur son armure, l'étoffe blanche des commandants militaires.
Charles d'Angoulême meurt à l'âge de 77 ans. Il a traversé les époques pour mourir sous le règne de Louis XIV. Lui qui aurait pu monter sur le trône, a servi successivement 4 rois.
Le portrait de Champaigne a été reproduit à plusieurs reprises par des graveurs et recopié en peinture.
Il en existe des copies dans les galeries privées dont celle du château de Bussy-Rabutin.
Le dessin original de Philippe de Champaigne (ci-contre à gauche) a été vendu aux enchères.
Source des images : Artnet (Collection privée) ; Regards des monuments nationaux (Château de Bussy-Rabutin) ; (Château de Skokloster, Suède)
Portrait de Charles de Valois, duc d'Angoulême, gravé par Jean Morin d'après l'oeuvre de Philippe de Champaigne
Source de l'image : (The royal collection, Royaume-Uni)
Le portrait a été réalisé d'après l'oeuvre de Philippe de Champaigne dont Jean Morin était probablement l'élève.
L'image a été reproduite à de nombreuses reprises par les maîtres graveurs du milieu du XVIIe siècle, dont Gilles Rousselet et Pierre Daret (images ci-dessous).
Des tirages de ces oeuvres sont aujourd'hui conservés dans de nombreuses collections institutionnelles ; pour n'en citer que quelques uns : la Bibliothèque nationale de France, le château de Versailles, la Royal Collection du Royaume-Uni.
Source : (Bibliothèque nationale de France) ; (The Royal collection, Royaume-Uni) ; (Bibliothèque nationale de France) ; (Bibliothèque nationale de France) ; (Bibliothèque nationale de France) ; (Bibliothèque nationale de France)
Statue funéraire de Charles de Valois, duc d'Angoulême conservée à l'hôtel Lamoignon
Source : Wikimedia Commons (Hotel Lamoignon, Paris)
Cette statue funéraire est aujourd'hui conservée dans l'ancien hôtel particulier du prince, situé dans le Marais à Paris. On peut l'y voir dans une petite pièce située à l'intérieur de la cour, à coté du porche d'entrée, où se trouve également la statue funéraire de Diane de France. Les deux bâtards de la dynastie des Valois, derniers représentants de leur famille sont ainsi réunis de façon symbolique.
L'hôtel Lamoignon constitue l'un des rares et beaux vestiges de la vie princière sous Henri III. Il a été construit par Diane de France dans ce quartier considéré comme neuf et rupin à l'époque. Commencé sous Henri III, le chantier s'est arrêté à cause de la Ligue ; fidèle conseillère de son frère, Diane avait été contrainte de s'exiler de Paris. Les travaux reprirent avec le retour d'Henri IV. A la mort de la duchesse en 1619, l'hôtel passa par héritage à son neveu.
C'est à l'église du couvent des Minimes situé à proximité de leur hôtel que Diane et Charles furent enterrés. L'église est détruite au XVIIIe siècle, mais les statues funéraires ont été sauvées.