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Les Derniers Valois
19 septembre 2022

Le duc d'Angoulême puis d'Orléans


Alexandre Edouard (BnF)Portrait au crayon d'Alexandre Edouard duc d'Angoulême vers 1552

Le futur Henri III naît au château de Fontainebleau le 19 septembre 1551. Il est le sixième enfant du roi Henri II et de son épouse Catherine de Médicis. On lui donne alors comme prénom celui d'Alexandre Édouard (il a pour parrain le roi Édouard VI d'Angleterre, et son premier prénom fait référence à Alexandre le Grand, l'un de ces héros de la Grèce antique prisés à la Renaissance).

Il existe plusieurs portraits de lui étant petit. L'un d'entre eux est un dessin du musée Condé qui le représente malade, la tête posée sur un coussin (ci-dessous à gauche). Le dessin est de la main de Germain Le Mannier, le portraitiste affecté aux enfants royaux. Le garçon n'est pas identifié par une inscription, mais les historiens semblent y reconnaître le futur Henri III 1.

Alexandre Edouard (Chantilly)

Alexandre Edouard (BnF)Source des images et localisation des oeuvres : Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France) ; Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé) ; Gallica ou Banque d'images de la BnF (Paris, Bibliothèque nationale de France)

 

 

 

    

Présumé Alexandre Edouard (British museum)Portrait traditionnellement identifié à Charles-Maximilien, conservé au British museum et attribué à François Clouet

Source de l'image et localisation de l'oeuvre : (Londres, British museum)

Bien que le modèle soit identifié par une annotation comme étant le prince Charles-Maximilien, c'est-à-dire le futur Charles IX, l'historienne Alexandra Zvereva attribue ce portrait au prince Alexandre-Edouard, futur Henri III 2.

Le petit prince porte encore le béguin pour bébé. Il est probable qu'il soit encore revêtu de sa robe d'enfant. Par-dessus cette robe, il est habillé d'un col blanc de forme pointue, rabattu sur un col de fourrure.

 

 

Alexandre Edouard (Berlin)Portrait en buste d'un jeune prince vers 1555

Source de l'image et localisation de l'oeuvre : (Saatliche museen zu Berlin)

Le même souci d'interrogation se pose pour ce buste anonyme conservé au musée de Berlin. C'est une sculpture de terre cuite attribuée à l'école de Germain Pilon. Selon la notice du musée, elle était autrefois ornée d'une plume et de pierres précieuses. Il s'agit donc d'une oeuvre rare ayant appartenu à un prince de la cour. L'identité du jeune homme n'est pas mentionnée, mais le buste représenterait l'un des fils d'Henri II. Sans certitude, le musée de Berlin propose d'y voir les traits du futur Henri III.

 

 

Portrait d'Alexandre Edouard, duc d'Orléans, dessiné au crayon par François Clouet vers 1561, et sa version en peinture

Le duc d'Orléans (Berlin)Le duc d'Orléans (collection privée)

A l'avènement de Charles IX, à la fin de l'année 1560, Catherine de Médicis demande à François Clouet de réaliser le portrait de ses quatre plus jeunes enfants. Le cabinet des estampes et dessins de Berlin possède le dessin original représentant le futur Henri III 3 (ci-dessus à gauche).

Alexandre Edouard est ici représenté en tant que duc d'Orléans, titre qu'il a pris à son frère, quand celui-ci est devenu roi. Le jeune prince porte le même type de costume que Charles IX sur ses portraits. Cette ressemblance et la proximité de leur âge (ils ont un an de différence) explique que les deux garçons aient parfois été confondus d'un tableau à l'autre.

Alexandre Edouard (Rochdale Art Gallery, Lancashire)Alexandre Edouard (BnF)Le portrait au crayon, sa version peinte et leurs différentes copies sont aujourd'hui éparpillées dans différentes collections.

Source des images et localisation des oeuvres : Agence photographique de la Rmn (Berlin, Kupferstichkabinett) ; Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France) ; Klei.org (collection privée) Bridgeman art library (Touchstones Rochdale Art Gallery)

 

 

 

Charles IX, Marguerite et Henri (extrait)Extrait d'un tableau représentant la famille royale vers 1561

Source de l'image : L. Dimier, Histoire de la peinture de portrait en France au XVIe siècle, G. Van Oest, 1924

Sur ce tableau peint d'après Clouet, le duc d'Orléans est représenté à droite en compagnie de son frère le roi Charles et de sa sœur Marguerite. Il a entre dix et onze ans.

A partir de cette époque, le duc d'Orléans et sa soeur Marguerite ne quittent plus le roi. Ils sont présents à ses cotés à toutes les grandes cérémonies de la monarchie auxquelles ils sont désormais systématiquement associés. Dans le cadre troublé des guerres de religion, il est important pour l'État de les exposer pour témoigner qu'en dépit de la jeunesse du roi, la famille royale est une force (par le nombre) et que son avenir, ainsi que celui de la Couronne, est assuré (le duc d'Orléans étant l'héritier du trône).

Alexandre Edouard participe ainsi à tous les grands grands évènements historiques du règne (états généraux, colloque de Poissy, etc.).

Etats-généraux de1561Il est par conséquent représenté dans différentes images qui illustrent ces évènements. Dans la gravue représentant les États généraux de 1561 (Localisation de  la gravure : Gallica), il est figuré assis à coté du roi en symétrie avec sa soeur.

Gage d'avenir de la Couronne, le duc d'Orléans accompagna également le roi durant le grand voyage qu'il fit à travers la France de 1564 à 1566. C’est au cours de son passage à Toulouse, alors qu'il faisait sa confirmation, qu''Alexandre Édouard changea de prénom. En mémoire de son mari bien-aimé, Catherine de Médicis lui donna celui d'Henri 4.

 


Notes.

1. Alexandra ZVEREVA, Portraits dessinés de la cour des Valois. Les Clouet de Catherine de Médicis, Arthena, Paris, 2011, p. 302-303.

2. Alexandra ZVEREVA, Portraits dessinés de la cour des Valois. Les Clouet de Catherine de Médicis, Arthena, Paris, 2011, p. 303. Voir la copie du XVIIIe conservée à la BnF et celle conservée au musée d'art et d'archéologie de Senlis sur la Base Joconde.

3. Alexandra ZVEREVA, Portraits dessinés de la cour des Valois. Les Clouet de Catherine de Médicis, Arthena, Paris, 2011, p. 366-367.

4. Pierre CHEVALLIER, Henri III : roi shakespearien, Paris, Fayard, 1985, p. 68.

Article publié une première fois en mai 2007

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