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Les Derniers Valois
5 août 2008

Erreur malheureuse sur Marie Stuart

 


La_princesse_de_ContiPortrait de Louise Marguerite de Lorraine, princesse de Conti (1588-1631)

Il s'agit de la fille du duc de Guise assassiné sur l'ordre d'Henri III. Louise-Marguerite avait épousé en 1605 le prince de Conti, cousin du roi Henri IV. Sur ce tableau, elle est représentée en tant que princesse de la maison de France. Elle porte une coiffure et un costume des années 1600. Il n'y a donc strictement aucun rapport avec la reine d'Ecosse, Marie Stuart.

Cependant, au XIX siècle, ce portrait est malencontreusement identifié à elle. C'est malheureux car cette erreur sera plusieurs fois recopiée et va donner naissance à une nouvelle iconographie de la reine d'Ecosse. 

 

Marie_Stuart_en_princesse_de_Conti

Les portraits ci-contre et ci-dessous ont été identifiés sous le titre de Marie Stuart.

Ces erreurs ne sont pas sans rappeler l'anachronisme des portraits de la reine Margot véhiculés par le XIXe siècle. Finalement, pour les artistes romantiques, il importe peu de retranscrire la vérité, du moment que les portraits fassent style renaissance et que ces dames soient jeunes et jolies.

Source : Rmn (Chantilly, Musée Condé)

Source : Rmn (Versailles, Musée du château)

Marie_Stuart_en_princesse_de_Conti_2En lithographie :

Source : Polygraphicum

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1 mars 2008

Les portraits d'Henri II En dépit de l'image

Henri IILes portraits d'Henri II

En dépit de l'image maussade véhiculée par l'historiographie du roi, le règne d'Henri II est bien celui de la Renaissance française qui ait brillé avec le plus d'éclat et de raffinement. Moins enclin à l'élévation intellectuelle que ne l'était son père le roi François Ier, Henri II reste un monarque épris des arts et conscient du pouvoir qu'il peut en tirer. De fait, les portraits du roi sont relativement nombreux et conçus sur des supports très variés.

Marié à Catherine de Médicis, il est le père de dix enfants légitimes. Ce sont ces dix enfants qui font l'objet de ce blog. Mort accidentellement en 1559, il n'a pas eu vraiment l'occasion de les voir grandir et de les connaître. 

Galerie de portraits de Henri II

26 mai 2007

Portrait au crayon de François d'Anjou attribué à

Dumonstier_Atelier_Bildnis des Francois-Hercule de Valois_Mutualartv2Portrait au crayon de François d'Anjou attribué à l'atelier d'Étienne Dumonstier vers 1580

Source de l'image : Dorotheum (Vente du 4 avril 2023 à Vienne)

C'est un très beau dessin représentant François habillé à la mode du temps : une toque haute (placée de biais sur le front pour cacher un début d'alopécie ?), une boucle d'oreille, une large fraise godronnée et un pourpoint bouillonné, à manche ballonné et à panseron. Cet habit montre que François s'incrit pleinement dans la mode de la cour en dépit de son positionnement politique contre les "mignons" d'Henri III.

François est un allié des protestants et la force qui fédère les oppositions. Ce rôle de candidat contestaire, François l'assume pleinement, bien que lui-même fasse partie du sythème et de son organisation clientéliste.

 

 

 

 

Francois Anjou, KHMPortrait en pied de François d'Anjou aujourd'hui conservé au Kunsthistorischesmuseum à Vienne

Source de l'image : (Vienne, Kunsthistorichesmuseum)

On retrouve le portrait de François dans plusieurs galeries de portraits d'hommes illustres. Celui-ci appartenait à un archiduc d'Autriche.

Le prince est revêtu d'un plastron et porte le bâton de commandement militaire. La présence de la rondache a ses pieds, et d'un casque empanaché montre qu'il s'agit d'un costume de représentation, utilisé pour les parades.

Le portrait de François se retrouve également dans plusieurs galeries de portraits de chateaux particuliers français. Ci-dessous à gauche, celui de la galerie du château de Saint-Germain-Beaupré (aujourd'hui exposé au château de Blois).

Source : J-P. Barbier-Muller, La parole et les armes, chronique des guerres de religion en France (1562-1598), Hazan, 2006 (Blois, musée du château)

Source : Histoire d'Alençon (Alençon, musée des beaux-arts et de la dentelle) ; Gazette Drouot (Vente de Remy Lefur, du 26 mars 2020, à Paris) ; BeniCulturali (Château royal de Racconigi)

 

 

 

 

François d'AnjouFrançois d'Anjou, château de BloisAlençon_Auction Art Rémy Le Fur & Associé_2014_03

Ritratto di Francesco Ercole di Valois-Angoulême_Beni Culturali_Castello Reale - Copie

Alencon


 

 

 

 

 

 

 

Mr le Duc Danjou - British museumPortrait posthume du duc d'Anjou publié par l'artiste ligueur Pierre Gourdelle

 

Les gravures françaises ont laissé une image beaucoup moins séduisante que les miniatures idéalisées de Nicholas Hilliard.

Sur ce portrait édité après la mort du duc d'Anjou, le graveur Gourdelle a fait représenter le prince avec les marques de la petite vérole qui depuis l'âge de ses dix ans, défiguraient son nez (détail ci-dessous). Mais le portrait est encore "convenable" sur le plan esthétique, à comparaison d'autres gravures beaucoup moins réalistes (voir la galerie de portraits ci-dessous).

nez vérolé

Source : (Londres, British museum)

François par Rabel BnFFrançois par Hogenberg OBNFrançois d'Anjou OBN

 

 

François d'Anjou par Thomas de Leu

 

 

 

 

 

 

 

Source : Gallica (Paris, Bnf) ; Digitaler Portraitindex (Vienne, Osterreichische nationalbibliothek) ; (Londres, British museum)

article modifié en avril 2014

19 septembre 2022

Henri III - Jean Decourt


Henri III vers 1576, Kunsthistorisches museumPortrait représentant Henri III au début de son règne, établi d'après un dessin de Jean Decourt1

Source de l'image : Europeana (localisation : Vienne, Kunsthistorisches museum)

Le tableau est aujourd'hui conservé dans les collections du Kunsthistorisches museum de Vienne ; il faisait probablement partie de la galerie de portraits de l'archiduc Ferdinand. Ce prince de la maison des Habsbourg, amateur d'art et contemporain d'Henri III avait constitué une importante collection de portraits d'hommes et de femmes illustres de son temps, qui existe encore aujourd'hui.

Cette représentation d'Henri III n'est qu'une copie mais son existence aujourd'hui permet de se faire une idée de l'original peint par Decourt aujourd'hui perdu. Le portrait aurait pu être tiré vers 1575-1576 ; il témoigne de l'iconographie d'Henri III au tout début de son règne. 

Le roi porte encore ce collier chargé de perles, à trois rangs, si caractéristique des années 1570, mais selon la mode du temps, la toque disparaît à l'arrière de la tête, derrière une coiffure relevée en hauteur au-dessus du front. L'ancienne mode de la longue moustache effilée n'est plus de mise, le roi porte un très léger bouc et une barbe rase. Au niveau du costume, il porte par-dessus le pourpoint, un collet clair, simple et uni, dépourvu de galons d'or (ce qui n'est pas sans rappeler le portrait de François d'Anjou, peint à la même époque, voir ici).

Henri III, portrait vendu chez Piasa

Lyon_6e_-_Musée_d'art_contemporain_-_Les_nombreuses_vies_et_morts_de_Louise_Brunet_-_Portrait_d'Henri_III_(vers_1580)fLe portrait de Vienne présente des points communs avec plusieurs autres portraits du roi, montrant ainsi que le portrait perdu de Jean Decourt, avait été diffusé comme portrait officiel.

C'est également ce portrait qui fut utilisé en Flandre pour la conception de la tapisserie des Valois aujourd'hui conservée à Florence (voir ci-dessous).

Plus intéressant est le portrait vendu aux enchères chez Piasa en 2003 (première image de gauche). Le tableau a été redécoupé dans un format ovale, mais sa facture, dans le rendu du visage, est de meilleure qualité que le tableau de Vienne. Les traits du roi y sont davantage reconnaissables. Le tableau serait-il sorti de l'atelier de Jean Decourt ? Malheureusement, l'oeuvre a été vendue par Piasa sous une autre identification ; le catalogue de vente ne fait pas apparaître le nom d'Henri III 2. A sa décharge, en 2003, l'iconographie du derniers Valois était peu étudiée et encore peu connue.

Jean_Decourt_ChristiesPortrait d'Henri III en pied vers 1576Sur deux petites peintures (ci-contre), le roi est représenté en pied. L'une d'entre elle, le représente de façon fictive en compagnie de sa famille (sa mère, son épouse Louise, et leurs prédécesseurs, Charles IX et Elisabeth).

Source des images : Piasa (vente du 27 juin 2003, à Paris) ; Wikimedia commons , voir aussi Pierre-Gilles Girault et Mathieu Mercier (dir.), Fêtes & Crimes à la Renaissance. La cour d'Henri III, Somogy éditions d'art, 2010, p. 83 (Lyon, Musée historique des hospices civils) ; Christie's (Vente du 16 novembre 2023)  ; The Saleroom (vente du 06 mars 2014, à Harrogate)

 

 

Henri III dans le Jeu de la quitaine

Portrait d'Henri III dans « Le jeu de la quitaine », l'une des pièces de la tapisserie des Valois, conservée au musée des Offices, à Florence

Source de l'image : Akh-images et Wikimedia commons (localisation : Florence, musée des Offices)

Le roi est revêtu d'un costume à l'antique (la cuirasse et les bottines des empereurs romains). Tel un nouveau César, le pied à l'étrier, Henri III s'apprête à parader devant ses sujets. Peut-être va t-il participer au jeu de la quintaine, représenté sur le fond de la tapisserie.

Le portrait utilisé pour le visage du roi est celui fixé par le peintre Jean Decourt au début du règne (voir les portraits ci-dessus). Outre les traits du visage, on y retrouve les mêmes formes et agencements de la fraise et de la coiffure.

Avec ses jambes musclées et sa pause martiale, le roi dégage une image virile qui tranche avec les portraits fraisés et les représentations austères que laissera plus tard le peintre Etienne Dumonstier. Contrairement à ses deux frères aînés, tous les deux passionnés par la chasse, Henri III n'était pas un sportif. A la vie en pleine nature, le roi préférait la vie de cour et la vie urbaine.

Le jeu de la quintaine, tapisserie des Valois, musée des OfficesEn revanche, le costume romain porté  par le roi accrédite le goût des Valois pour le travestissement ; comme le faisait son père Henri II, Henri III entretient une cour festive, où alternent carnavals, mascarades, et bals masqués.

A ce titre, les huit pièces de la tapisserie des Valois aujourd'hui conservées à Florence, constituent un témoignage exceptionnel de la vie sous Henri III. Probablement commandée à l'intention de Catherine de Médicis, elle illustre la diversité des jeux à la cour et la magnificence inculquée par la reine-mère à ses enfants : faire danser et jouer la noblesse de France pour lui faire oublier ses guerres fratricides. Conformément à la tradition du néo-platonisme médicéen, les fêtes sont pour la Couronne l'occasion de marquer les esprits et de purifier les coeurs par la Beauté.

 

Henri III et Louise de LorrainePortrait du roi et de la reine Louise dans « Fontainebleau », l'une des pièces de la tapisserie des Valois, conservée au musée des Offices, à Florence

Source des images :  E. Cleland, M. Wieseman, Renaissance Splendor Catherine de’ Medici’s Valois Tapestries, Yale University Press, 2019 et Scala archives (Florence, musée des Offices)

Les joutes nautiques de Fontainebleau, tapisserie des Valois (musée des Offices)Le roi et la reine sont représentés sur un fond représentant le spectacle nautique donné douze ans plus tôt, à Fontainebleau en 1564. La tapisserie reprend un dessin d'Antoine Caron, fait à cette occasion.

Pour le portrait du roi, elle reprend le prototype de Jean Decourt.       

 

Henri III par Nicholas Hilliard

Portrait d'Henri III peint en miniature par Nicholas Hilliard vers 1577 (d'après Jean Decourt ?)

Source de l'image : Philip Mould et company ; Localisation de l'oeuvre : collection privée

La miniature appartient à une collection privée. A sa mise en vente en 2013, elle était identifiée comme une oeuvre du XIXe siècle 3. Mais dans un article du Burlington Magazine paru en 2019, des chercheurs dévoilent sa véritable identitée. L'oeuvre est attribuée à Nicholas Hilliard, célèbre peintre anglais qui séjourna à la cour de France de 1576 à 1578.

Cette miniature est donc contemporaine de celle que le peintre anglais fit de la princesse Marguerite de Valois. Et à l'instar de celle-ci, Hilliard réalise un portrait très idéalisé où la ressemblance physique est moins recherchée que l'esthétique d'ensemble.

L'article du Burlington Magazine propose d'y voir la source des portraits précédemment présentés 4. De nombreux points communs les rapprochent (costume, pose du modèle, direction du regard). Pourtant, il faut se rendre à l'évidence ; Hilliard adoucit tellement les traits de son modèle qu'on peine à le reconnaître. Les singularités du visage d'Henri III ne sont pas patentes, notamment au niveau des yeux et des muscles zygomatiques ou buccinateur.

Les copies qui nous sont parvenues du portrait de Decourt présentent des traits plus réalistes, et surtout une proximité entre elles qui les font rattacher à la même généalogie. Le lien entre le travail de Hilliard et celui de Decourt reste donc à établir.

 

Henri III vers 1578Portrait d'Henri III dont l'auteur et la localisation reste à préciser

Source de l'image : E. Bourassin, Pour comprendre le siècle de la Renaissance, Paris, Tallandier, 1990

Par les traits et le costume, ce portrait se rattache au modèle produit par Decourt. Il en est probablement la réactualisation (reprise d'un modèle ancien par la mise à jour du costume, en l'adoptant à la mode du moment). Comme dans les précédents portraits, le roi porte un pourpoint clair et des colliers de perles à trois rangs. Le roi porte une fraise très large qui fait dater le portrait vers la fin de la décennie, entre 1578 et 1580 environ.

Cette peinture est l'un des derniers témoins de cette première période iconographique, la dernière étape avant le changement iconographique voulu par Henri III au milieu de son règne.

 Henri III, copie par GaignèresCette image est à rapprocher d'un portrait en pied aujourd'hui disparu, mais conservé en copie par un dessin du collectionneur Roger Gaignières (ci-contre).  Le tableau se trouvait au couvent des feuillants qu'Henri III avait fondé en 1587 à Paris. Le dessin en fournit une restitution assez maladroite. Le roi arbore toujours le même habit (habit clair et colliers de perle à trois rangs), mais la tête est assez mal faite. Le rapprochement de ce dessin avec le portrait peint permet de se faire une idée du portrait original.

C'est le dernier portrait de ce style. A partir de 1580, le roi se fait représenter dans un costume plus sobre.

Source de l'image : Gallica (localisation : Bibliothèque nationale de France)

 


Henri III (Karlsruhe)

Enrico III (Musée des Offices)Miniature du roi Henri III conservée au palais Pitti de Florence (Italie) d'après un dessin de Jean Decourt conservé à la Kunsthalle de Karlsruhe (Allemagne).

Ce très beau portrait est autrement plus réaliste que celui peint à la même époque par Nicholas Hilliard. Il représente le roi vers 1578 à une époque où le raffinement de la mode atteint son paroxysme : les cheveux sont relevés au-dessus du front après avoir été ondoyés et frisés ; la toque, placée à l'arrière de la tête, est agrémentée de plumes et d'aigrettes ; les oreilles sont décorés des pendants de perle et le visage est posé sur une grande fraise, présenté aux courtisans comme sur un plateau de fruits.

Cette image du roi fraisé a depuis toujours alimenté sa légende, celle d'un roi maniéré, indolent et débauché régnant sur une cour violente et dégénérée ; associer les excès de la mode à cette image était pourtant une erreur, car la mode d'Henri III était la même que celle de la cour d'Angleterre. Les courtisans d'Elisabeth Ière étaient habillés de la même façon.

Henri II par GaultierPar ailleurs, il faut rappeler que les excentricités de la cour d'Henri III n'ont rien à envier aux tendances extravagantes de la cour de Louis XIII (avec ses pourpoints fleuris et ses grands cols de dentelle) et de celle de Louis XIV (avec ses grappes de rubans et ses grandes perruques bouclées).

Cette image négative d'Henri III et de sa cour tire son origine des moqueries du peuple peu habitué à de tels caprices vestimentaires. L'opinion publique aurait préféré un roi militaire qui écrasa de sa force les hérétiques huguenots. A la place, ils avaient un roi raffiné et mondain. Les pamphlets et libelles écrits contre Henri III jouèrent un grand rôle dans son impopularité. Ils explosèrent en grand nombre à la fin de son règne et contribuèrent à sa chute.

La miniature des Offices peut être mise en relation avec une estampe de Léonard Gaultier (image ci-contre) et une autre d'après Jean Rabel (image ci-dessous à droite) et une miniature récemment vendu sur le marché de l'art anglais (image ci-dessous à gauche)

Henri III par Jean RabelHenri III (vente chez John Nicholsons)Source des images  et localisation des oeuvres,: (Karlsruhe, Kunsthalle) ; ? (Florence, palais Pitti) ; Henri III mécène : des arts, des sciences et des lettres, p. 70 (Paris, Bnf) ;  Invaluable.com (John Nicholsons Fine Art Auctioneer & Valuer, Vente du 22 mai 2020 à Haslemere) ;  (Paris, Bibliothèque nationale de France)

 

 

 


Notes

1. Sur l'origine de ce portrait, voir Pierre-Gilles Girault et Mathieu Mercier (dir.), Fêtes & Crimes à la Renaissance. La cour d'Henri III, Somogy éditions d'art, 2010, p. 83.

2. Le portrait est présenté comme étant le portrait présumé d'un gentilhomme d'Henri IV, Martin du Hardaz, capitaine des chasses du roi.

3. William Aslet, Lucia Burgio, Céline Cachaud, Alan Derbyshire and Emma Rutherford, « An English artist at the Valois court : a portrait of Henri III by Nicholas Hilliard » in The Burlington Magazine, February 2019, p. 103.

4. Ibid, p. 107.

 

Article initialement publié en mai 2007, modifié en octobre 2016, en mai 2018, en avril 2019.

1 avril 2008

Portrait d'Henri II dessiné par François Clouet

Henriv2Portrait d'Henri II dessiné par François Clouet et aujourd'hui conservé au British museum

Source des images : (Londres, British museum)

Il s'agit d'un portrait réalisé au début du règne, vers 1550. En vertu de la mode, le roi porte encore une barbe non taillée. Il a trente ans environ.

 

Henri II, musée des OfficesLe dessin a servi de modèle à cette miniature.

Source : P. Rosenberg, Pittura francese nelle collezioni publiche fiorentine, Firenze, Centro Di, 1977 (Florence, musée des Offices)

 

 

 

 

 

 

 

 

Henri II, musée Condé Henri II, musée Condé Portrait en pied d'Henri II

  Source : Agence photographique de la RMN et RMN (Chantilly, musée Condé)

 

 

 

 

 

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20 juin 2010

Remise en question d'un portrait de Charles IX


Portrait dit Charles IXIl existe au musée des Arts et de l'Enfance de Fécamp un portrait représentant selon la tradition le roi Charles IX (ci-contre). L'examen physionomique du portrait nous amène à douter de cette indentification. La comparaison du dessin avec celui de François Clouet représentant le jeune roi ne semble guère probante quant à la ressemblance physique des modèles. Ce qui met en cause le dessin, c'est aussi l'analyse du costume. Le petit garçon a les cheveux relevés comme le veut la mode sous Henri III. Il porte aussi un petit col rabattu qui se rapproche, par son allongement sur les côtés, davantage de la mode des années 1580-1590 que des années 1550-1560.

Existe t-il sous Henri III des jeunes princes dans l'entourage royal qui puissent correspondre au petit garçon représenté ?

Peut-il s'agir du fils illégitime de Charles IX, Charles de Valois. Le prince étant né en 1573, l'identification est possible. Il existe une estampe du dénommé bastard qui n'est pas sans rappeler le dessin au niveau de la physionomie (ci-dessous) :

Charles bastard de FranceIl s'agit d'une composition assez simple, sans grand relief, mais les traits du jeune homme semblent être quasiment les mêmes que ceux du dessin de Fécamp. Si le costume n'avait pas été si différent, nous aurions pu affirmer la liaison entre les deux portraits sans aucun doute possible. On remarquera toutefois sur les deux portraits, la même absence d'épaulettes (aspect caractéristique de la mode Henri III) et la présence de gros boutons sur le pourpoint (idem).

Le portrait présumé de Charles IX du musée de Fécamp représenterait en réalité son fils ? C'est une hypothèse dont on peut considérer la probabilité comme étant importante.

Source : Base Joconde (Fécamp, musée des Arts et de l'Enfance) ; (Vienne, Osterreichische nationalbibliothek)

2 juin 2007

Sous le règne d'Henri III


Marguerite de Valois (BnF)Portrait de Marguerite de Valois vers 1575

Source de l'image : Bibliothèque nationale de France

Ce joli dessin de la BnF, rehaussé de couleur, est certainement l'un des plus beaux portraits de la reine de Navarre. Il est l'un de ceux qui retranscrivent le mieux la beauté si bien décrite par ses contemporains (comme Brantôme par exemple).

Marguerite était une princesse passionnée par la mode et l'entretien de son apparence. Sur le portrait, on la voit avec un teint blanc rehaussé de rouge sur les joues. A l'époque médiévale de l'amour courtois, le rouge et le blanc constituaient une association de couleur très appréciée de l'aristocratie (notamment pour sa valeur symbolique, pour ne pas dire ésotérique). Protectrice des lettres et héritière d'un mode de vie aristocratique, Marguerite contribuait à renouveler et à perpétuer les traditions de la noblesse.

Ce dessin a du servir à l'élaboration d'un portrait peint. Malheureusement, celui-ci ne nous est pas parvenu. Il subsiste aujourd'hui deux copies qui prouvent qu'il a cependant existé :

Marguerite de Valois (Puy-en-Velais)Marguerite Valois (Blois)Ces deux copies sont malheureusement d'une qualité plutôt médiocre (par rapport au dessin). Aucun des deux n'a su retranscrire avec fidélité le physique si particulier de la reine de Navarre.

Le premier est au Puy-en-Velay, au musée Crozatier (source de l'image : MeisterDrucke ; voir la notice de l'oeuvre sur le site du musée Crozatier), le second est à Blois (Voir la notice de l'oeuvre sur le site des musées de la Région Centre).

(je propose sur un autre blog un essai de reconstitution de la robe de Marguerite : ici)

 

Marguerite de Valois (Sothebys)

Portrait de Marguerite de Valois, peint en miniature par Nicholas Hilliard en 1577

Source de l'image : Sotheby's (vente du 5 juillet 2017 à Londres) ; Localisation : collection privée.

Si cette miniature est d'une qualité remarquable, le portrait du visage, en lui-même, surprend beaucoup. Marguerite paraît empâtée, ce qu'elle était peut-être, mais ici, son embonpoint paraît exagéré. De plus, on ne reconnaît pas d'emblée les traits physiques de la princesse. Le principal élément qui permet de confirmer l'identité du portrait est l'énorme perruque blonde que la reine de Navarre avait l'habitude de porter.

L'intérêt du portrait réside également dans le regard altier du modèle. A travers sa superbe, il fait apparaître le caractère orgueilleux et trempé de la reine. C'est ce tempérament supérieur ne souffrant pas les humiliations qui devait la mettre si souvent à mal avec le roi son frère. Les historiens peuvent avoir des difficultés àexpliquer la haine qui opposait Henri III à sa soeur. Le roi ne pouvait tout simplement pas souffrir la présence d'une Majesté concurrente à la sienne. Il ne pouvait y avoir deux soleils à la cour.

On remarquera la richesse du costume si typique des années 1577-1580, où l'on voit apparaître sur les épaulettes, le buste et la robe, un ensemble très surchargé de noeuds, de pompons et même de petites fleurs (élément de comparaison avec le portrait d'une dame de la cour de France en 1577, sur Gallica, BnF)

 Marguerite de ValoisPortrait de Marguerite de Valois (?)

Source de l'image : Hamm Institute (lien défaillant) ; Localisation de l'oeuvre : inconnue

Les éléments d'identification qui accompagnent ce portrait sur le site où il était publié sont erronés. Aucun doute ne semble permis sur l'identité du modèle, il s'agit bien de Marguerite de Valois. Le portrait semble reprendre en partie, le dessin de la BnF, mais s'en distingue par des élements de costume et des traits physiques plus prononcés. Marguerite y apparaît plus âgée.

Les élements de costume renvoie au règne d'Henri III, vers 1575-1580, mais il pourrait aussi s'agir d'une reproduction du XVIIe siècle.

 

 

Marguerit de Valois Rabel (OnB)Portrait de Marguerite de Valois édité par Jean Rabel

 

Source de l'image et localisation : Osterreichische Nationalbibliothek

 

Dans cette oeuvre, Rabel propose un portrait de profil, ce qui ne manque pas d'originalité. Les traits sont idéalisés, mais la reine reste reconnaissable (avec son double menton).

Un soin particulier est apporté à la représentation du costume. L'image se veut éclatante à l'image de la renommée de Marguerite, paragon de la mode et du raffinement des moeurs à la cour de France.

 

Marguerite de ValoisCette vue de profil se retrouve sur cette mauvaise reproduction (ci-contre à droite). Il s'agit d'une médaille sur laquelle la reine est représentée entourée d'un décor allégorique.

Source : Pierre Chevallier, Henri III roi shakespearien, Paris, Fayard, 1985

 

 

 

Marguerite de Valois Rabel_HogenbergPortrait de Marguerite de Valois gravé par Frans Hogenberg 

Source de l'image et localisation : Osterreichische Nationalbibliothek

L'artiste flamand imprime un portrait de la reine dont le costume et la coiffe rappellent la gravure de Rabel. L'image est pourtant très différente et le costume plus sobre.

Marguerite de Valois, par Bussemecher (BnF)L'oeuvre sera recopiée quelques années plus tard par l'imprimeur allemand Johan Bussemecher. L'image est éditée sous le règne d'Henri IV (l'inscrition mentionne Marguerite comme reine de France).

Source de l'image : Gallica ; Localisation : Bibliothèque nationale de France (voir également l'exemplaire du département des Arts graphiques du musée du Louvre)

 

Article mis à jour en avril 2019

25 juillet 2008

Remise en question d’un portrait identifié à 'Elisabeth de France


Portrait dit d'Elisabeth de France, BnFC'est le portrait d'une jeune femme que la BnF identifie traditionnellement comme étant Elisabeth de France.

Or, si on compare ce portrait aux autres portraits d'Elisabeth, on s'aperçoit très bien, que cette jeune femme n'a rien de commun avec Elisabeth.

Ce portrait a été tiré à la cour de France, dans le courant des années 1560. A l'observation du costume, entre 1565 et 1570. Il peut difficilement représenter Elisabeth, vivant à cette date en Espagne. 

Si ce n'est pas Elisabeth, qui cela peut-il être ? L'une de ses soeurs ? Non, même pas. La jeune fille ne ressemble ni à Claude, ni à Marguerite. Elle présente des traits beaucoup trop fins pour être l'une des filles de Catherine de Médicis.

Une femme de la cour mais laquelle ?

Comparaison dudit portrait avec celui d'ElisabethSource : (Paris, BnF)

La comparaison ne laisse planer aucun doute.

 

18 septembre 2007

Le dauphin François

 


François II, BnFFrançois II, musée CondéFrançois naît le 19 janvier 1544 à Fontainebleau. Il est baptisé avec le prénom de son grand-père le roi François Ier.

Une série de portraits dessinés se trouvent aujourd'hui au musée Condé à Chantilly.

Source (Paris, Bnf)

Source : Rmn (Chantilly, Musée Condé)

Source : Rmn (Chantilly, Musée Condé)

Source : Rmn (Chantilly, Musée Condé)

Source : Rmn (Chantilly, Musée Condé) François II, musée CondéFrançois II, musée Condé

 François II

 

 

 

 

 

 

 François II

 

 

François II (BnF)Tous ces portraits sont identifiés par une inscription qui se trouve sur le bord supérieur ou inférieur de la feuille. Certains ont fait l'objet de répliques ou de copies.

Source : (Paris, BnF)

 

 

 

 

 

 

 

Le dauphin François, Havard art museumPortrait du dauphin François à l'occasion de son mariage avec Marie Stuart en 1558

Voir à propos des portraits des Clouet, Alexandra Zvereva  (notamment Alexandra Zvereva, « La genèse du portrait de Henri III », in Isabelle de Conihout, Jean-François Maillard et Guy Poirier (dir.), Henri III mécène des arts, des sciences et des lettres, Paris, PUPS, 2006, pp. 56-65).

Source de l'image : (États-Unis, Cambridge, Fogg Art Museum)

 

 

Francois_IIPortrait en pied du dauphin François

Source de l'image : Bridgeman Images (Collection of the Earl of Pembroke, Wilton House)

Le portrait est aujourd'hui accompagné par celui du duc Charles III de Lorraine, otage de la cour de France, et élevé aux côtés du dauphin. 

 

 

François II par Léonard Limousin (musée du Louvre)Portrait du dauphin François par Léonard Limosin

Source : Insecula (Paris, musée du Louvre)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

30 avril 2008

Les portraits des derniers Valois


Si le portrait est l'un des meilleurs moyens pour nous de mettre l'Histoire en image, les curieux des derniers Valois se retrouvent très souvent déçus de la pauvreté apparente de leur iconographie. Le portrait français du XVIe siècle paraît bien terne si on le compare avec les majestueux portraits baroques du XVIIe siècle : les tableaux sont de petite taille et souvent insignifiants, les portraits sont en buste au lieu d'être en pied, les décors du fonds et la mise en scène sont austères, il n'y a aucun habillement hormis parfois un maigre rideau rouge ou vert.

Ce qui accentue cette impression de vide c'est également l'absence de portraits de famille. Il n'en existe quasiment pas. Le portrait français du XVIe siècle est traditionnellement individuel. Il faut attendre le XVIIe siècle pour voir les tableaux familiaux se développer.

La famille royale dans la collection de Castel HowardQuels sont les portraits de famille des derniers Valois aujourd'hui ?

- Un tableau présent autrefois à Castel Howard représentait Catherine de Médicis et quatre de ses enfants aux alentours de 1562 - 1564. Il figure en photographie dans l'ouvrage de Louis Dimier sur les portraits français publié en 1924. Le tableau méritait d'être davantage connu, car il n'existe pas de portrait semblable, mais l'oeuvre a disparu dans un incendie en 1940.

- Les tapisseries des Valois sont un ensemble de huit tapisseries exceptionnelles, sur lesquelles sont représentées quelques personnalités de la famille royale. Il ne s'agit pas à proprement parler de portraits, mais les personnages sont facilement reconnaissables. Ils sont représentés en pied, au premier plan, sur un fond réalisé d'après des dessins d'Antoine Caron, représentant diverses fêtes données sous le règne des derniers Valois. Datables de la seconde moitié des années 1570, les tapisseries des Valois sont encore pleines de mystères, car les historiens n'ont toujours pas réussi à déterminer le contexte de leur commande. Aujourd'hui, les tapisseries appartiennent au musée des Offices de Florence.

Tapisserie des Valois 1 Tapisserie des Valois

(images en provenance de la Scala-archives et A. Yates, The Valois tapestries, 1959)

 

 

 

Mariage de Diane de France sur une fresque du palais FarnèseLe reste des portraits de groupe ne sont que des apparitions dans des représentations d'évènements.  Les Valois apparaissent sur des fresques italiennes comme à la Sala Regia au Vatican ou au palais Farnèse à Caprarola. Ils apparaissent également en peinture dans des petites scènes de genre comme le Bal à la cour des Valois.

Pour obtenir un aperçu de la famille royale, on peut tenter de procéder à des regroupements.

Voici par exemple, le regroupement des portraits enluminés que contient le livre d'heures de Catherine de Médicis. Il s'agit d'un petit ouvrage conservé à la Bibliothèque nationale de France, ayant appartenu à la reine-mère. Cette mère avait fait peindre le portrait de chacun ses enfants. Ils sont chacun représentés en couple avec leur conjoint respectif (hormis Louis, Henri, François, Jeanne et Victoire). La présence d'Henri de Navarre à côté de Marguerite et la non représentation de Louise de Lorraine, épouse d'Henri III, permet de dater ces enluminures entre 1572 et 1575 (vous retrouverez ces enluminures dans chacune des galeries du blog) :

Les enfants et beaux-enfants de Catherine de Médicis (BnF)

Ce livre d'heures est un ouvrage très précieux pour l'iconographie des derniers Valois. Il comporte également d'autres portraits de la famille royale (ci-dessous) : François Ier, sa soeur Marguerite, sa mère Louise de Savoie, son beau-frère Henri d'Albret, Catherine elle-même habillée en religieuse, ses belles-soeurs, belles-mères, beaux-frères et petits-enfants.

Le_livre_d_heures_3

 

On trouve également un ensemble de portraits groupés de la famille royale, sous forme de miniatures, au palais Pitti à Florence.

 

Les derniers Valois vers 1578, musée des Offices

Vu les costumes, ils ont été peints vers 1578-1580 environ. Au centre, trône le couple royal Henri II et Catherine de Médicis, autour, les enfants et beaux-enfants (auxquels s'ajoutent François Ier, Claude de France, et Christine de Danemark, régente du duché de Lorraine pour le compte du duc Charles qui fut élevé à la cour de France) :

  • En haut (de gauche à droite) : François II, Marie Stuart , François Ier et Claude son épouse.

  • Dans la colonne de gauche : Henri III et Louise de Lorraine.

  • Dans la colonne de droite : Charles IX et Elisabeth d'Autriche.

  • En bas ( de gauche à droite) : Christine de Danemark, Charles III, duc de Lorraine, son fils ( avec ses grosses moustaches), Claude de France, duchesse de Lorraine, François d'Anjou et Elisabeth de France, reine d'Espagne.

Chacun de ces portraits sont ou seront placés dans les galeries iconographiques du blog.

Je propose maintenant de procèder à un regroupement de portraits aujourd'hui éparpillés dans différentes collections.

 

La regente vers 1561Voici par exemple, cinq portraits commandés par Catherine de Médicis au moment de l'avènement du roi Charles IX à la fin de l'année 1560. Ils représentent, la reine Catherine (musée Carnavalet ), le roi (Kunsthistorisches museum) et ses frères et soeur, Henri (collection privée), Marguerite (musée Condé) et François (BnF).

Charles IX, le futur Henri III, Marguerite et François

Voici le regroupement des portraits des enfants de François Ier réalisés par Jean Clouet vers 1524. On y voît Charlotte (8-9 ans), François (5-6 ans), le futur Henri II (4-5 ans), Madeleine future reine d'Ecosse  (3-4  ans) et enfin Charles (1-2 ans). Il n'y manque que la princesse Marguerite qui est née le 5 juin 1523. Elle n'était peut-être pas encore arrivée, lorsque Jean Clouet a reçu sa commande du roi, ou peut-être était-elle encore trop petite pour pouvoir être portraiturée.

 

Les enfants de François Ier vers 1524

 

Mis à jour le 24 septembre 2015

30 avril 2007

La reine-mère


Catherine_Medicis_Pilon_LouvrePortrait en médaillon de Catherine de Médicis réalisé par Germain Pilon vers 1573-1575

Le portrait est assez peu flatteur et ne reflète pas l'optimisme coutumier de Catherine de Médicis, quoiqu'en berne depuis la reprise des hostilités en 1567 et 1568.

Les Français n'ont pas saisi l'occasion que la régente leur a donné pour se réconcilier. Contrainte d'abandonner sa politique de concorde, Catherine de Médicis dut se rabattre sur une politique plus violente et radicale. Ce fut le massacre de la Saint-Barthélemy, un évènement imprévisible, mais impardonnable. Une vague sans précédent de pamphlets, d'écrits haineux et de menaces de mort allait s'abattre sur la reine. Pour la reine, les années 1570 constituent la période la plus difficile de sa vie, la plus contestable aussi.

Source de l'image : Agence photographique de la Rmn (Paris, musée du Louvre)

 

Catherine_de_Medicis_kunstmuseumbasel_Kunstmuseum BaselPortrait de Catherine de Médicis réalisé à partir des années 1570

Le modèle reste le dessin de Clouet, mais l'habit a été mis à la mode du temps. La reine porte une fraise complète qui fait le tour du cou, et qu'il cache de toute sa hauteur.

Source de l'image : (Bâle, Kunstmuseum)

 

 

 

 

 

 

PCatherine de Medicisortrait gravé par Jerôme Wierix à partir d'une oeuvre du peintre Marc Duval1 réalisée en 1579

C'est une estampe de très belle exécution qui représente la reine à mi-corps, sur un fond de paysage et de colonnes antiques, les mains posées sur un livre.

L'image renouvelle le portrait de la reine, en adaptant son costume aux tendances des années 1570 : la collerette godronnée est plus large et épaisse, les manches sont en gigot et sous l'influence du maniérisme et de la mode en vogue, le voile de la reine devient une conque formant au dessus des épaules, un arc de cercle qui donne l'aspect d'une voile de bateau soufflée par la brise.

Le portrait donne une image paisible de la reine. Il tranche avec le désarroi qui l'habite au milieu de la décennie (recrudescence de la guerre civile, attaque virulente des pamphlets contre sa personne, décès de son fils Charles et de sa fille la duchesse de Lorraine, changement de roi, changement de gouvernement et de méthode de gouvernement, apparition d'une nouvelle reine en la personne de Louise de Lorraine et nouvelle redistribution à son désavantage des postes de la cour).

Source : (Londres, British museum)  ou (Paris, BnF)

Catherine dessinCatherine par RabelCatherine par Thomas de Leu

Le portrait a servi de modèle à plusieurs graveurs dont Rabel et Thomas de Leu (ci-contre) et à la tapisserie des Valois (ci-dessous).

Source : Gallica (Paris, BnF) ; Gallica (Paris, BnF) ; A. Jouanna (et al.), Histoire et dictionnaire des guerres de religion, R. Laffont, 1998, p.133(Paris, BnF)

 

 

Henri de Navarre, Catherine de Médicis et Marguerite de Valois, extrait de la tapisserie des ValoisPortrait de Catherine de Médicis sur l'une des tapisseries des Valois.

La reine-mère est représentée accompagnée de sa fille Marguerite et de son gendre le roi de Navarre, Henri de Bourbon, chef protestant et futur roi Henri IV.

Les personnages sont représentés en pied sur une tapisserie représentant le spectacle d'une bataille comme il s'en faisait souvent à la cour.

Comme chacun sait, le mariage de Marguerite et de Navarre, symbole de la réconciliation entre catholiques et protestants fut terni par le bain de sang de la Saint-Barthélemy (1572). Le roi de Navarre fut contraint de revenir à la religion catholique et resta à la cour en surveillance durant trois ans.

Navarre vivait avec sa belle-mère en bonne intelligence. Chaque matin, il assistait à son lever et l'accompagnait ensuite parfois dans les différents moments de la journée. Leurs relations étaient ambigues. Navarre craignait l'emprise de sa belle-mère sur son jeune esprit et Catherine craignait de voir ce prince s'enfuir de la cour et rallumer le flambeau de la guerre, ce qu'elle voulait éviter à tout prix. Dans une monarchie encore fragilisée par les potentats locaux hérités de la société féodale, Navarre était pour la royauté française un frondeur potentiel qu'il fallait maîtriser.

Le tournoi, tapisserie des Valois (Florence)La division politique de la cour obligeait Navarre à prendre parti du côté des Malcontents (contre Catherine et le roi de Pologne, devenu ensuite Henri III) et à la fin de l'été 1576, il parvint à s'enfuir de la cour. Dès lors, Catherine ne cessera de chercher à le faire revenir.

En 1578, elle entame un voyage à Nérac, sa capitale, où elle entend lui rappeler ses devoirs familiaux et conjugaux. Elle réussit - temporairement pour quelques années- à le réconcilier avec son épouse Marguerite (avec qui il s'était fâché). Les retrouvailles se font autour de somptueuses festivités. Selon toute vraisemblance, le portrait de groupe représenté sur cette tapisserie, illustre cette réconciliation familiale. Catherine parvient même à convaincre Navarre de revenir à la cour, du moins le croît-elle. Les vicissitudes de la vie politique, l'inconstance du roi et ses divergences de vue avec sa belle-mère auront raison de ses promesses. Par la suite, leurs relations ne feront que se détériorer. Catherine reverra son gendre encore deux fois ; en 1582 et en 1586.

Dans les tapisseries des ValoLa reine en litière, extrait de la tapisserie des Valois, le voyageis, Catherine de Médicis apparaît à plusieurs reprises en arrière plan, dans le décor.

Dans la tapisserie du Voyage, elle est représentée en train de voyager dans sa litière, accompagnée d'une suite impressionnante. Catherine de Médicis était une grande voyageuse. Toujours accompagnée de ses dames et ses filles et se transportant toujours en litière, elle n'hésitait pas à se porter au devant de ses ennemis pour négocier la paix.

Elle est également représentée entourée de sa cour dans la tapisserie des ambassadeurs polonais qui illustre la fête donnée en 1573 au jardin des Tuileries à l'occasion de la venue très remarquée de ces émissaires. Source : Scala archives (Florence, musée des Office

La reine et sa cour, extrait de la tapisserie des Valois, l'ambassade polonaise

Source : Wikimediacommons (Florence, musée des Offices)

 


Notes

1. Voir la notice biographique rédigée par A. Zvereva.

Article modifié en août 2012

 

Article modifié en août 2012

30 avril 2007

Derniers portraits


Catherine de Médicis, musée Jacquemart-AndréPortrait de Catherine de Médicis sous le règne d'Henri III

Source de l'image et localisation de l'oeuvre : Florence Gétreau, Musée Jacquemart-André, peintures et dessins de l'école française, Paris, Institut de France, Michel de Maule, 2011 (Paris, musée Jacquemart-André)

Sous le règne d'Henri III, les portraits de la reine la représentent avec un petit col blanc. L'époque de la fraise est finie. Conformément à la mode en vogue, elle porte un voile non seulement en forme de conque, mais aussi avec une pointe sur le front qui est de plus en plus accentuée1.

La volonté d'Henri III de gouverner par lui-même amène Catherine à changer ses habitudes de gouvernement. La reine-mère conserve sa place au sein du Conseil royal mais n'a désormais plus la main ; la conduite du royaume revient directement au roi.

Pourtant, Catherine demeure aussi active que sous Charles IX. Elle garde encore une influence importante sur l'action politique du gouvernement et c'est elle qui mène les négociations et effectue les déplacements quand il s'agit de ramener la paix dans la province agitée.

Si elle a quitté le Louvre pour son hôtel particulier dans le quartier des halles, elle continue de fréquenter la cour du roi. C'est ce dont témoignent les deux fameuses scènes de bals à la cour des Valois.

 

 

Pavane à la cour d'Henri IIILe mariage de Joyeuse, Versailles

La reine-mère est assise entre le roi et la reine. Elle est représentée en train de s'adresser au roi, signe de la place prépondérante qu'elle conserve encore à la cou dans les années 1580. Henri de Lorraine, duc de Guise se tient debout derrière elle, la main appuyée sur sa chaise.

Source de l'image et localisation de l'oeuvre : (Versailles, collection du château) ; (et copie à Paris, musée du Louvre)



 

Henri III et Catherine de Médicis (extrait)Bal à la cour des ValoisBranle à la cour d'Henri III conservé au musée du Louvre

Source de l'image et localisation de l'oeuvre : (Paris, musée du Louvre)

Comme dans le portrait précèdent, Catherine est représentée en train de s'adresser au roi, la main tendue, comme si elle lui donnait un conseil. Le duc de Guise se tient toujours derrière elle (à droite).

Derrière elle (à sa gauche sur le tableau), se tient sa petite-fille Christine de Lorraine. Catherine l'avait prise sous son aile dans son hôtel particulier et assurait son éducation auprès d'elle. Dans ses derniers jours, elle devait en faire son héritière et lui léguer la plus grande partie de ses oeuvres d'art.

Source de l'image et localisation de l'oeuvre :Agence photographique de la Rmn (Paris, musée du Louvre)

 

 

 

Catherine de Médicis, royal collectionBuste en bronze de Catherine de Médicis exécuté par Germain Pilon vers 1583 et aujourd'hui conservé dans les collections royales britanniques 2, 3.

Ce portrait est tout à fait inhabituel puisqu'il représente la reine en tenue de sacre. Sa singularité est que la reine porte un décolleté qu'elle n'a plus porté depuis la mort de son mari. Elle porte également des épaulettes de grande taille comme ils étaient de mode vers 1580 (Cf. le portrait de la reine Louise de Houston). Il s'agit donc d'un habit de composition que la reine n'a jamais revêtu.  

C'est un bronze imposant, commandé sous le règne d'Henri III. Son commanditaire n'est pas connu, mais s'il appartenait à la reine, il était probablement exposé dans son hôtel particulier à Paris. L'étude de son inventaire après-décès montre que Catherine possédait plusieurs bustes représentant les membres de la famille royale. Ils étaient peut-être exposés dans la grande galerie du palais où tronaient déja les peintures d'apparat de la famille. Ecrin de ses riches collections, l'hôtel parisien de Catherine avait des allures de musée ; la reine en faisait la visite à ses visiteurs les plus illustres (princes, ambassadeurs, ...). Il fonctionnait aussi comme un mémorial, ou une vitrine à la gloire des Valois.

Pilon_Catherine_St-Denis_RMnLe buste n'est pas sans lien avec le projet de monument funéraire que la reine avait commandé à la basilique de Saint-Denis, nécropole des rois de France. Pour son tombeau, Germain Pilon avait produit un gisant similaire représentant la reine en costume de sacre.

Source de l'image et localisation : Royal collection (Palace of Holyroodhouse, Royaume-Uni) ; Agence photographique de la Rmn (Basilique de Saint-Denis)

 

 

 

 

Catherine de Médicis (Baltimore)Portrait de Catherine de Médicis à soixante ans passés

Il s'agit d'un très beau portrait de la reine sexagénaire. Son visage bouffi est marqué par la fatigue. Catherine de Médicis est entrée dans une nouvelle période, la dernière de sa vie.

Malgré son âge avancé, Catherine continue de voyager à travers le royaume pour maintenir la paix.

En 1585, elle court après le duc de Guise qui tente de soulever la France catholique. Elle le poursuit de ville en ville dans l'est du royaume, mais le duc de Guise la fuit et la mène par le bout du nez.

En 1586, on la voit encore en train de courir, mais cette fois, dans l'ouest après le roi de Navarre. Lui aussi l'a fait tourner en bourrique. Il la fait attendre plusieurs semaines avant de la rencontrer et elle manque à plusieurs reprises de se faire enlever par les protestants. Lors des négociations de Saint-Brice, la reine-mère aura beau faire remarquer à son gendre, son âge avancé et se plaindre de ne jamais connaître le repos, le futur Henri IV lui répondra que c'est justement cette activité qui la maintient en vie.

Catherine (Florence)Catherine (BnF)

 

Ce portrait est reproduit dans le livre d'heures de la reine (ci-contre à gauche). On le retrouve également sur un tableau conservé à Florence (ci-contre à droite).

Source : (Baltimore, The Walters art museum)

Source : (Paris, BnF)

Source : Polo museale (Florence)

 

 

Catherine par DumonstierDernier portrait de Catherine de Médicis, avant sa mort le 5 janvier 1589

Ce dessin est le dernier portrait officiel de Catherine de Médicis.

A 69 ans, Catherine décide d'affronter personnellement l'insurrection parisienne. Elle se rend à pied au bas de la barricade qui lui barre la route. Les révoltés veulent l'empêcher de se rendre à l'hôtel de Guise, mais la reine n'a pas froid aux yeux ; elle hausse le ton et impose sa volonté. Devant cette femme remplie de volonté qui a fait plier tant de rudes militaires, devant cet esprit exceptionnel qui a su dominer toutes les passions, les insurgés finissent par céder et lui ouvrir le passage. La voici qui se fraie un chemin à travers les barricades... au milieu du peuple.

Pour Catherine, c'est une déchéance. Elle avait connu sous le règne de son époux, une monarchie autoritaire nimbée d'un éclat sans pareil, admirée de toutes les cours d'Europe. Après la mort d'Henri, elle avait tenté de maintenir cet éclat. Mais la-voici maintenant qui monte sur les barricades et qui marche.. à pied, entourée d'une foule inamicale,...

Catherine de Medicis (musée du Louvre)

La journée des barricades est l'un des derniers grands moments historiques vécus par Catherine. Elle suit ensuite la cour à Blois où souffrante, elle s'alite. L'assassinat du duc de Guise ne fait que hâter sa mort..

La mise à mort du duc de Guise entraîne surtout une immense vague de haine contre le dernier Valois. La rupture avec le peuple est totale. La reine Catherine n'aura pas de funérailles dignes de son rang.

Lorsque les prêcheurs annoncent sa mort au peuple, ils ne savent pas s'ils doivent la louer ou la blamer. N'a t-elle pas pactisé par le passé avec les protestants ? Du côté protestant, on est moins hésitant ; n'est-elle pas responsable de la Saint-Barthélemy ?

Son combat pour la paix sera finalement vite oubliée. Son mausolée, laissé à l'abandon, sera détruit au XVIIe siècle..

Source : (Paris, BnF) ;  Source : (Paris, musée du Louvre)

Caterina de' Medici (Florence)Catherine (Le Mans)Catherine (Florence)Catherine (Louvre)Catherine_de_Medicis_MercierSource des images : Mercier (Vente de mai 2019, Lille) ;  Rmn (Paris, musée du Louvre) ; Source : Polo museale fiorentinoSource : Art Bridgeman (Le Mans, musée de Tesse) ; Source :  Scala archives (Villa Medicis)

Catherine 1588Katharina (Kunsthistorisches)Katharina (Kunsthistorisches)Source : (Kunsthistorisches museum) ; (Kunsthistorisches museum) ; (BnF)

 


Article modifié en août 2012 et mai 2018


 Notes

1. Si le costume appartient à celui du règne d'Henri III, le  visage reprend le dessin de la BnF de 1560. Sur l'origine et la datation du tableau voir Florence Gétreau, Musée Jacquemart-André, peintures et dessins de l'école française, Paris, Institut de France, Michel de Maule, 2011, p. 60-61.

2. Jonathan Marsden dans The Burlington Magazine, n°1245, volume CXLVIII, décembre 2006.

3. Geneviève Bresc-Bautier proprose d'attribuer le buste à Mathieu Jacquet, élève de Germain Pilon. Voir Geneviève Bresc-Bautier,  "Quelques interrogations sur les commandes funéraires de Catherine de Médicis", in Guillaume Fonkenell, Caroline zum Kolk (dir.), Catherine de Médicis (1519-1589) : politique et art dans la France de la Renaissance, Paris, Le Passage, 2022.

Article modifé en juillet 2012

26 mai 2007

Portrait de François d'Anjou par Nicholas

Anjou, Kunsthistorisches museumPortrait de François d'Anjou par Nicholas Hilliard

Entourée par des conseillers défavorables à la France, la reine Elisabeth d'Angleterre rechigna longtemps à prendre le duc d'Anjou pour époux. La politique antiprotestante de la cour des Valois et la guerre civile en France freinaient le projet d'une union entre les deux couronnes.

En 1577, le miniaturiste anglais Nicholas Hilliard débarque en France et se met temporairement au service du duc d'Anjou. Il est probable qu'il ait agi sur la recommandation de la reine Elisabeth qui aimait posséder le portrait de ses prétendants. Il n'est toutefois pas certain que la commande par la reine d'un portrait de François corresponde à la miniature ci-contre qui semble, au vu du costume, légèrement plus tardive1.

Source : (Vienne, Kunsthistorisches museum)

Anjou, fac-simile

Le projet d'un mariage franco-anglais reprit de la consistance en 1579 quand le prince se rendit en Angleterre et qu'il fit la connaissance de la reine. Jusqu'à présent, Elisabeth était déterminée à ne pas épouser un homme qu'elle n'avait jamais rencontré.

De ses premières entrevues avec Anjou, la reine semblait avoir été plutôt satisfaite. Le prince était appelé à revenir à ses côtés pour concrétiser leur mariage.   

Témoin de ces tractations conjugales, la reine Elisabeth possédait un livre de prières dans lequel se trouvait un portrait du duc d'Anjou. L'ouvrage a disparu, mais il en existe un vieux fac-simile en noir et blanc2 (ci-contre colorisé).

 

Anjou, musée CondéIl existait un autre portrait du duc d'Anjou réalisé par Nicholas Hilliard3 (ci-contre). Mais François d'Anjou n'est pas reconnaissable dans les traits physiques du modèle. On peut légitimement s'interroger de la justesse de cette identification (qui n'est pas sans rappeler un autre portrait, difficilement reconnaissable lui-aussi, que Nicholas Hilliard avait fait de Marguerite de Valois).

Peut-être s'agit-il d'un homme appartenant à l'entourage du duc d'Anjou (comme Bussy d'Amboise par exemple) ? 

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

 

 


 Notes

1. Erna Auerbach, Nicholas Hilliard, Londres, Routledge and Kegan Paul, 1961, p. 79 et  Raphaelle Costa de Beauregard, Nicholas Hilliard et l'imaginaire Elisabéthain, ed. CNRS, 1991, p. 12. La miniature a longtemps été identifiée à Walter Raleigh.

2. Erna Auerbach, op. cit., p. 77-78.

3. Erna Auerbach, op. cit., p. 74-75

30 avril 2007

Les portraits de Catherine de Médicis (1519-1589)

Les portraits de Catherine de Médicis (1519-1589)

Catherine_de_MedicisReine de France, régente du royaume, mère de trois rois de France, d'une reine d'Espagne et d'une reine de Navarre, Catherine de Médicis est l'une des figures les plus emblématiques du XVIe siècle.

Dotée d'une grande intelligence, d'un esprit supérieur et d'un inébranlable optimisme, Catherine a gouverné le royaume de France pendant plus d'une quinzaine d'année. Son plus grand souci fut le maintien de l'Etat contre les formes subversives de la guerre civile.   

Cette galerie iconographique permet d'illustrer les différentes étapes de sa vie, longue de 70 ans.

 Galerie de portraits de Catherine de Médicis

15 novembre 2015

Portrait présumé de Louise de Lorraine (?) Il

 

Louise de Lorraine Vaudémont, musée du LouvrePortrait présumé de Louise de Lorraine (?)

Il s'agit d'un portrait assez étrange. La femme représentée porte une coiffe du début des années 1600. Louise de Lorraine étant morte en 1601, il s'agirait donc d'un portrait réalisé à l'extrême fin de sa vie.

En dépit de l'inscription placé en haut du dessin, je suis sceptique quant à l'identité de cette femme. Devenue veuve, Louise de Lorraine avait choisi de porter le deuil et de vivre solitaire. Il me paraît difficile de l'imaginer sans un voile et avec un décolleté si ouvert.

Il faut reconnaître que le visage n'est pas sans rappeler Louise. A côté du précédent portrait, Louise a grossit. Plus de quinze ans séparent les deux portraits. Louise devrait avoir ici près de cinquante ans. Mais je reste sceptique.

Source : Base Joconde (Paris, musée du Louvre)

 

4 août 2018

Le duc d'Orléans (1550-1559)


Charles-Maximilien, musée CondéCharles-Maximilien, musée des Offices

Portraits de Charles-Maximilien, futur roi Charles IX, dessinés vers 1551 et 1552, par Germain Le Mannier

Charles-Maximilien est le troisième fils d'Henri II et de Catherine de Médicis. Il naît le 27 juin 1550 au château de Saint-Germain-en-Laye.

Ce sont les inscriptions sur les dessins qui permettent d'identifier les portraits. D'après l'historienne Alexandra Zvereva, ce serait Catherine de Médicis elle-même ou l'un de ses secrétaires qui annotaient les dessins. La reine les commandait pour s'assurer de la bonne santé de ses enfants ; les petits princes vivaient à l'écart de leur mère, protégés des problèmes d'hygiène et de sécurité inhérents à la vie de cour 1.

Garçon au chat, musée CondéIl existe au musée Condé de Chantilly un tableau qui offre une image similaire (image ci-contre). Le portrait n'est pas identifié, mais on pense qu'il s'agit aussi du prince Charles, car l'oeuvre est datée de 1553 1.

Comme sur le portrait à raquette, l'enfant porte sur la tête, le béguin et la toque plate, et autour du cou, un collier pendant. Tandis que le dessin le représente avec une raquette, évocation du jeu de paume qui faisait fureur à l'époque, la peinture le représente en train de jouer avec un petit chat.

Source des images : Moreau-Nélaton, Le portrait ... (Florence, musée des Offices) ; Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé) ;Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé)

   

Charles IX, British museumPortrait identifié par une annotation à Charles-Maximilien, conservé au British museum et attribué à François Clouet

Ce portrait n'est guère plus tardif que les précédents, car le petit prince porte encore le béguin. Il est probable qu'il soit encore revêtu de sa robe d'enfant. Par-dessus cette robe, il est habillé d'un col blanc de forme pointue, rabattu sur un col de fourrure.

L'historienne Alexandra Zvereva identifie ce portrait au prince Alexandre-Edouard, futur Henri III 2.

Source de l'image  : (Londres, British museum)

 

 

 

Charles-Maximilien, BnFPortrait identifié par une annotation à Charles-Maximilien, conservé à la BnF

C'est un dessin plus tardif que le précédent car le jeune prince ne porte ni le bonnet, ni la robe d'enfant. Il semble revêtu du costume masculin composé du pourpoint et du collet, signalant qu'il a fait son entrée dans le monde des adultes, traditionnellement fixée pour les enfants vers l'âge de 6 ou 7 ans.

L'identité du modèle reste à confirmer, car sa ressemblance avec les portraits de Charles n'est pas déterminante. Le jeune homme ne semble pas non plus avoir douze ans comme il est marqué en bas du dessin. Son habit n'a pas le même style que celui dessiné par François Clouet quelques années plus tard en 1561 (voir le portrait dans l'article suivant)

Source de l'image : Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France)

 


Notes.

1. Alexandra ZVEREVA, Le Cabinet des Clouet au château de Chantilly, Nicolas Chaudun, 2011, p. 27-28, 118-119. Voir également pour les deux précédents portraits, Alexandra ZVEREVA, Portraits dessinés de la cour des Valois. Les Clouet de Catherine de Médicis, Arthena, Paris, 2011, p. 302.

2. Alexandra ZVEREVA, Portraits dessinés de la cour des Valois. Les Clouet de Catherine de Médicis, Arthena, Paris, 2011, p. 303. Voir la copie du XVIIIe conservée à la BnF et celle conservée au musée d'art et d'archéologie de Senlis sur la Base Joconde.

26 mai 2007

Le prince des Pays-Bas


François d'AnjouPour convaincre les hommes des Pays-Bas à adopter François pour nouveau souverain, une série de gravures a été imprimée pour diffuser son image.

On le représente alors à son avantage, comme ici, sur un cheval cabré.

En 1582, François entreprend un tour des villes de son nouveau pays. Après un séjour de quelques mois auprès de sa soupirante anglaise, en février 1582, il débarque en Flandre.

 

Au cours de son parcours royal, il assistera impuissamment à la reprise en main du pays par les Espagnols. François sera aussi confronté à l'hésitation de ses sujets partagés entre francophobie et hispanophobie et au manque de soutien du roi de France et de la reine d'Angleterre.

Source : Fr. Yates, Op.cit.

 

Franciscus Valesius DPortrait de François d'Anjou, par Hans Liefrinck

Source : (Londres, British museum)

 

 

 

 

PORT_00038135_02 mw127911François d'Anjou Il existe aussi un certain nombre de portraits gravés. En voici une sélection, les autres laissant beaucoup à désirer.

Source : (Osterreichische nationalbibliothek) (National portrait gallery) (Osterreichische nationalbibliothek)

 

 

L'entrée de François d'Anjou à AnversEntrée de François d'Anjou à Anvers le 19 février 1582

Son Entrée dans la ville d'Anvers se déroule selon un cérémonial bien déterminé. Le prince suit un long parcours à travers la ville. Il est en costume de sacre sous un dais porté par six hommes.

Comme il est de coutume, l'Entrée s'accompagne d'une publication d'un texte accompagné d'illustrations qui raconte le déroulement de la journée.

 

La Joyeuse entrée de Francois à AnversIl existe au Rijksmuseum un très beau tableau représentant l'Entrée de François. Il montre que ce fut pour les habitants de cette grande et riche cité du Nord, un véritable jour de fête.

Source : (Amsterdam, Rijksmuseum)

 

François de Valois à la messe par Bol, Hans (1534-1593)Représentation de François d'Anjou à la messe, dans une miniature du livre de prières du duc d'Anjou.

François est représenté à genoux sur un prie-Dieu, les mains jointes derrière un prêtre qui dit la messe.

François était accusé en France d'être un catholique assez tiède, voire même d'avoir adhéré secrètement à la Réforme. Mais en Angleterre et aux Pays-Bas, on lui reprocha son catholicisme. Sa religion porta préjudice au projet d'alliance anglaise et limita sa popularité en Flandre. Lors de son séjour à Anvers, l'ouverture d'une église pour le service du duc provoqua du ressentiment chez les habitants de cette cité protestante.

François mourut le 10 juin 1584, à trente ans, sans jamais avoir été marié.

Source : (Paris, BnF)

 

4 août 2018

Le roi adulte (1570-1574)


Portrait de Charles IX, roi de France, dessiné vers 1572 par Jean Decourt et aujourd'hui conservé à la Bibliothèque nationale de France

Source des images : Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France)  Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France)

Charles IX, BnFCharles IX, BnF

 

C'est le dernier portrait officiel de Charles IX avant son décès le 30 mai 1574.

Le dessin est parfois attribué à François Clouet 1. Mais l'historienne Alexandra Zvereva l'a identifié comme une oeuvre de Jean Decourt qui remplace François Clouet, comme nouveau portraitiste du roi 2.

Charles IX, Kunsthistorisches museumPortrait en pendentif de Charles IX, attribué à François Clouet, et conservé au Kunsthistorisches museum de Vienne

Source de l'image : Bridgeman Images (Vienne, Kunsthistorisches museum)

C'est une miniature peinte en médaillon dont la qualité picturale laisse à penser que son auteur est François Clouet. La réattribution du dessin original à Jean Decourt permet toutefois de le contester.

Tout aussi intéressant est l'écrin du pendentif ; la miniature est insérée dans un très bel ouvrage d'orfèvrerie réalisée par François Dujardin, représentant sur l'envers une allégorie du bon gouvernement. L'objet est exceptionnel par sa qualité3. Il a probablement été commandé par Catherine de Médicis. 

On sait d'après les documents d'archives, que la reine-mère passait des commandes régulières de bijoux à portrait, pour en faire des cadeaux aux membres de sa famille. Ce pendentif en serait l'un des rares témoins.

Charles IX, Galerie des OfficesCharles IX, the Royal Collection

Il existe deux autres miniatures en médaillon du roi Charles ; l'une est dans la collection royale britannique (ci-contre à gauche), l'autre est à la Galerie des Offices de Florence (ci-contre à droite). Malgré les différences vestimentaires, elles procèdent du même modèle que le pendentif de Vienne.

Source des images : (Royaume-Uni, The Royal Collection) ;  The Web Gallery of Art (Florence, galerie des Offices)

Charles_IX_BudapestLe portrait a fait l'objet d'une très belle peinture aujourd'hui conservée au musée des Beaux-Arts de Budapest (ci-contre à droite). Elle est attribuée à l'art de François Clouet mais la similarité avec le dessin de la BnF devrait plutôt la faire rattacher à l'oeuvre de Jean Decourt. L'habit du roi est décoré de galons faits de motifs en spirale qui se retrouvent sur le deuxième dessin de la BnF, marquant là un lien de parenté assez direct entre les deux oeuvres.

Charles_IX_legion-honneurLe portrait de Decourt a fait l'objet de plusieurs répliques dont l'une se trouve au musée de la Légion d'honneur à Paris (probable dépôt du musée du Louvre) (ci-contre).

Le vêtement est plus sobre et ne contient pas les motifs en spirale du tableau de Budapest.

 

Chalres_IX_live-auctionnersCharles IX, musée CondéCharles IX, Kunsthistorisches museum

Source des images : (Budapest, musée des Beaux-Arts) ; Alamy (Paris, musée de la Légion d'honneur et des ordres de chevalerie), voir la notice du musée du Louvre ; (Vienne, Kunsthistorisches museum) ; Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé) ; liveauctioneers.com

 

 

 

 

Ce nouveau portrait officiel va marquer l'iconographie post-mortem de Charles IX et servir de modèle à une importante série de portraits. La présentation qui est proposée ci-dessous regroupe différentes copies du XVIe et XVIIe siècles. Au fil du temps, le modèle original n'est plus respecté et on attife le roi d'une grande fraise qui n'est pas de son époque (3e ligne de portraits ci-dessous).

Charles IX, Kunsthistorisches museumCharles IX, collection privéeCharles IX, Christie's (vente de 2005)Source des images  (1ère ligne) :  Christie's (vente du 22 juin 2005 à Paris) ; Millon et associés (Collection privée) ; (Vienne, Kunsthistorisches museum)

 

 

 

Charles IX, collection privéeCharles IX, Château de BeauregardCharles IX_musee_GeneveSource des images  (1ère ligne) : (Ville de Genève, musée d'art et d'histoire) ; Site particulier (Château de Beauregard) ; Artnet (Collection privée)

 

 

 

Charles IXCarlo IX (Vente de 2020 chez Cambi)H4_Charles_IX_LouvreSource des images  (2e ligne) : (Paris, musée du Louvre) ; Christie's ; Cambi (Vente du 14 octobre 2020 à Gênes)

 

 

 

 

1570_Charles_IX_Bussy-Rabutin

Charles IX, collection privéeCharles IX, collection privéeSource des images  : Christie's (vente du 31 mars 2011, Paris) ; Artnet (Collection privée) ; Regards (Château de Bussy-Rabutin)

 

 

 

 

Charles IX, SuedePortrait équestre de Charles IX, conservé au musée national de Suède

Source de l'image : (Stockholm, musée national)

Ce très beau portrait du roi Charles, peint en miniature (28 x 23 cm), fait écho au portrait équestre du roi Henri III conservé par le musée Condé. Les deux oeuvres sont de taille identique et procèdent vraisemblablement du même atelier.

L'attribution du portrait à François Clouet par le musée national de Suède est sans doute une erreur. A la lumière des apports de la recherche (et en particulier des travaux d'Alexandra Zvereva), la juxtaposition des deux portraits équestres permet de le rattacher à la production de Jean Decourt et de mettre en valeur l'oeuvre de cet artiste encore très peu connu.

Tout comme le portrait équestre d'Henri III, celui de Charles IX reprend le portrait officiel établi pour lui par Jean Decourt. Sa qualité picturale permet d'y voir une oeuvre de l'artiste. Par ailleurs, la miniature n'est pas sans ressembler au portrait en pendentif du Kunshistorisches museum (voir le portrait plus haut).

 

Charles IX, musée CarnavaletPortrait en pied de Charles IX, d'après le dessin de Jean Decourt, et aujourd'hui exposé au musée Carnavalet

Source de l'image : (Paris, musée Carnavalet)

Ce tableau de grande taille (215 x 114 cm), représente le roi grandeur nature. Il reprend le dessin de Jean Decourt pour le visage et de façon quasi identique, la pose et le décor du portrait en pied issu de l'atelier de Clouet conservé à Vienne. Ce tableau reprend en effet l'encadrement du rideau vert, et la pose du modèle, la main posée sur le dos d'une chaise rouge.

L'oeuvre date des dernières années du règne de Charles IX, mais il pourrait s'agir de la copie tardive d'une oeuvre originale disparue. La taille de la fraise, plus grande que sur le dessin, appuie cette dernière hypothèse. Elle est représentée sans dentelle dans  une sobriété qui ne colle pas forcément avec l'apparat du décor et le reste du costume. La tête apparaît comme un collage sur le corps.

 

 

Charles-IX_NYPortrait en pied de Charles IX, d'après le dessin de Clouet

Source de l'image : Christie's (vente du 14 octobre 2020, à New York)

Cet autre portrait en pied est plus insolite, car il représente le roi dans un costume très moderne pour son époque. Le caractère bouffant des manches, le retroussement des hauts-de-chausses et l'apparition timide du panseron au niveau du bas ventre sont des marques de la mode de la deuxième moitié des années 1570. La couleur beige du collet et le collier à double rang rappellent les portraits de début de règne de Henri III (voir le portrait de Henri III d'après Jean Decourt et le portrait de François d'Anjou vers 1576)

Par conséquent, tous ces élements font penser à un portrait post-mortem du roi décédé en 1574.

Cette datation est confortée par le choix du modèle pour réaliser le visage. L'artiste n'a pas pris comme prototype le portrait de Jean Decourt, mais celui précédemment tiré par François Clouet (Cf. le portrait peint, conservé à Versailles). Se pourrait-il qu'il s'agisse d'un tableau commandé par la reine Catherine, à partir de sa collection personnelle (des dessins de Clouet) ? Entre 1576 et 1578, la reine fit aménager dans son hôtel particulier une majestueuse galerie de peinture ornée des portraits en pied des membres de sa famille 4. Ce portrait de Charles IX, vêtu comme il est, pourrait très bien se raccorder à cette commande.

 

Charles IX et Elisabeth d'Autriche dans le livre d'heures de Catherine de Médicis, BnFPortrait de Charles IX et d'Elisabeth d'Autriche dans le livre d'heures de Catherine de Médicis

Source de l'image et localisation de l'oeuvre : (Paris, Bibliothèque nationale de France)

Le roi et la reine portent la couronne royale. La coiffure d'Elisabeth et les cernes de Charles IX sont les marques d'un portrait réalisé en fin de règne, vers 1572-1574.

En dépit de ses 22 ans, le roi paraît vieux et usé, ce qu'il est à force de courir le gibier. Le roi dépense toute son énergie à la chasse. Les ambassadeurs qui ont laissé des descriptions du roi s'étonnent de voir ses traits se durcir. Le roi s'épuise à la chasse où il passe beaucoup de son temps.

Charles IX et Elisabeth d'AutricheLa BnF conserve également une estampe exceptionnelle de Marin Bonnemer, imprimeur de la rue Montorgueil à Paris 5, représentant le couple royal côte à côte.

Source de l'image : (Paris, Bibliothèque nationale de France)

 

 

PortraCharles_IXits gravés de Charles IX, édités sous son règne

Charles_IX_pied

H5_Charles_IX_1571_BnFCharles_IX_1572_BnF

Source des images : Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France) ; Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France) ; Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France) .

Ce sont des portraits de dédicace, insérés dans des ouvrages publiés du vivant de Charles IX. L'image de gauche est le portrait inclus dans l'édition de La Franciade écrit par le poète Pierre de Ronsard. Elle apparaît également dans l'Histoire de France écrit par François de Belleforest, en tête du chapitre consacré à Charles IX (voir Gallica) 6.

Ce sont des gravures sur bois, ce qui explique la grosseur et la simplicité des traits.

 

 
Charles_IX_Thomas_de_Leu_v1_BnFPortrait de Charles IX, gravé au burin par Thomas de Leu d'après le dessin de Jean Decourt

Les portraits post-mortem de Charles IX, diffusés par l'estampe sous Henri III et Henri IV, reprennent le portrait de Jean Decourt. C'est ce prototype qui est ensuite recopiée, souvent bien médiocrement, au XVIIe et XVIIIe siècles.

Une estampe se distingue parmi toutes, c'est celle fixée au burin par Thomas de Leu (ci-contre). L'image est fidèle au portrait de Jean Decourt, à l'exception d'une seule chose : la représentation de la fraise, qui est plus large, conformément à la mode sous Henri III.

Charles_IX_BnF_nerlandaisCharles IXCe portrait très délicat dans son exécution a certainement du avoir son petit succès car il en existe des variantes. L'exemplaire imprimé de la BnF (ci-contre à gauche) est différent de celui conservé par le British museum ; pour répondre à la demande, l'artiste a probablement du en faire plusieurs versions. Source des images : Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France) ou (Londres, British museum) ;  Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France).

Les gravures éditées par la suite reprennent la gravure de Thomas de Leu, sinon le dessin de Jean Decourt. Le rendu du visage est rarement d'une grande fidélité.

Charles_IX_thevetCharles IXCharles_IX_Leu_RabelCharles_GourdelleSource des images : (Paris, Bibliothèque nationale de France) ou (Londres, British museum) ; (Vienne, Osterreichische nationalbibliothek) ; (Vienne, Osterreichische nationalbibliothek) ; (Londres, British museum) ou (Vienne, Osterreichische nationalbibliothek)

 


Notes

1. C'est le choix fait par la BnF, dans le catalogue d'exposition sur les dessins de la Renaissance, édité en 2004. Cf la notice consacrée à ce dessin sur le site de l'exposition Dessins de la Renaissance, Collections de la BnF (exposition du 24 février au 4 avril 2004, à Paris, galerie Mazarine, site Richelieu de la Bibliothèque nationale de France).

2. Alexandra ZVEREVA, Le Cabinet des Clouet au château de Chantilly, Nicolas Chaudun, 2011, pp. 28-29.

3. Diana SCARISBRICK, Bijoux à portrait. Camées, médailles et miniatures des Médicis aux Romanov, Thames & Hudson, 2011, pp. 54-55.

5. Voir le portrait en pied de Claude de France, et A. ZVEREVA, La galerie de portraits de l’hôtel de la Reine (hôtel de Soissons), in "Bulletin monumental", tome 166-1, 2008, pp. 33-41 (en ligne sur Persée).

5. Séverine LEPAPE, Gravures de la rue Montorgueil, BnF Éditions, 2016

6.François de Belleforest, Les grandes annales et histoire générale de France, dès la venue des Francs en Gaule jusques au règne du roy très-chrestien Henry III, Tome 2, 1579.

Article modifié le 07/05/2020

1 août 2007

Le portrait à problème


Portrait de Henri II et de Catherine de Médicis (Anet)Voici un portrait assez comique du roi Henri II et de Catherine de Médicis, se trouvant au château d'Anet. L'artiste a représenté le couple royal dans un costume qui ne correspond pas forcément à l'époque des personnages. On remarquera ainsi la collerette de la reine (années 1560-70) et surtout les chaussures du roi (17e siècle). 

L'erreur la plus frappante de ce portrait -et de surcroît la plus drôle-, c'est l'espèce de couche-culotte que porte le roi en guise de haut-de-chausse. C'est un vêtement qui n'existe pas au XVIe siècle et l'importance de cette erreur montre qu'il s'agit peut-être là d'un artiste du XIXe siècle, ayant mal interprété les portraits du XVIe.

La couche-culotte reprise dans une histoire du costumeLe problème de ce tableau c'est qu'il a probablement inspiré d'autres représentations. On retrouve notamment l'espèce de couche-culotte dans une image de L'histoire du costume, (1861-1880), image de gauche

On retrouve également sur d'autres images de Catherine de Médicis, le costume qu'elle porte sur le tableau d'Anet. Il s'agit d'une marlotte (type de manteau ouvert et composé de maheutres), mais existe-il un portrait du XVIe siècle qui représente Catherine de Médicis d'une manière semblable ? Devant l'incertitude, c'est une image à remettre en question.

Catherine de Médicis 1Catherine de Médicis 2Cette remise en question du portrait d'Anet montre à quel point il faut être vigilant à l'égard de l'iconographie du XIXe. En recopiant un portrait douteux, les dessinateurs ont véhiculé une image fausse d'Henri II et de Catherine de Médicis et surtout une grave erreur dans l'histoire du costume, malheureusement reproduite par des artistes contemporains qui prennent comme source des ouvrages désuets du XIXe siècle.

15 août 2007

Les reines de France Au XVIe siècle, la famille

Les reines de France

Les reines de FranceAu XVIe siècle, la famille royale des Valois compte huit reines de France. Certaines d'entre elles ont vécu un destin hors du commun et sont entrées dans la postérité, d'autres, en revanche, ont été très discrètes.

C'est le cas d'Elisabeth d'Autriche (épouse de Charles IX) et de Louise de Lorraine (épouse d'Henri III), deux reines de France réservées et intègres, dont la vie et l'iconographie restent peu connues du grand public.

La plus distinguée des reines de France de ce siècle, Catherine de Medicis, n'est pas présentée dans cette catégorie. Cette femme a joué un rôle si important dans la monarchie et l'histoire du royaume, qu'elle méritait, par l'abondance de ses portraits, d'avoir une catégorie particulière.

Galerie des reines de France

4 mai 2007

Les jumelles Jeanne et Victoire (1556)


Les jumelles Jeanne et Victoire, extrait du livre d'heures de Catherine de Médicis, BnF

Jeanne et Victoire sont les deux derniers enfants d'Henri II et de Catherine de Médicis. Elles sont nées à Fontainebleau le 24 juin 1556. L'accouchement fut un drame, car les jumelles étaient coincées et la sage femme ne parvenait pas à les faire sortir. La petite Jeanne fut sacrifiée et mourut le jour même, mais Victoire ne survécut pas longtemps à sa soeur. Elle décéda presque deux mois plus tard au château d'Amboise.

La seule représentation qu'on a d'elles, est la miniature du livre d'heures de Catherine de Médicis. Elles sont représentées côte à côte, emmaillotées et placées sur un coussin.

Louis et les jumelles Jeanne et Victoire dans le livre d'heures de Catherine de Médicis, BnFAu premier plan de la miniature, un petit prince est représenté les mains jointes en prière. La BnF indique qu'il s'agit du futur Charles IX, mais il s'agit probablement de Louis, né en 1549 et mort en 1550, l'autre enfant de Catherine qui n'a pas survécu.

Source : (Paris, Bnf)

2 juin 2007

Marguerite enfant


Marguerite de Valois, BnFPortrait de Marguerite de Valois enfant

Source de l'image : (Paris, BnF),

Marguerite est née au château de Saint-Germain-en-Laye, le 14 mai 1553. Elle est la troisième des filles de Henri II et de Catherine de Médicis.

 

 

 

 

 

 

Marguerite de Valois en 1561 (Chantilly)Marguerite de Valois (Chantilly)Portraits de Marguerite vers l'âge de 8 ans, dessiné et peint par François Clouet en 1561 et conservés par le musée Condé à Chantilly

Source des images : Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé) ; Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé).

La peinture procède du dessin fait par François Clouet. Le dessin a été commandé par la reine Catherine au moment de l'avènement du petit roi Charles.

Une réplique existe au musée de Porto au Portugal (ci-dessous à gauche). Le portrait a également été repris dans le  tableau représentant la famille royale. (conservé à Castle Howard, avant sa destruction en 1940). La petite princesse se tient debout, derrière ses deux frères aînés, le roi Charles IX et le futur Henri III. Elle tient sa ceinture dans la main et sa robe ouverte sur le devant, traîne à terre (ci-dessous à droite).

Extrait de la famille royale (vers 1564)Clouet_1561_Marguerite_PortoC'est une époque de changement important pour la cour de France. Trente ans plus tard, la princesse Marguerite en a laissé un témoignage personnel dans ses mémoires. Entre l'arrivée à la cour du culte protestant et les festivités organisées par la reine Catherine pour assoir la concorde au sein de sa noblesse, Marguerite tient sa place de fille de France, ballotée entre les différents courants d'opinion qui agitent la cour. Dans ses mémoires, Marguerite racontent les pressions pour la convertir au protestantisme et les festivités qui eurent lieu sur une île à la frontière franco-espagnole, lors de l'entrevue Bayonne en 1565. 

Source des images : Googleartetculture (Porto, Musée national Soares dos Reis) ; L. Dimier, Histoire de la peinture de portrait en France au XVIe siècle, G. Van Oest, 1924

 

Marguerite de valois, BnFPortrait de Marguerite adolescente, réalisé vers 1565-1570 

Source de l'image : (Paris, BnF)

voir également le portrait de la BnF que je propose d'identifier à Marguerite.

 

26 mai 2007

François-Hercule


Hercule François; collection particulièreHercule, musée CondéPortrait du prince Hercule par François Clouet

 Sur ces portraits réalisés sous le règne d'Henri II, le petit Hercule ne paraît guère âgé de plus d'un an ou deux. Il porte encore la robe des garçons en bas âge.

Le dessin existe en plusieurs copies (voir celle de la BnF), mais on ne connaît pas sa version en peinture. Pour le deuxième portrait, c'est l'inverse, on a la peinture mais pas le dessin. Le petit chien que porte François est caractéristique des portraits d'enfants de cette époque. Il existe un portrait semblable de Charles IX enfant avec un petit chien dans les mains.

 Source : Rmn (Chantilly, musée Condé) et (Weiss gallery)

  

Hercule-François, BnFPortrait de François-Hercule dessiné par François Clouet vers 1561

Il s'agit probablement d'un dessin commandé par Catherine de Médicis au moment de l'avènement de Charles IX. C'est vers cette époque que le prince Hercule commence à être appelé François-Hercule (en mémoire de son frère François II qui vient de mourir ?!).

Le dessin suivant est peut-être légèrement plus tardif. Il a longtemps été identifié à Charles IX, alors que sur le site de la Royal collection, sa version peinte est identifiée à François II. Ce sont évidemment des erreurs. Iconographiquement, il est très facile de reconnaître François-Hercule grâce à ses joues bien rondes. On retrouve ce détail physionomique sur les portraits postérieurs.

 

Hercule-François, BnF François d'Alençon, The royale collection

Source : (BnF)

Source : Rmn (Paris, BnF) Source des images :  (Angleterre, the Royal Collection)

 

  

 

 

 

 

 

 

Corneille_de_Lyon_follower_-_Portrait_of_Francois,_Duke_of_AnjouFrancois_Clouet_-_Portrait_of_Hercule-François,_Duke_of_Alençon_and_of_Anjou_(1555-1584)_2017_CKS_13673_0011

2023_PAR_20692_0020_001(francois_clouet_et_atelier_portrait_en_buste_de_francois_hercule_de_fr121902) - CopieSource des images : Christie's (Vente du 7 décembre 2017à Londres) ; Millon (Vente du 23 mars 2017) ; Christies's (Vente du 15 juin 2023 à Paris)

 

 

 

 

 

 

 François vers 1561-1564La représentation de François en pied (ci-contre) est tiré d'un portrait de famille dans lequel sont également peints ses frères Charles et Henri et sa soeur Marguerite (voir le tableau en entier). Le portrait de François a a probablement pour modèle le dessin de la BnF (ci-dessus)

Comme sur le tableau, François était un peu en marge de la famille royale. Il n'accompagna pas le roi lorsque celui-ci entreprit son grand voyage à travers la France.

Défiguré par la petite vérole durant son enfance et doté d'un nez imposant, il n'était pas particulièrement gaté par la nature. 

 

 

 

 

 

François de France, musée du LouvrePortrait de François-Hercule peint vers 1565-1570

Vu le costume, ce portrait est beaucoup plus tardif que les précédents. Les traits du visage semblent reprendre en modèle ceux du dessin de la BnF.

Source : Rmn (Paris, musée du Louvre)

 

19 juin 2009

Identification d'un double portrait : François II et le duc de Lorraine ?


François II et le duc de Lorraine ?J'aimerais poser la problématique concernant un tableau représentant deux jeunes princes portraiturés en pied.

Le tableau a été affublé de deux intitulés différents :

  • soit il s'agirait de deux enfants de François Ier : Henri d'Orléans (futur Henri II) et de son frère François (le dauphin).

  • soit il s'agirait de deux enfants d'Henri II : le dauphin François (futur François II) et de son frère cadet Charles-Maximilien (futur Charles IX).

J'émets de sérieux doutes quant à la première solution. Le costume que les enfants portent sur le tableau appartient davantage à l'époque Henri II qu'à celle de François Ier. On y voit des toques, des fraises et des hauts-de-chausses (les hauts-de-chausses ne se voient pas sous François Ier). Il est donc peu vraisemblable que le tableau représente les deux enfants de François Ier.

S'agit-il donc du futur François II et du futur Charles IX tels qu'ils étaient dans les années 1550 sous le règne de leur père, le roi Henri II ? Il semble ne pas y avoir d'inconvénient pour considérer que le personnage de gauche soit François II. Le prince possédait la même petite tête ronde. Par contre, si on considère l'âge des modèles, l'identification à François II et Charles IX ne tient pas. Les deux princes avaient 6 ans d'écart. Quand François II avait 12 ans, Charles IX n'en avait que 6. Or les deux princes représentés sur le tableau paraissent d'un âge quasi semblable.

De plus, si on considère que François II est le personnage de gauche, il n'est pas possible que l'autre soit Charles IX puisqu'à à cause de sa taille, il paraît légèrement plus âgé. Qui serait donc le personnage de droite ? Le tableau le représente avec une tête plutôt allongée et des yeux marqués. 

Existe t-il un tel prince dans l'entourage du dauphin ?

Charles duc de LorraineOui. Il y a Charles III, duc de Lorraine. Le très beau portrait qu'en a fait de lui François Clouet est très semblable à celui du prince représenté sur le double portrait.

Avant d'être marié à Claude et de devenir le gendre de Catherine de Médicis, Charles de Lorraine est un prince de la cour de France élevé dans l'entourage du dauphin. Il est son compagnon de jeux. Né en 1543, il a un an de plus que lui (ce qui coincide avec la taille sur le tableau).

Il n'est pas donc impossible que ce soit lui qui soit représenté sur le tableau. Charles était un personnage important de la cour. Etant le prince souverain du duché de Lorraine, il vient dans la hiérarchie juste après les frères du dauphin. Il vivait à la cour depuis ses 9 ans. En 1552, Henri II avait mis son royaume sous tutelle et l'avait emmené avec lui. En 1559, il en fit son gendre (dans l'objet de garder la Lorraine dans le giron de la France).

Source : Topofart (Wilton House, Collection of the Earl of Pembroke)

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

4 août 2018

Autres représentations de Charles IX


Le 26 août 1572 par VasariExtrait d'une fresque de la salle royale du Palais du Vatican, peinte par Giorgo Vasari en 1573 et représentant Charles IX devant son parlement au lendemain du massacre de la Saint-Barthélemy

L'évènement majeur du règne de Charles IX est le massacre de la Saint-Barthélemy qui s'était répandu contre la volonté royale dans plusieurs villes de France. Devant sa difficulté à maintenir l'ordre face à une émotion populaire déterminée, le roi fut contraint de sortir de sa réserve. Il fallut bien expliquer pourquoi le gouvernement avait décidé d'exécuter les chefs huguenots et c'est pour cette raison que le roi se déplaça au parlement le 26 août 1572. Il assuma tout, portant pour la postérité, la responsabilité d'un massacre qu'il n'avait pas souhaité.

L'événement fut célébré par l'Église catholique romaine comme une victoire sur l'hérésie. Ce fut un malentendu ; comme beaucoup de ses contemporains, la Curie romaine avait cru comprendre que le roi avait décidé l'élimination des hérétiques, mais ce ne fut pas le cas. Du point de vue du gouvernement français, l'événement était une affaire purement politique et militaire. Avaient été éliminés les ennemis de la Couronne ; les protestants gardaient la liberté de conscience et le roi prenait des mesures pour les protéger.

L'événement fit grand bruit dans toute l'Europe et chacun l'exploita à des fins de propagande. Du coté romain, on ne se préoccupa pas de la vérité, ni des contre-vérités énoncés par le gouvernement français. De fait, le pape Sixte V passa commande à Giorgo Vasari d'une importante fresque historique qui en garderait le souvenir. Aujourd'hui, cette peinture orne toujours les murs du Vatican.

La fresque décore les murs de la salle royale, une salle d'apparat qui servait de salle d'audience au pape. C'est aussi la dernière grande oeuvre de Vasari. Terminée au mois de mai 1573, elle a été réalisée en un temps record, ce qui fit la fierté de son auteur 1.

La fresque se compose de trois scènes qui retracent les moments forts du massacre. L'une d'entre elles représente l'attentat contre l'amiral de Coligny. Sur la fresque intitulé Le roi approuve l'assassinat de Coligny (illustration ci-dessus), le roi est représenté brandissant l'épée de la victoire. Il est accompagné par ses frères, le duc d'Anjou et le duc d'Alençon, représentés assis à sa droite.

Source de l'image et localisation : Wikimedia common (Rome, palais du Vatican)

 

Charles IX par LimousinAllégorie de Charles IX en dieu Mars, sur une plaque en émail de Léonard Limousin réalisée en 1573

Le thème de Mars, dieu de la guerre, est un thème prisé par la monarchie depuis la troisième guerre de religion. Le roi entend donner une image de lui plus militaire, marquant sa détermination à combattre les rebelles ennemis, ici les Huguenots (Henri IV reprendra le même thème face à la Ligue).  

Les évènements de 1572 marque le début d'un renforcement du pouvoir royal. Décidé à ne plus se laisser dicter sa conduite par les partis, Charles IX s'investit désormais personnellement dans son gouvernement. Ce durcissement de la position royale débouchera sur le complot des "Malcontents".

Cette oeuvre appartient à une série de plaque en émail produite par Léonard Limousin. Elles mettent en scène dans les mêmes dispositions, Catherine de Médicis en Junon, et le duc d'Anjou (ou Henri II ?) en Jupiter.

Source de l'image : (Los Angeles, J. Paul Getty Museum)

Charles IX par CaronPortrait d'un prince par CaronPortraits équestres présumés de Charles IX, dessinés par Antoine Caron

Il s'agit moins de portraits que la représentation emblématique du prince en gloire. Comme les dessins ne sont pas annotés, les personnages sont parfois identifiés au duc d'Anjou, futur Henri III 2. Peut-être ont-ils servi de modèle pour une tapisserie, un ouvrage d'orfèvrerie, ou une oeuvre éphémère comme en faisait souvent Antoine Caron pour les fêtes de la cour.

Source des images : Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé) Base Joconde (Chantilly, musée Condé)  

 

Charles IXPortrait équestre de Charles IX en habit impérial romain

L'oeuvre évoque de nouveau le thème antique du chef de guerre triomphant, si prisé à la Renaissance.

Source de l'image Agence photographique de la Rmn (Paris, musée du Louvre)

 

Médaille_uniface_Charles_IX_medaillon_British_museumPortraits en médaillon de Charles IX

Le premier porte la mention de 1561, mais cela n'induit pas qu'il date du XVIe siècle.

Le second appartient à une série de médaillons en bronze représentant plusieurs membres de la famille des Valois. Ils sont présumés avoir été réalisés par Germain Pilon. Celui de Charles IX a été produit vers 1573, il n'est pas sans similarité avec le portrait d'Henri III fait par ce même artiste deux années plus tard (voir dans cet article) 4.

Ano_1564_Charles_IX_MBA_LyonWoeiriot_Pierre_1572_Charles_IX_MBa_LyonBrucher_Antoine_1568_Charles_IX_MBA_LyonSource des images : (Paris, Bibliothèque nationale de France) ; (Londres, British museum) ; MedFr37 : (Musée des Beaux-arts de Lyon)MedFr34 : (Musée des Beaux-arts de Lyon) ; E538-c : (Musée des Beaux-arts de Lyon) ;

 

Charles IX par Pilon, Wallace collection

Henri III ou Charles IX par Pilon, musée du LouvrePortraits en buste par Germain Pilon

La première image est un buste en bronze conservé à la Wallace collection.

La seconde image est un buste en marbre conservé par le musée du Louvre. Malgré une attribution ancienne à Charles IX, il est maintenant identifié à Henri III 4.

Ce qui permet douter de l'identité du modèle, c'est la moutache épaisse retombant en boucle sur les joues. Elle est similaire à celle que porte Charles IX sur le buste en bronze et rappelle le portrait royal peint par Decourt. Par ailleurs, elle ne s'accorde pas à l'iconographie de Henri III qui est toujours représenté avec une moustache très légère et une barbe de trois jours 5. Cette discordance continue de rendre discutable l'identification du marbre à Henri III.

Charles IX, (tête du XIXe), musée du Louvre Il n'est pas impossible d'envisager que la tête ait été modifiée à une date bien ultérieure, comme ce fut le cas pour un autre buste en marbre de Charles IX, représenté enfant (image ci-contre). L'oeuvre est également conservée au musée du Louvre et appartient à une série de trois bustes royaux dont celui dit de Henri III. La tête a été refaite au début du XIXe siècle.

Source des images : (Londres, Wallace collection) ; Agence photographique de la Rmn (Paris, musée du Louvre) ; Agence photographique de la Rmn (Paris, musée du Louvre)

 

Charles IX en 1573 par LimosinPortrait présumé de Charles IX, supposé être de la main de Léonard Limousin

C'est une très belle représentation du roi, en pied, à la fin de son règne. La localisation de l'oeuvre reste à trouver.

Il en existe une copie du XIXe, vendue chez Bonhams en 2008 (source : Bonhams, Vente du 1er juillet 2008).

 

 

 

 

 


Notes.

1. Roland LE MOLLÉ, Giorgio Vasari, l'homme des Médicis, Paris, Grasse, 1995, p. 424.

2. C'est le cas du catalogue consacré à l'oeuvre de Caron de J. EHRMANN, Antoine Caron, peintre des fêtes et des massacres, Paris, Flammarion, 1986.

3. L'attribution à Germain Pilon de la série de médaille en bronze des Valois est régulièrement remise en question. G.BRESC-BAUTIER (dir.), Germain Pilon et les sculpteurs français de la Renaissance, Paris, La documentation française, 1993, p. 47, 146-153.

4. Pour l'ancienne attribution : J. BABELON, Germain Pilon, Les Beaux-Arts, Édition d'études et de documents, collection « L'Art français », 1927, p. 67-69 ; pour la nouvelle attribution : G.BRESC-BAUTIER (dir.), Germain Pilon et les sculpteurs français de la Renaissance, Paris, La documentation française, 1993, p. 47.

5. A l'exception du portrait en émail de Limousin qui présente Henri III avec une moustache qui se prolonge sur les cotés, mais celle-ci reste encore bien en-dessous de l'épaisse moustache immortalisée par Decourt sur les portraits de Charles IX.

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