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4 mai 2007

Elisabeth de France (1545-1568)


Portrait de la princesse Elisabeth dessiné et peint par François Clouet vers 1550 (miniature et dessin au crayon ci-dessous).

Source et localisation des images : The Royal Collection (Royaume-Uni) ; Base Joconde (Chantilly, musée Condé) 

Elisabeth de France (musée Condé)

Elisabeth de France (collection royale du Royaume-Uni)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Elisabeth est la fille aînée d'Henri II et de Catherine de Médicis. Elle est née en 1545 sous le règne de François Ie son grand-père. Henri, son père, héritier présomptif du trône de France, n'était encore que le Dauphin. Quelques mois auparavant, il avait subi à Boulogne-sur-Mer une défaite militaire assez amère face aux Anglais. Cet évènement avait accentué les tensions entre le roi et son fils. Henri lui succéda deux ans plus tard.

Sur le portrait de Clouet, Elisabeth est représentée à l'âge de cinq ans environ. Le crayon est aujourd'hui conservé au musée Condé à Chantilly1.

La miniature qu'en a tirée le maître est aujourd'hui conservée au château de Windsor dans les collections royales. Elle aurait été envoyée à la cour d'Angleterre à l'occasion des négociations pour le projet d'union entre la petite princesse et le jeune roi d'Edouard VI2. En 1549, Henri II avait mené une brillante campagne militaire pour reprendre Boulogne-sur-Mer aux Anglais. La revanche d'Henri II sur ces derniers avait été totale. Le traité d'Outreau signé l'année suivante consacrait la victoire française. Pour sceller la paix, il fut question de marier le jeune roi d'Angleterre, âgé de douze ans à la petite princesse Elisabeth, âgée de cinq ans. Le mariage ne se fit pas car le roi Edouard VI mourut trois ans plus tard en 1553.

Elisabeth de France (BnF)Il existe d'autres dessins de la jeune princesse à la Bibliothèque nationale de France, mais certains d'entre eux ne sont peut-être pas bien identifiés.

Source : (Paris, BnF)

 

 

 

Elisabeth de France, musée CondéPortrait de la princesse Elisabeth de France dessiné vers 1558 par François Clouet et aujourd'hui conservé au musée Condé à Chantilly.

Source : Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé)

Le dessin aurait été fait en 1558 à l'occasion du mariage du dauphin François, le frère aîné d'Elisabeth3. Il épousait la reine d'Ecosse Marie Stuart qui avait grandi à la cour de France aux côtés des princes de la maison de France. Marie et Elisabeth avaient même partagé leur chambre pendant l'enfance. Un an plus tard, ce fut au tour d'Elisabeth d'être mariée. Son promis était le roi Philippe II d'Espagne.

Elisabeth n'avait que 14 ans à l'époque. C'était une jeune adolescente ; mais à côté de son époux Philippe, elle paraissait une enfant ; le roi d'Espagne était un homme de 32 ans et s'était déja marié deux fois. Leur union était l'une des principales conséquences du traité du Cateau-Cambrésis qui mettait fin à l'interminable guerre entre la France et l'Espagne.

Le mariage fut célébré à Paris durant le mois de juin 1559. Il se fit par procuration car le roi d'Espagne avait refusé de se déplacer. Philippe II gardait une grande méfiance envers les Français, grands ennemis des Espagnols depuis plusieurs décennies. C'est le duc d'Albe, l'un des Grands d'Espagne qui le remplaça à Paris pendant les cérémonies protocolaires. Après trois ans de règne, Philippe II  n'avait toujours pas mis les pieds en Espagne ; il résidait dans le nord de l'Europe, supervisant depuis Bruxelles les opérations militaires et diplomatiques contre la France. Son mariage avec la fille de son ennemi, et l'instauration d'une paix durable en Europe allait lui pemettre de rentrer chez lui. Il n'est pas exagéré de dire que la paix du Cateau-Cambrésis est l'un des plus importants évènements de l'histoire - géopolitique - de l'Europe à la Renaissance. C'est pour cette nouvelle page d'histoire européenne, qu'Elisabeth reçut en retour le surnom d'Isabel de La Paz (Isabelle de la paix).

Elisabeth de Valois (Christie's)Le dessin de Clouet a fait l'objet d'une peinture qui a récemment été mis en vente chez Christie's (ci-contre à droite).

La peinture est inédite. Sa réapparition sur le marché de l'art, quatre ans après la vente, dans la même maison, du portrait de la duchesse de Berry par Clouet, montre qu'il existe encore des portraits inconnus des derniers Valois et qu'on peut s'attendre encore à de belles découvertes dans les années à venir.

L'historienne Alexandra Zvereva mentionne que peu de temps après la conclusion du traité de paix, Henri II avait fait parvenir à son futur gendre, le portrait d'Elisabeth, dans une peinture réalisée d'après le dessin de Clouet4. Peut-être y a t-il un lien entre ce portrait envoyé à Philippe II et ce tableau vendu chez Christie's ?!

Source : (Christie's, vente du 3 juin 2015 à New York)

C'est au cours des festivités organisées pour le mariage d'Elisabeth que le roi Henri II fut mortellement blessé par accident. Après cet évènement dramatique, la petite princesse resta encore plusieurs mois à la cour de France. Catherine de Médicis prétextait qu'Elisabeth n'était pas nubile pour garder auprès d'elle sa fille préférée. La petite reine d'Espagne ne quitta la cour de France qu'en novembre. La séparation avec sa mère et avec son amie la reine d'Ecosse se fit avec des pleurs déchirants.


1. Une copie existe à Chantilly mais elle date du XVIIIe siècle1. Alexandra ZVEREVA, Portraits dessinés de la cour des Valois. Les Clouet de Catherine de Médicis, Arthena, Paris, 2011, p. 300.

2. Ibid.

3. Ibid., p. 301.

4. Ibid.

Mise à jour de l'article le 30 août 2015.

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15 août 2007

Marie Stuart


Malgré la très courte période durant laquelle Marie Stuart fut reine de France (1 an et quelques mois), elle a été - et demeure encore aujourd'hui - la reine de France du XVIe siècle la plus populaire. Vu le grand nombre de sites qui lui sont consacrés outre-manche et au delà (un exemple ici), je n'entends pas reconstituer une galerie iconographique exhaustive. Je m'attacherai à rassembler ici les principaux portraits, en particulier ceux de la période française, Marie étant plus connue pour sa couronne d'Ecosse que pour sa couronne de France.

Voir aussi l'article qui lui a consacré Alexandra Zvereva dans Marie Stuart, un destin français, sorti à l'occasion de l'exposition organisée par la Réunion des musées nationaux en 2008 au château Ecouen et dans lequel l'auteur aborde en détail l'iconographie de Marie Stuart dans sa période française.

Marie Stuart YalePortrait de Marie Stuart dessiné par François Clouet vers 1549 et aujourd'hui conservé à l'université de Yale aux Etats-Unis.

Source : (New haven, The Yale University Art gallery)

Il s'agit d'un très beau portrait de la reine réalisé après son arrivée à la cour de France en 1548. Elle a cinq ans.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Marie StuartPortrait de Marie Stuart par François Clouet

Très tôt promise au dauphin François, Marie grandit au côté des enfants de France, sous la bienveillance de sa famille maternelle les Guise.

Sur ce dessin d'une belle qualité, rehaussé de couleur, la petite reine est représentée telle qu'elle était sous le règne d'Henri II.

Elle porte un french hood en coiffe, un petit col plissé en godrons (qui annonce les fraises), une guimpe et des revers de manches très larges comme on en porte depuis le début du siècle.

 

 

 

 

 

 

Marie Stuart, ChristiesMarie Stuart, musée CondéIl existe au musée Condé un dessin plus ancien qu'A. Zvereva attribue à Lemannier (pour le visage uniquement).

Un petit portrait vendu récemment chez Christies semble se rapprocher de ce modèle (encore que le costume semble légèrement plus tardif).

Source : Base Joconde (Chantilly, musée Condé)

Source : Christies

 

 

 

 

 

Marie StuartPortrait de Marie Stuart

Source : Henri Malo, Les Clouet de Chantilly, Paris, Laurens, 1932 et Plateforme ouverte du patrimoine (Chantilly, musée Condé) 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Marie Stuart, BnFPortrait de Marie Stuart étant jeune

(Paris, Bibliothèque nationale de France)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Marie Stuart, The royal collectionPortrait de Marie Stuart tenant son alliance dans les mains, peint à l'aquarelle par François Clouet vers 1558 et aujourd'hui conservé dans les collections de la Couronne britanique

Source de l'image : (Royaume-Uni, The Royal Collection)

La reine d'Ecosse est représentée à l'âge de seize ans. L'oeuvre est le témoignage de son mariage avec le dauphin François, qui a eu lieu le 24 avril 1558 à Notre-Dame de Paris. Malgré la guerre en cours, il est suivi par de nombreuses festivités.

Pour la France, cette alliance est l'occasion d'étendre son influence sur l'Ecosse et de contrecarrer l'alliance de l'Angleterre et de l'Espagne. En épousant Marie Tudor, Philippe II d'Espagne avait construit autour de la France une aire d'influrence très menaçante. C'est pour contrer cette menace que le roi Henri II eut le projet d'unir la France et l'Ecosse, ... territorialement.

A l'issue du mariage, Henri II prit des mesures allant dans ce sens. Les Ecossais possédaient désormais "l'identité française", et l'on faisait signer à l'enfant qu'était Marie Stuart un document qui stipulait que l'Ecosse serait fusionnée avec la France quelque soit la situation, avec ou sans enfants. L'alliance que tient donc Marie Stuart dans ses mains sur ce tableau est aussi le symbole de cette intégration.

Marie Stuart, Victoria-Albert museumFrançois II et Marie Stuart, livre d'heures de Catherine de Médicis, BnFLa miniature de la collection royale reprend les traits du dessin de la BnF.

Il en existe plusieurs reprises dont une dans le livre d'heures de Catherine de Médicis qui représente Marie avec son époux François (ci-contre à droite). L'oeuvre a été peinte quinze ans après le mariage, quand François était déjà mort depuis longtemps.

 

 

Marie Stuart, BeauregardMarie Stuart, Philip MouldSource des images ; (Londres, Victoria and Albert museum) ; (Paris, Bibliothèque nationale de France) ; Philip Mould and Co ; (château de Beauregard)

 

 

 

Clouet_Marie_StuartPortrait de Marie Stuart vendu aux enchères en 2018

La peinture reprend en modèle l'aquarelle de la Royal Collection.

Le costume est beaucoup plus riche et la coiffe plus moderne. Du point de vue iconographique, l'oeuvre est donc probablement postérieure. Peut-être s'agit-il du portrait de Marie après son accession au trône de France en 1559. Il s'agirait alors de l'unique portrait connu de la reine Marie en tant que reine de France.

Source de l'image : Artnet (im Kinsky, vente du 23 octobre 2018 à Vienne)

 

 

 

 

 

 

 

 

Portrait de Marie Stuart en deuil blanc dessiné au crayon par François Clouet en 1559 et sa version en peinture aujourd'hui conservée à Breamore House, au Royaume-Uni

Source des images : (Paris, Bibliothèque nationale de France) ; Bridgeman Images (Breamore House, Hampshire)

Marie Stuart, BnFMarie Stuart, Breamore HouseMarie Stuart, Wallace collectionLe portraitiste a représenté la reine voilée. L'image est assez connue car il existe encore aujourd'hui plusieurs portraits peints réalisés à partir de ce dessin.

A la mort de son époux, le 5 décembre 1560, la jeune reine de France n'a que 17 ans. Le portrait de la reine voilée aurait pu être réalisé à cette occasion, mais peut-être aussi à la mort de sa mère ou de son beau-père décédés précédemment. L'historienne Alexandra Zvereva en a précisé la genèse. Voir l'article dans Alexandra Zvereva, « La beauté triomphante de la reine endeuillée : les portraits de Marie Stuart », in T. Crépin-Leblond (dir.), Marie Stuart. Un destin français, Paris, RMN, 2008, pp. 73-87

Ce portrait a été de nombreuses fois recopié, y compris au XIXe siècle, mais beaucoup d'entre elles sont des copies assez fades. La plus belle est sans aucun doute celle de la Wallace collection à Londres (ci-contre à gauche).


 Marie Stuart, Royal CollectionMarie Stuart, SNG  Pescheteau-Badin, 2014Marie Stuart, musée CarnavaletMarie Stuart, Blois

 

 

 

 

 Marie Stuart, NPG

SourcMarie Stuart, BnFe des images : (Londres, The Wallace collection) ; (Royaume-Uni, The Royal Collection) ; (Edimbourg, Scottish National Gallery)1 ;  La Gazette Drouot (Pescheteau-Badin, Vente du 6 juin 2014 à Paris) ; (Paris, musée Carnavalet) ;  Agence nationale de la RMN (Blois, musée du château) ; (Londes, National Portrait Gallery) ; Gallica (Paris, Biblothèque nationale de France)

 

 

 

 

Marie Stuart, NPGPortrait de Marie Stuart, reine d'Ecosse conservé à la National Portrait Gallery de Londres

Source des images : (Londres, National Portrait Gallery)

Marie Stuart débarque en Écosse le 19 août 1561. Elle découvre un pays qu'elle ne connait pas et qui lui est étranger. Elle y règne sous la contrainte des conjonctures politiques et religieuses du moment, jusqu'à ce qu'en 1567, elle soit démise de sa couronne au profit de son fils.

Ce portrait serait l'un des rares - sinon le seul - qui nous soit parvenu de Marie Stuart de cette période. C'est d'autant plus étonnant que cette période fut pourtant majeure dans sa vie.

Le portrait a longtemps été vu comme une oeuvre posthume. Mais la reine est représentée avec un costume des années 1560. La taille des godrons de la collerette et l'âge apparent du modèle, plus mûr que dans le modèle clouetien, font pencher la datation de ce portrait à la période écossaise de sa vie. Les couleurs noire et blanche de l'habit seraient également une marque du deuil 2 ; cela laisser supposer que le portrait a été tiré entre la mort de son premier époux et son second mariage, soit entre 1561 et 1565.

Une pN_Marie Stuart_Uffizi_v2etite miniature conservée aujourd'hui à la galerie des Offices de Florence est l'exacte reprise de ce tableau (image ci-contre à gauche). Elle appartient à un ensemble de petits portraits représentant la famille royale des Valois. L'oeuvre n'est pas non plus datée, mais sa ressemblance avec le tableau de Londres laisse supposer l'existence d'un prototype commun aujourd'hui disparu. Selon toute probabilité, ce portrait a existé dans un plus grand format, selon un cadrage qui la représentait en pied.

Marie Stuart, GaignieresUn dessin de la collection Gaignières actuellement conservé à la Bibliothèque nationale de France  en conserve le témoignage visuel (image ci-contre). Il s'agit un dessin aquarellé fait aux XVIIe siècle par le collectionneur Roger de Gaignières (un siècle après le portrait original). Le dessin aurait été fait d'après un portrait un pied que Gaignières possédait. La peinture a disparu, mais peut-être existe t-elle encore dans une collection privée 3.

Source des images : Florence, Galerie des Offices ; (Paris, Bibliothèque nationale de France) ; (copie du XIXe siècle ? vendu chez Giquello & Associés le 13 juin 2023)

 

 

Lord Darnley et Marie, National Trust CollectionsPortrait de Henry Stuart, Lord Darnley, et de Marie Stuart peint vers 1565

Source de l'image : National Trust Collections (Hardwick Hall, Derbyshire

Le 29 juillet 1565, Marie épouse son cousin Henry Stuart. Le tableau où les deux époux sont représentés côte à côte, est le témoignage commémoratif de cette union. La reine est habillée dans un habit contemporain des portraits précédents. La toque et les formes de la collerette sont en tout point, identiques.

L'union de Marie avec son cousin Henry procède autant des sentiments que de la politique. Elle permet à la reine française de conforter son intégration à la cour écossaise. Entrainée par la passion des sentiments et les luttes de pouvoir internes, elle se termina de façon violente lorsque lord Darnley fut assassiné le 9 février 1567. Cet évènement tragique sert de prélude à la chute de Marie Stuart.

 

Maria_Stuart_RijksmuseumPortrait en miniature de Marie Stuart conservée au Rijksmuseum

Source de l'image : (Amsterdam, Rijksmuseum)

L'oeuvre est datée du XVIIe siècle, mais la reine est représentée coiffée et habillée selon la mode des années 1570. L'image fait la transition entre les deux grandes séries de portraits connus de la reine en Ecosse, celle vue précédemment, peinte vers 1565 et le portrait Sheffield peint vers 1577.

 

 

P_Mary_Queen_of_Scots_after_Nicholas_Hilliard_NPGv2Portrait de Marie Stuart, reine d'Ecosse déchue, peint vers 1577/1578 et aujourd'hui conservé à la National Portrait Gallery

Source de l'image : (Londres, National Portrait Gallery)

La reine est représentée à l'âge de 35 ans, alors qu'elle est retenue prisonnière par sa cousine Elisabeth Ière. Pendant 14 ans, de 1570 à 1584, Marie Stuart est assignée au château de Sheffield (dans le Yorkshire).

Le portrait a été peint vers 1577. C'est le dernier portrait officiel de la reine avant son exécution en 1587. Considérée dans le milieu catholique européen comme une reine martyre, Marie Stuart a fait l'objet d'une importante récupération politique après sa mort. Son image a été diffusée en grand nombre sous forme de gravures mais aussi de peintures. Et c'est ce portrait qui est abondamment repris. Aujourd'hui, il en existe plusieurs copies.

Marie Stuart Liria PalaceLa reine est habillée dans une robe noire et austère, un chaperon et un voile transparent qui signalent son statut de veuve. Elle porte une colllerette dont les formes sont celles de la mode des années 1570. Sur le ventre et à la ceinture, elle porte un crucifix et un chapelet, qui signalent son appartenance à la religion catholique, objet de persécution dans l'Angleterre d'Elisabeth Ière. 

L'auteur du portrait, ainsi que l'identification du portrait original font encore l'objet de discussion.


1191862Marie Stuart, NPG

 

P_Hilliard_Marie_Stuart_Victoria_and_albert museumv2

P_Hilliard_Marie_Stuart_RC_v2

On peut encore lire dans des articles récents que l'auteur du portrait serait le miniaturiste Nicholas Hilliard, mais de cette attribution, rien n'est moins sûr. Le peintre a laissé deux miniatures identiques à ce modèle, et nombre de personnes y voient la source des peintures précédentes 4. Pourtant, comme pour les autres miniatures de Hilliard, le visage de la reine Marie est idéalisé et n'est pas particulièrement ressemblant. Le même problème se posait pour les portraits peints par Hilliard en 1577 du roi Henri III et de sa soeur Marguerite de Valois. L'article du Burlington Magazine consacré à Henri III en 2019, y voyait l'origine des portraits en fraise du début du règne, en lieu et place de Decourt. Mais, ici encore, la comparaison entre les différents portraits de Marie Stuart ne fait pas de doute ; les miniatures de Hilliard ne peuvent pas être la source des tableaux peints. Le contour oblong du visage que traverse un long nez fin n'est pas traduit avec fidélité.

Mary_Stuart_James_Blair-CastleLe portrait Sheffield a été maintes fois repris, et encore longtemps après la mort de la reine, au XIXe siècle. Sur ce portrait ci-joint, le modèle est repris en 1583 pour la représenter avec son jeune fils, le roi Jacques VI, alors agé de seize ans. Depuis son accession au trône, le jeune prince n'avait jamais revu sa mère, devenue paria du nouveau régime écossais et de sa classe politique.


Gourdelle_Marie_Stuart_NPGDavid_Marie_Stuart_BNF_GallicaSource des images :  Fondation Casa de Alba (Madrid, Palais de Liria) ; (Edimbourg, Scottish National Portrait Gallery) ; National Trust Collections (Derbyshire, Hardwick Hall) ;  (Londres, Victoria and Albert museum) ; (Royaume-Uni, The Royal Collection) ; Wikimedia (Royaume-Uni, Blair Castle)

P_Marie_Sturat_BnFMarie_Stuart_NPG

Source des estampes : (Londres, National Portrait Gallery) ; Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France) ; Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France) ; (Londres, National Portrait Gallery)

 

 

 

R_Marie_Stuart_Leu_BnfPortrait de Marie Stuart par Thomas de Leu

Source des images : Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France)

Le maître graveur français a produit une image très différente du portrait Sheffield. La reine est ici habillée selon la mode française des années 1580. Elle porte une collerette ouverte dont la forme froncée s'apparente à celles qui se voît sur certains portraits de la reine Louise.

L'image proposée par Thomas de Leu est novatrice, car il n'existe pas de portrait connu de Marie Stuart après celui de Sheffield. A partir de quelle image Thomas de Leu a-t-il produit son dessin ? A t-il eu accès à un portrait, inédit à ce jour, tiré peu de temps avant le décès de la reine ? Ou a-t-il recomposé par lui-même un portrait après sa mort ?

 

Wierix_Marie_Stuart_GallicaLe maître flamand Jerôme Wierix a édité un portrait de la reine d'Ecosse selon le même modèle (image ci-contre) . Le portrait placé dans un cadre ovale est accompagné de figures allégoriques et de deux scènes d'histoire représentant l'exécution de la reine. Il procède de la campagne de communication qui assure la publicité de cet évènement considéré comme historique dans le milieu catholique.

L'existence de plusieurs copies (images ci-dessous) montrent le succès de cette iconographie dans l'Europe catholique. Après la mort de Marie Stuart, c'est ce portrait qui a du être principalement diffusé. Il a du trouver un accueil très favorable dans la France ligueuse des années 1587-1594.

Marie_Stuart_NPG2R_Maes_Pierre_Marie_Stuart_BnFSource des images : (Paris, Bibliothèque nationale de France) ; (Londres, National Portrait Gallery) ; (Paris, Bibliothèque nationale de France)

 

 

 

 


 

Notes

1. Le portrait serait du XIXe siècle.

2. Alexandra Zvereva, « La beauté triomphante de la reine endeuillée : les portraits de Marie Stuart », dans Thierry Crépin-Leblond (dir.), Marie Stuart. Le destin français d'une reine d'Écosse, Paris, RMN, 2008, p. 84.

3.

4. Notamment, Antonia Fraser, " Mary Queen of Scots" , Delta, 1993 et plus récemment par David A.H.B. Taylor, " Why are there so few portraits of Mary, Queen of Scots? ", dans Apollo The International Art Magazine, 15 novembre 2017 (consulté le 04/01/2021).

23 septembre 2010

Marguerite de France (1523-1574)


Marguerite de France, ChantillyPortrait de Marguerite de France vers 1527

Marguerite est la dernière enfant de François Ier et de Claude de France. Elle n'a pas connu sa mère qui est morte peu de temps après sa naissance.

Son éducation s'est faite à la cour du roi François sous l'influence de sa tante Marguerite. De cette parenté, elle garda un goût pour les Lettres et un esprit humaniste.

De tous les enfants de François Ier, c'est celle qui vécut le plus longtemps. On a donc beaucoup de portraits d'elle, et ce d'autant plus qu'elle était aimée du roi son père et du roi son frère. Jean Clouet l'a représenté ici vers l'âge de quatre ou cinq ans.

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

cambridgeIl existe un portrait de Corneille de Lyon représentant une jeune fille dont les traits ne sont pas sans rappeler la princesse Marguerite. Elle porte un costume semblable à celui que porte à la même époque Catherine de Médicis (qui était pour Marguerite à la fois une belle-soeur et une amie proche). Je m'avance beaucoup en proposant ce portrait comme étant celui de Marguerite. Anne Dubois de Groer qui l'a relevé dans son catalogue raisonné l'a laissé sans identification1. La jeune fille devait avoir une douzaine d'années quand ce tableau a été peint en 1536, ce qui correspond à l'âge du modèle.

Source : (Cambridge (EU), The fogg art museum)

 

Marguerite vers 1545Marguerite vers 1542Portrait de Marguerite vers 1542 et 1545

Marguerite est représentée vers l'âge de 18 et 22 ans. Si la princesse fit plusieurs fois l'objet de négociations matrimoniales, elle refusa toujours de faire alliance avec un petit parti. Fille et soeur de rois, elle avait la volonté de n'épouser qu'un souverain ou un fils de roi. L'exigence de ses revendications la laissa célibataire pendant de nombreuses années.

Source : Rmn et Rmn (Chantilly, musée Condé)

Marguerite de France (Rijkmuseum)Estampe représentant Marguerite de France (ci-contre) 

Source : (Amsterdam, Rijkmuseum)

 

 

 

 

 

Marguerite duchesse de Berry d'après Corneille de Lyon (Chantilly)

 Portrait présumé de Marguerite d'après Corneille de Lyon

D'après Anne Dubois de Groer, ce portrait n'est pas un original ; ce qui explique que son identification à Marguerite n'est pas évidente2. Il existe un portrait équivalent au château de Versailles.

Le portrait a probalement été réalisé au début du règne d'Henri II. Faute de trouver un époux de son rang en Europe, la soeur du roi vit à la cour de France. Pour l'entretien de son rang et de sa maison, Henri II lui a donné en jouissance le duché de Berry.

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

 

 

Marguerite de France (Chantilly)Portrait de Marguerite par François Clouet vers 1550

La pose solennelle donnée par le portraitiste à son modèle et la beauté du costume que laisse transparaître l'esquisse fait de ce dessin un très beau portrait de la duchesse de Berry. Un autre dessin de Chantilly semble s'apparenter avec lui (image ci-dessous).

Marguerite de FranceA 25 ans passés, Marguerite est par son esprit et son affabilité une figure appréciée de la cour de France et de la famille royale.

Source : Rmn et  Rmn (Chantilly, musée Condé)

 

 

 

Marguerite de FranceclouetPortrait de Marguerite de Berry dessiné par François Clouet vers 1555

Marguerite de France (Chantilly)Ce très beau portrait est le dernier représentant Marguerite en costume de cour, avant son départ de France. Le portrait peint du dessin n'est réapparu qu'en 2011, en vente chez Christie's. La princesse est tout de blanc vêtue.

A 30 ans passés, la fille de France n'est toujours pas mariée. Peut-être, le portrait est-il tiré pour doper la cote de la princesse et augmenter le nombre des prétendants.

Peut-être, le portrait est-il tiré à l'occasion des préparatifs de son mariage avec le prince de Savoie qui a lieu en 1559. L'idée avait germé les années précédentes, mais du fait de la guerre, elle était prématurée.

Marguerite_ChristiesPar ailleurs, la princesse exigeait d'être mariée à un roi. Emmanuel-Philibert n'était que duc et dépossédé de ses états par la France. Mais ça, c'était avant la défaite française de 1557. La proposition de mariage s'inscrit dans les négociations du Traité du Cateau-Cambrésis qui visait la création d'un nouvel état à cheval sur les Alpes comprenant la Savoie et le Piémont. C'était la résurgence du duché de Savoie, avant son annexion à la France par François Ier.

 

En 2012 une variante du tableau, est apparue en vente dans la même maison (ci-contre).

Source des images : Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé) ; Christie's (Vente du 1er novembre 2011 à Amsterdam) ; Akg (Christie's, vendu le 1er avril 2012 à Londres)

Marguerite_Turin_Brmarguerite_TurinLe portrait de Clouet a servi de modèles à deux miniatures d'un livre d'heures ayant appartenu à la princesse. L'ouvrage est aujourd'hui conservé à Turin. L'une de ces miniatures la représentent avec le dragon de Sainte Marguerite d'Antioche.

 

 

 

 

Le portraitMarguerite a servi de modèle pour la miniature (ci-contre à droite) représentant les filles et épouses de François Ier dans le livre d'heures de Catherine de Médicis. Marguerite y est la seule personne à placer son regard vers le lecteur (à l'époque de la réalisation de cette miniature dans les années 1570, elle est l'une des rares figures représentées à être encore vivante).

Source des images : Le lys et la soie : ... (Turin, Biblioteca Reale) ; Compte instragram du musée royal de Turin (Turin, Biblioteca Reale) ; Wikimedia (Bibliothèque nationale de France)

 

Marguerite, détail de CaprarolaMarguerite apparaît également sur une fresque du château de Caprarola représentant les noces de sa nièce Diane avec Horace Farnèse en 1553. Elle est representée derrière la mariée, à gauche du groupe central (représentée en couleur sur l'image ci-contre). Sont également représentés son frère Henri II et la reine Catherine.

Source de l'image (détail de la fresque) : Akg-images (Caprarola, Palais Farnèse)

 

Marguerite_Walace_collectionReprésentation allégorique de Marguerite en Minerve vers 1555 sur une plaque en émail réalisé par Jean de Court

Ce très bel ouvrage en émail rappelle que la princesse Marguerite était une femme lettrée, protectrice des écrivains.

Les poètes de la Pléiade comme Ronsard et Du Bellay ont célébré Marguerite comme étant la nouvelle Pallas (ou Minerve), la déesse de la sagesse, protectrice des arts et des sciences. Comme son père autrefois (manuscrit de la Bibliothèque nationale de France), elle est représentée sous les traits d'une divinité de la mythologie grecque. Marguerite est la personnalité qui défend l'art des Lettres contre les sectaires ignorants.

Marguerite de France passe également pour avoir été sympathisante des idées de la réforme protestante. 

Source de l'image : (Londres, Wallace collection)

 

 

 


Notes

1. Anne Dubois de Groer, Corneille La Haye, dit Corneille de Lyon, Arthéna, 1997, p. 264.

2. Ibid, p. 213. 

Article modifié en octobre 2011

23 décembre 2009

Marguerite d'Angoulême (1492-1549)


Marguerite d'Angoulême en 1504Portrait en médaillon de Marguerite d'Angoulême

Marguerite était la grande soeur du roi François Ier. Elle était aussi son amie, sa confidente, son âme soeur. Bien qu'elle était, jeune femme, d'une grande timidité, elle fut une personnalité très importante de la vie culturelle et politique de la cour de son frère. Ils formaient un couple et malgré leurs divergences de vue croissantes, lui n'a jamais cessé de l'aimer et elle de le vénérer.

La médaille réalisée en 1504 la représente de profil. La jeune fille portraiturée avec précision n'a pas encore treize ans. C'est un bronze à mettre en rapport avec celui qui a été fait de sa mère, la jeune Louise de Savoie et avec celui de son frère.

Source de l'image : (Paris, BnF) ; autre exemplaire : MedFr13 (musée des Beaux-arts de Lyon)

Pour l'iconographie de Marguerite, voir Cécile Scailliérez, François Ier par Clouet, Rmn, Paris, 1996, p. 84-96

Marguerite vers 1526, musée CondéPortrait de Marguerite vers 1526

Il s'agit d'un portrait qui représente la princesse, veuve de son premier mari, le duc d'Alençon. Elle l'avait épousé à 19 ans en 1509. Charles d'Alençon était un prince de sang, dernier survivant de la branche des Valois-Alençon. Il était l'héritier de la couronne de France (jusqu'à la naissance du dauphin en 1518). Il était présent lors de la désastreuse bataille de Pavie mais ne fut pas fait prisonnier. Il mourut quelques semaines plus tard le 11 avril 1525.

A cette époque, en l'absence du roi prisonnier et de sa mère malade, Marguerite était responsable du royaume de France. Par la suite, elle chercha à libérer son frère et se déplaça personnellement en Espagne pour le retrouver, mais son ambassade auprès de l'empereur avec qui on pensa qu'elle se remarierait, fut un échec.

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

 

Marguerite vers 1527, LiverpoolPortrait de Marguerite vers 1527

Il s'agit d'un portrait qui fait peut-être pendant au célèbre et monumental portrait de François Ier peint par les Clouet vers 1527. Son identification à Marguerite n'a pas toujours fait l'unanimité, car c'est un portrait particulier. Marguerite est notamment habillée à la mode italienne. Ce n'est pas courant dans l'art du portrait en France.

Si la datation - qui reste approximative - est bonne, le portrait représente Marguerite l'année de son mariage avec Henri d'Albret, roi de Navarre, un jeune homme qui a dix ans de moins qu'elle.

Source : Wikimedia (Liverpool, Walker art museum)

 

Marguerite d'Angoulême, repris par Dumonstier, BnFMarguerite d'Angoulême, BnFPortrait de Marguerite (ou Jeanne d'Albret ?)

Le portrait a aussi été identifié à Jeanne d'Albret, la fille de Marguerite née en 1528. Mais le physique semble plus proche de la mère, notamment dans la forme du visage que Jeanne avait plus allongée. Le portrait a été repris par Dumonstier

Source : (Paris, BnF) et (Paris, BnF)

 

 

 

Marguerite d'AngoulêmeMarguerite d'AngoulêmePortrait de Marguerite par Clouet

Il s'agit du dernier portrait de la reine de Navarre. Repris et recopié à de nombreuses reprises, il est devenu au XVIe siècle son portrait officiel.

Source : Rmn et Rmn (Chantilly, musée Condé)

 

 

 

Marguerite d'Angoulême, reine de NavarreMarguerite d'Angoulême, musée Condé

Il représente Marguerite dans les années 1540. Son sombre costume peut faire penser qu'elle est en deuil de son frère François (mort en 1547). Mais Marguerite avait très tôt adopté une vie quasi monastique. Elle vivait dans le recueillement, après s'être séparée d'un époux bien trop jeune pour elle.

 

 

 

Marguerite dans le livre d'heures de Catherine de MédicisOn retrouve le portrait dans le livre d'heures de Catherine de Médicis. Le miroir qu'elle tient est une allusion à l'une de ses oeuvres, Le miroir de l'âme pécheresse. Marguerite était une femme de lettre. Les poèmes et les nouvelles qu'elle écrivait sont le reflet de ses réflexions sur l'existence humaine et la société. 

Son rang lui permettait de protéger les intellectuels. Ceci explique les nombreuses représentations de la reine dans les ouvrages imprimés ou enluminés de son vivant.

 

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

Source : (Philip Moult Ltd) ; Source : (Paris, BnF)

 

Marguerite dans YsambertLa duchesse d'Alençon dans une scène de dédicaceCertains de ses ouvrages la représente alors qu'elle n'est seulement que duchesse d'Alençon (1509-1525). Mais sur les enluminures, son visage n'est pas toujours individualisé.   

 

Source : (Paris, BnF) (Paris, BnF)

 

 

 

MargueritePlusieurs ouvrages des années 1540 montrent la reine de Navarre dans le même costume sombre et austère que celui porté dans les dessins de Chantilly.

Marguerite d'Angoulême dans La CocheMarguerite d'Angoulême dans La CocheSource : (Paris, BnF)   Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

 

 

 

Marguerite_de_valois_museumconrellePortrait de Marguerite de Valois dans Les vrais portraits des hommes illustres

Source de l'image : Exposition "An Earthly Paradise : The Art of Living at the French Renaissance Court" (Ithaca, Herbert F. Johnson Museum of Art)

4 décembre 2009

Le dauphin François (1518-1536)

 


Le dauphin François est le premier fils de François Ier.  Fils adoré du roi et héritier du trône de France, il existe de nombreux portraits de lui malgré sa mort prématurée. Il meurt en 1536 à l'âge de 18 ans.

 

Le dauphin François, ChantillyLe dauphin François, Koninklijk museumPortrait du dauphin François représenté vers 5-6 ans environ par Jean Clouet

Source des images : Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé) ; Wikimedia (Anvers, Koninklijk museum)

Voir également la copie du musée de Philadelphie (Museum of Art)

 

 

 

 Le dauphin François (collection d'Angleterre)Il existe dans les collections de la reine d'Angleterre un portrait plus âgé du dauphin. L'artiste a repris les traits du modèle précédent mais a changé le costume. A l'âge de 6-7 ans environ, comme la plupart des enfants de son âge, le dauphin abandonne la robe et le béguin pour s'habiller comme un garçon. 

Source : (Royaume-Uni, The Royal collection)

le dauphin et ses frères vers 1534Sur une miniature du musée Condé, le prince est représenté en compagnie de son père et de ses deux petits frères, mais ses traits ne sont pas individualisés.

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

 

Le dauphin François, ChantillyLe dauphin François, ChantillyPortrait du dauphin François à l'âge adulte

Source : Base Joconde (Chantilly, musée Condé)

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

 

 

 

 

 

 

François,1517-1536, Dauphin of France, Duke of Brittany 1532_NGAMédaille en bronze représentant le dauphin François

Source : (Washington, National gallery of art)

 

 

 

 

 

 

 

 

Francois_de_France_dauphin_Recueil_d'Arras_f11Un portrait présumé du dauphin (ci-contre) existe dans le "recueil d'Arras", un recueil dont l'intérêt est qu'il contient une grand nombre de copies de portraits disparus. C'est le cas de ce portrait de François probablement fait à partir d'un dessin de Clouet aujourd'hui perdu. Si l'identification est juste, on notera la ressemblance frappante du prince avec son frère cadet Henri. 

Source de l'image : Wikimedia (Arras, bibliothèque municipale) ; Voir également A. Châtelet, J. Paviot, Visages d'antan : le recueil d'Arras, Lathuile, édition du Gui, 2007

Henri d'Orléans, ses frères et beau-frère dans le livre d'heures de Catherine de Médicis, BnfLe profil de Chantilly a été repris dans le livre d'heures de Catherine de Médicis. Le dauphin François est représenté au centre de la miniature.

François de France, ChantillyLe même profil a inspiré un portrait beaucoup plus tardif de la seconde moitié du XVIe siècle représentant le dauphin à cheval. Il est également à l'origine de l'image stéréotypée du prince dans la gravure au XVIIe siècle.

Source : (Paris, BnF)

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

 

Le dauphine François, BostonPortraits du dauphin François d'après un original peint par Corneille de Lyon vers 1536

Source des images : Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé) et Corbis (Boston, Isabella Stewart Gardner museum) ; (Philadelphia, Museum of art)

Dauphin Francis, Son of Francis ILe dauphin François, Chantilly Il  devait exister plusieurs portraits du prince peints par Corneille de Lyon ou par son atelier. Dans son catalogue raisonné, Anne Dubois de Groër considère que le tableau du musée de Boston (en haut à droite) est celui qui présente le portrait le plus vraisemblable, celui de Chantilly ayant été fortement retouché1 (en haut à gauche).

Le dauphin François, musée de BrooklynPortrait du dauphin François par Corneille de Lyon, aujourd'hui conservé au musée de Brooklyn

Bien que de facture soignée, Anne Dubois de Groër considère que le tableau n'est pas du peintre2.

Son prototype a donné lieu à plusieurs répliques et copies. Il a notamment servi de modèle au portrait de la galerie des illustres du château de Beauregard (peinte au XVIIe siècle) (format rectangulaire ci-dessous à droite). L'existence de ces copies permet de donner un nom au portrait de Brooklyn qui à défaut d'inscription n'est pas formellement identifié (Son intitulé reste Portrait of a Gentleman with a Medallion).

 

 

 

Le Dauphin, vente de 2008 chez Sothebys

20-576190

 

Portrait du Dauphin, Beauregard Portrait du Dauphin, vente de 2020Sources des images : (New York, The Brooklyn museum) ; Agence photographique de la RMN (Paris, musée du Louvre) ;Sothebys (Vente du 24 avril 2008 à Londres) ; Wikimedia Common  Art Resource (Chateau de Beauregard) ; Mutualart (Vente du 23 février 2020)

 

 

 


 

Notes

1. Anne Dubois de Groër, Corneille La Haye, dit Corneille de Lyon, Arthéna, 1997, p. 136.

2. ibid, p. 237.

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1 mai 2010

Louis de France (1549-1550)


Le prince Louis et ses deux soeurs Jeanne et Victoire dans le livre d'heures de Catherine de Médicis, BnFLouis de France est le deuxième fils de Henri II et de Catherine de Médicis. Né en février 1549, il meurt prématurément en octobre 1550. S'il existait des portraits originaux du jeune prince, aucun semble nous être parvenu (voir Les Clouet de Catherine de Médicis par Zvereva).

La seule image qui reste de lui serait une miniature du livre d'heures de Catherine de Médicis.  La base de données de la BnF nous indique que le petit garçon aux mains jointes représente le futur Charles IX, mais on peut supposer qu'il s'agit plutôt du prince Louis. Catherine de Médicis a voulu avoir dans son livre d'heures, le portrait de tous ses enfants, or Charles IX est déjà représenté sur un autre folio. De plus, le jeune prince est ici représenté avec deux autres enfants de la reine morts en bas âge. L'artiste qui a peint le livre d'heures vers 1573 aurait donc regroupé sur une seule page les enfants de la reine morts prématurément

Source : (Paris, Bnf)

 

 

 

30 mai 2009

Fons vitae Le mariage d'Eléonore avec le roi du

Fons vitae (1518-1520)Fons vitae

Le mariage d'Eléonore avec le roi du Portugal a lieu en 1518. Elle épouse un homme d'un âge avancé, déjà marié deux fois et père de plusieurs enfants.

Le tableau peint vers 1518 représente le roi Manuel et son épouse. Certains y voient Marie d'Aragon la deuxième épouse décédée en 1517, tandis que d'autres y voient Eléonore. De chaque côté sont représentés les enfants issus du second mariage du roi.

Bibli. : Annemarie Jordan et Kathleen Wilson-Chevalier,  «L’épreuve du mécénat: « Alienor d’Austriche », une reine de France effacée ?», dans Patronnes et mécènes en France à la Renaissance (sous la direction de WILSON-CHEVALIER), Saint-Etienne, Publications de l'Université de Saint-Etienne, 2007

Source : Oronoz et Wikimedia  (Porto, Santa Casa da Misericordia)   

 

3 septembre 2018

Vente d'un faux portrait d'Henri III et de son présumé mignon


En 2018, apparaît sur le marché d'art, le double portrait d'Henri III et de l'un de ses favoris Paul Stuart de Caussade, marquis de Saint-Mégrin, mort en 1578. L'oeuvre est mise en vente par la galerie Art Antiquities Investment sur le Marché Biron.

Aussi étonnant qu'improbable, ce double portrait contient plusieurs incohérences qui permettent de douter de son authenticité. L'analyse du costume et la comparaison iconographique conduisent à affirmer que c'est un faux, ce que vient appuyer le vente d'un portrait identique chez Piasa en 2013.

Portrait double d'Henri III et Saint-Mégrin vendu au Marché Biron

 Portrait double d'Henri III et Saint-Mégrin vendu au Marché Biron

 

Henri_Anjou_Piasa_2013

 Portrait d'Henri III vendu chez Piasa en 2013

 

L'analyse du costume

L'étude vestimentaire de ces portraits permet de constater que leur auteur ne connaît pas bien la mode du XVIe siècle. Plusieurs élements du costume représentés n'existaient pas sous le règne d'Henri III.

La première incohérence se trouve dans la représentation des crevés, ces petites fentes pratiquées dans l'étoffe des vêtements. Au début du règne, ils se présentent sous la forme d'une série parallèle de plusieurs grandes ouvertures verticales, puis évolue dans une suite de petits crevés alignés par bandes superposées (voir illustrations ci-dessous). Or, dans les deux portraits d'Henri III, les deux crevés sont répartis, chacun isolément, de part et d'autre des boutons de fermeture. Leur rôle est mal compris.

creves_piasaL'autre élément tient dans le fait que chacun de ces crevés laisse apparaître une doublure dorée mal représentée, faisant penser à une bande de galon. Cette erreur est particulièrement visible dans le portrait vendu chez Piasa en 2013 (ci-contre). Décorer le rebord des crevés d'un galon d'ornement procède d'un manque de connaissance sur la mode du XVIe siècle.

Plus invraisemblable est la coiffe du favori. Saint-Mégrin porte une coiffure relevée en hauteur, sembable à celles que portent les dames dans les années 1580. Sous Henri III, les hommes avaient eux-aussi les cheveux relevés au-dessus du front, mais ici, la forme est celle de la coiffure en ratepenade que portent les femmes. Rien ne peut justifier que le mignon du roi soit officiellement peint coiffé comme une femme.

Quant au bandeau dorée peint au sommet de la tête de Saint-Mégrin, c'est une invention du peintre. Il n'en existe aucune représentation sur les portraits de cour de l'époque, que ce soit homme ou femme.

Type de crevés vers 1575 (grandes entailles verticales) :

Crevés 1575

Type de crevés vers 1580 (bandes superposées de petits crevés alignés) :

 Crevés sous Henri III

 

La comparaison iconographique et physionomique

Le portrait d'Henri III semble être une interprétation libre du modèle établi par Decourt en 1576 (illustration ci-dessous à gauche). La reprise est maladroite. Dans le double portrait, la barbe est beaucoup trop fournie pour être crédible ; elle ne s'accorde pas avec le bouc peint sur le menton. Conformément à l'iconographie d'Henri III, le personnage porte une mouche de poils sous les lèvres. Mais ici, cette mouche est aussi dense qu'un bouc et elle est accompagnée d'une barbe dont les poils sont beaucoup trop développés sur le contour des joues. Du coup, le bouc perd tout son sens (le peintre aurait du choisir ; bouc et barbe ensemble ne s'accordent pas).

Quant à la moustache, elle appartient à la mode des années 1980, et non à celle des Derniers Valois. Sous Charles IX et Henri III, la moustache se porte relevée. Tous les portraits d'Henri III le représentent ainsi, même quand les poils de la moustache sont très légers.

Quant au portrait de saint-Mégrin, il semble être inspiré du portrait de Henri de Guise (illustration ci-dessous à droite). Sont identiques plusieurs traits du visage, la position du corps et la représentation du pourpoint (qui est sans crevés).

La moustache relevée d'Henri III sur le portrait de Quesnel :

moustache_releve

 

 

 

 

Illustrations : Saint-Mégrin (musée du Louvre), Henri III, d'après Decourt (Kunsthistorisches museum) et Henri de Guise (musée de Versailles)

Saint-MegrinHenri IIIHenri_duc_de_Guise

 

L'incohérence chronologique

Ce qui permet de confirmer le caractère faux de la peinture, c'est sa similarité avec le portrait vendu chez Piasa en 2013. Le rendu du pourpoint (dans le traitement des galons), et des perles du collier est trop identique au premier portrait pour que l'on ne puisse pas affirmer que c'est un seul et même artiste qui les a peints. Par ailleurs, les mêmes erreurs vestimentaires s'y retrouvent.

Ce qui intéressant dans le rapprochement des deux tableaux, c'est qu'il permet de mettre à jour leur incohérence chronologique. Du point de vue de la mode de la fraise, le portrait de Piasa aurait été peint vers 1570 et celui vendu par la galerie Art Antiquities Investment vers 1580. Dix ans séparent les deux formes de fraise. Pourtant, de façon très curieuse le pourpoint et le collier n'évoluent pas. Ils sont identiques. Il est invraisemblable que pour une aussi si longue durée, les deux prototypes présentent exactement le même type de vêtement.

 

Conclusion

Les erreurs d'intérprétation du costume et leurs incohérences temporelles montrent que les tableaux vendus par la galerie Art Antiquities Investment et Piasa ne sont pas des tableaux du XVIe siècle. On est donc en présence d'une série de peintures réalisée par un artiste probablement admirateur d'Henri III.

La façon d'inventer une image très féminine pour représenter le mignon et d'associer ce dernier à celle du roi montre qu'il y a peut-être de la part de l'auteur, une volonté de créer une image à connotation homosexuelle sur la relation entre Henri III et son favori. Ce double portrait ne témoigne donc pas de l'amour fraternel du roi pour son favori, mais du fantasme qu'un artiste projette sur la bisexualité présumée du roi. 

Enfin, ces tableaux sont très loin d'être d'une indéniable qualité artistique, comme il est affirmé sur le site commercial de vente et n'ont rien à voir, sur le plan pictural, avec les oeuvres de Clouet, Decourt ou Dumonstier que chacun peut admirer au musée du Louvre ou ailleurs.

Source : Article de vente du portrait sur le Marché Biron

Addendum : antérieurement à cette vente, le portrait d'Henri III avait été vendu le 27 mars 2018 par Cornette de Saint-Cyr, qui l'avait daté de 1650 environ. Article de vente chez Cornette de Saint-Cyr.

1 février 2009

Identification douteuse (4)


Portrait dit de Charles IX, roi de France (musée du Louvre)Voici un portrait que le site des Arts graphiques du Louvre identifie à Charles IX. Personnellement, je vois plutôt mal la ressemblance, notamment au niveau du nez. Le personnage a une tête beaucoup trop carrée. De plus, il est un peu trop âgé pour la date qui est donné au bas du dessin.

Source : (Paris, musée du Louvre)

1 avril 2008

De dauphin à roi


 

Henri duc d'Orléans (Upton house Oxfordshire)Il existe à Upton House un autre portrait équestre du dauphin Henri.

D'après Cécile Scaillérez, ce portrait équestre aurait pour modèle un dessin de Chantilly, présentant le même profil, et réalisé en 1547 à l'occasion de l'avènement du roi (Biblio. C. Scaillerez).

Cette interprétation peut être sujet à discussion pour la raison que les deux profils, pourtant très semblables, se distinguent au niveau de la barbe. Le profil d'Upton House présente un visage plus jeune : la moustache n'a pas encore rejoint la barbe et celle-ci n'est pas aussi longue et aussi abondante que celle du profil de 1547.

On pourrait donc conclure que le portrait équestre représente encore Henri le dauphin et non Henri le roi. Existe t-il un autre dessin du dauphin ?

Henri duc d' Orléans (musée du Bargello)C'est une possibilité, si l'on tient compte de l'existence d'une petite miniature qui se trouve à Florence et qui présente exactement le même profil que le portrait équestre. La miniature est très ressemblante avec le dessin de 1547 mais se distingue par le costume et la moustache qui ne rejoint toujours pas la barbe.

Propos hypothétiques qui restent à confirmer. 

Source : Bridgeman art library (Upton house, the bearsted collection) 

Source : P. Rosenberg, Pittura francese nelle collezioni pubbliche fiorentine, Firenze, Centro Di, 1977 (Florence, musée du Bargello)

 

 

Henri d'Orléans, RijkmuseumSource : (Houston, collection Menil)

Il existe une gravure plus fantaisiste réalisée aux Pays-Bas.

Source : (Amsterdam, Rijkmuseum)

 

 

 


Henri II en 1547, musée CondéPortrait d'Henri II réalisé par François Clouet à l'occasion de son avènement en 1547

Henri II monte sur le trône de France à l'âge de vingt-huit ans. Déjà, il se démarque de son père, y compris à travers l'art du portrait. Au lieu de se faire portraiturer de trois-quarts comme il est d'usage, il se fait portraiturer de profil, à l'antique.

Dès le XVe siècle, la Renaissance italienne avait remis au goût du jour, cette manière qu'avait les empereurs romains de se faire représenter sur les pièces de monnaies et les médailles. Cette utilisation du profil par Clouet est l'un de ces nombreux exemples qui font du règne d'Henri II, un grand règne de la Renaissance, au sens artistique du terme.

Ce dessin a évidemment servi à réaliser de nombreux portraits du roi.

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

 

 

Henri II par Léonard Limosin, musée du Louvre

Portrait d'Henri II réalisé par Léonard Limosin

Léonard Limosin est un artiste émailleur très réputé de la cour d'Henri II. Outre les objets d'art décoratif, il a réalisé plusieurs portraits du roi et de ses contemporains.

Source : Insecula(Paris, musée du Louvre)

Henri par Léonard Limosin, The Metropolitan museumPortrait d'Henri II par Limosin

Source : Wikimedia commons(New York, Metropolitan museum)

 

  

 

Henri II en émail sur un retable de 1552, musée du Louvre

Léonard Limosin a notamment réalisé un retable où le roi, ses parents et la reine Catherine sont représentés, chacun séparément dans un médaillon, en priant. Henri II, habillé du manteau d'hermine reste de profil.

Source : Rmn(Paris, musée du Louvre)

Léonard a également fait un petit portrait équestre du roi.

 

 

 

 

Henri II, musée CondéPortrait d'Henri II en armure

... toujours représenté de profil ...

Source : Rmn (Chantilly, musée Condé)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

HenriPortrait d'Henri II gravé par Nicolo della Casa en 1547

Henri II est représenté à l'antique dans une armure de parade, ainsi qu'il apparaissait lors de ses majestueuses entrées royales dans les bonnes villes de son royaume.

Source : (Paris, BnF)

 

 

 

  

 

 

Henri II lors de l'entrée royale de 1549Voici un autre exemple de costume que le roi portait à l'occasion des entrées royales. Il s'agit d'une gravure extraite d'un ouvrage imprimé en 1549, racontant le détail de l'entrée royale à Paris, le 16 juin 1549. (commentaire de cette entrée royalepar Plantin-Moretus sur le forum Ph)

Source : Paris, BnF

 

 

 

 

 

 

 

Henri II, musée CondéPortrait équestre d'Henri II

C'est le dessin qui doit être rapproché des précédents portrais équestres d'Henri II, réalisés dans le courant des années 1540.

Le roi porte une masse d'arme (exemple de masse d'arme ayant appartenu à Henri II, au musée de l'armée).

Source : Rmn (Chantilly , musée Condé)

 

 

 

   

Henri II touchant les écrouelles Henri II présidant l'ordre de Saint Michel, bibliothèque de Saint Germain en LayeHenri II apparaît également sur bon nombre de gravures et d'enluminures dans des scènes qui le représentent au centre des cérémonies royales si caractéristiques de la Renaissance française : chapitre de l'ordre de Saint-Michel, cérémonie des écrouelles, entrées royales,...

Source : (Paris, BnF)

L'entrée royale de Rouen, bibliothèque de Rouen L'entrée royale de Rouen, bibliothèque de Rouen Source : (Saint-Germain-en-laye, bibliothèque municipale) où le manuscrit enluminé des statuts de l'ordre de Saint Michel peut être consulté via Flash player

Source : (Rouen, bibliothèque) où l'ensemble des miniatures de l'Entrée du roi à Rouen peuvent être consultées.

22 février 2008

Identification d'un portrait qui pourrait être Marguerite de Valois


Portrait d'une princesse, BnFAujourd'hui, je pose les problématiques d'un portrait dont il reste à déterminer l'identité. Je les expose ici afin que chacun puisse se faire un jugement personnel.

C'est un dessin qui se trouve à la BnF et qui représente une jeune fille habillée dans un costume des années 1560. Traditionnellement, il est suposé représenter Elisabeth de France, fille d'Henri II et reine d'Espagne. Or la comparaison avec d'autres portraits rend cette attribution impossible. La jeune femme représentée lui ressemble assez peu. En outre, chronologiquement, Elisabeth devait être déjà en Espagne quand ce portrait a été tiré.

Vu l'âge du modèle, je propose d'y voir Marguerite de Valois.

Comparaison avec les MargueriteSi on fait une comparaison avec d'autres portraits de Marguerite, on s'aperçoit qu'on retrouve le même nez, la même bouille, les mêmes yeux, etc.

Est-ce donc Marguerite de Valois ? Je serais tenté de dire oui.

Mais alors quelle date lui donner ? 1565 ? Marguerite aurait douze ans environ.

4 septembre 2009

Les portraits des princes de France Dans la

Les portraits des princes de France

Prince de FranceDans la famille royale, on peut distinguer deux types de princes : les aînés qui sont appelés à devenir roi et qui reçoivent à leur naissance le titre de dauphin et les cadets qui sont appelés à vivre dans l'ombre des premiers.

Des huit princes nés au XVIe siècle dans la famille des Valois, quatre sont devenus rois de France. La plupart pourtant n'étaient pas destinés à le devenir.

Les princes présentés dans cette catégorie sont ceux qui n'ont pas été rois mais qui auraient très bien pu l'être. Ils ont été généralement dotés d'un riche apanage et ont profité d'une influence considérable à la cour. Par les troubles qu'il a pu susciter, François duc d'Anjou est un personnage historique important qui a sa propre galerie iconographique. Il n'est donc pas présent dans cette catégorie.

Galerie des princes de France

17 avril 2009

Les grandes erreurs


Je propose aujourd'hui d'évoquer les principales erreurs d'identification mises en exergue dans le blog. Il s'agit de six portraits représentant des Valois mais identifiés à la mauvaise personne.

Je reviens dessus car ce sont des portraits assez importants. Ils sont incontournables pour saisir l'iconographie des Valois et certains d'entre eux sont des oeuvres de maître. Il me semblait utile de rappeler la vigilance qu'il faut adopter à l'égard de chaque information trouvée sur une base de données mise en ligne même si celle-ci émane des institutions publiques. La recherche historique n'est qu'un cycle perpétuel de remise en question et je gage qu'il y a également sur le blog bien des choses qui pourraient être reprises.

Les quatre frères François II, Charles IX, Henri III et François d'Anjou ont été souvent confondus à cause de leur ressemblance physique. C'était bien le but de ce blog que de permettre à chacun de les différencier. 

Le tableau ci-dessous présente les anciennes et les nouvelles identifications.

Synthèse des erreurs

26 mai 2007

Le duc d'Alençon


Clouet_1572_Francois_dAnjou_Washington2

Portrait en pied du duc d'Alençon peint en 1572 et offert par Catherine de Médicis à la reine Elisabeth d'Angleterre1, aujourd'hui conservé à la National gallery of art de Washington

Source de l'image : (Washington, National Gallery of Art)

Ce tableau est l'un des plus beaux portraits des derniers Valois aujourd'hui existant pour cette époque. La qualité d'exécution, notamment dans le rendu du costume, confirme qu'il s'agit d'une oeuvre originale.

Comme les portraits français d'époque, en pied et en grandeur nature, sont rares dans les collections publiques, ce tableau est d'un intérêt exceptionnel.

Il est également intéressant pour l'histoire du costume (il est daté par une inscription en haut à gauche). Le jeune prince porte des hauts-de-chausses de forme trapézoïdale et une fraise dans la taille et la forme sont typiques de cette époque. La bosse du pourpoint au niveau du ventre annonce le volumineux panseron porté à la cour d'Henri III. 

Le tableau représente le duc d'Alençon à l'époque du massacre de la Saint-Barthélemy. C'est une période qui marque un tournant dans la vie de François. Longtemps resté dans l'ombre de ses frères et soeurs, il devient en 1572, le prétendant de la reine Elisabeth Ière d'Angleterre, après que son frère aîné Henri d'Anjou ait refusé de l'épouser l'année précédente. François d'Alençon devient ainsi le candidat tout désigné par la reine Catherine pour épouser la reine vierge. Ce serait dans le cadre de cette proposition d'alliance, que ce tableau aurait été offert à la reine d'Angleterre. 

Visage de François, extrait du tableauFrançois, prince consort de la reine d'Angleterre ? Malgré la grosse différence d'âge qui le sépare d'Elisabeth, François n'y est pas réfractaire.

L'année 1572 marque également le début de sa vie politique. Contre l'ascension du duc d'Anjou et l'action politique de la couronne pendant et après le massacre de la Saint-Barthélemy, François se place dans l'opposition, en se rapprochant des grands seigneurs catholiques, dits "malcontents" et des princes autrefois protestants, Condé et Navarre.

Il participe en 1573 au siège de la Rochelle que commande son frère Henri d'Anjou et planifie ses premiers projets d'évasion. Il envisage en effet de rejoindre la cour d'Angleterre qui soutient en secret les rochelais révoltés. 

 Francois_d_Anjou_Drouot_2012_05_30Portrait du duc d'Alençon vendu chez Drouot en 2012

Source de l'image : Alain.R.Truong (Drouot, vente du 30 mai 2012)

C'est une copie, plus affadie, du portrait de Washington (ci-dessus)

 

 

 

 

 

François d'AlençonPortrait du duc d'Alençon peint vers 1572 dans le livre d'heures de Catherine de Médicis

Source de l'image : (Paris, Bibliothèque nationale de France)

François est revêtu du manteau royal qu'il porte en tant que prince de la maison de France et la couronne ducale qu'il porte en tant que duc d'Alençon.

En pleine crise identitaire, le jeune prince devait après le massacre de la Saint-Barthélemy remettre brutalement en question l'autorité de sa mère. En 1574, il est à la tête d'un vaste complot qui a pour but le renversement de Catherine de Médicis et sa propre désignation comme héritier du trône à la place de son frère Henri parti rejoindre le trône de Pologne.

Par manque de coordination, la fronde des princes échoua lamentablement. François fut arrêté et son favori, La Mole, exécuté.

 

François assis à côté de ses frères, extrait de la fresque peinte par Vasari à RomeA cette époque, François est représenté par Vasari dans la fresque de la Sala Regia qui commémore le massacre de la Saint-Barthélemy (image ci-contre). Le peintre n'a jamais vu le prince mais pour l'exécution de sa fresque, il s'est fait envoyer à Rome son portrait. François est représenté assis à la droite de son frère le roi de Pologne.

 


Notes

1. Voir l'article écrit par Elizabeth Goldring dans The Burlington magazine, n°1211, volume CXLVI, février 2004. On y apprend que le tableau a été donné à la reine d'Angleterre au mois de mai 1572, par l'intermédiaire du comte de Leicester

Mise à jour de l'article le 18/10/2016

4 août 2018

Le roi adolescent (1566-1570)


Portrait de Charles IX aujourd'hui conservé à la fondation Bemberg à Toulouse et son pendant dessiné par François Clouet entre 1566 et 1569, conservé au musée de l'Ermitage

Charles, musée de l'ErmitageCharles IX, Fondation Bemberg

L'historique de ce très beau dessin a été reconstitué par l'historienne Alexandra Zvereva1 ; le portrait a été dessiné une première fois par François Clouet en 1566, puis, trois ans plus tard, l'artiste a profondément retouché son oeuvre pour vieillir les traits de l'adolescent ; il a également modifié le costume pour mettre le portrait à la mode de l'époque, rendant la toque emplumée plus bouffante.

Le tableau peint, conservé à Toulouse, fait apparaître les mains du personnage, derrière un rebord peint en trompe-l'oeil. Il s'agit de  mettre en scène le prince et rendre le portrait plus vivant. C'est une schéma de représentation traditionnel déjà expérimenté dans le grand portrait de François Ier conservé par le Louvre.

Charles IX, Ashmolean museumCharles IX, BnFCharles IX, musée CondéIl existe de ce portrait plusieurs reprises et répliques d'atelier dont les plus connus sont ceux qui le représentent en pied (dont celui du Kunsthistorisches museum, voir ci-dessous). Il existe également à la bibliothèque de Genève un très beau portrait inspiré par le crayon de Clouet (ci-dessous à droite).

 

Charles IX (Genève)Source des images (1ère ligne) : (Saint-Petersbourg, musée de l'Ermitage) ; Agence photographique de la Rmn (Toulouse, Fondation Bemberg

Source des images (2e ligne) : Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé) ; (Paris, Bibliothèque nationale de France) ; (Oxford, Ashmolean museum)

Source des images (ci-contre) : (Bibliothèque de Genève)

 

 

Charles IX, Kunsthistorisches museumPortrait en pied de Charles IX peint par François Clouet en 1569 et aujourd'hui conservé au Kunsthistorisches museum

Source de l'image : (Vienne, Kunsthistorisches museum)

Le tableau a été envoyé comme cadeau de fiançailles à la cour impériale, dans le cadre des négociations avec l'empereur Maximilien d'Autriche pour le mariage de sa fille Elisabeth avec Charles IX 2

Il s'agit d'un très grand et beau tableau (224 x 116,5 cm), qui présente une grande richesse de détails dans le costume. On remarquera ici la grosseur des hauts-de-chausses qui atteignent leur taille maximale dans la seconde moitié des années 1560.

Le visage n'a pas le même traitement que le costume. Il s'agit probablement de deux peintres différents qui y ont travaillé. Il était fréquent pour un artiste de faire réaliser son tableau par les ses élèves de son atelier.

Charles IX, musée CondéCharles IX, musée du LouvreLe musée Condé et le musée du Louvre conservent deux répliques de petite taille, qui ne dépassent pas les 30 cm.

Source des images : Agence photographique de la Rmn (Paris, musée du Louvre) ; Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé)


Clouet_cercle_Charles_Ix_Galleria_Sabauda - CopieLe musée de Turin conserve une variante de grande taille tout aussi intéressante (196 x 99 cm) (image ci-contre). Le visage est le même, mais la posture et le costume diffèrent sensiblement. La fraise est plus épaisse et le bonnet plus volumineux ; du point de vue de la mode, l'oeuvre est légèrement plus tardive.

Le fait que le tableau soit actuellement conservé dans une galerie d'art piémontaise, héritière des collections ducales, laisse supposer que le tableau a été envoyé par la reine Catherine à son beau-frère le duc de Savoie.

Il est le témoin des démarches entreprises par la reine-mère pour marier son fils à une princesse européenne. 

Source de l'image : Catalogo Galleria Sabauda (Turin, Galerie Sabauda)

 

 

Charles IX, musée CondéPortrait de Charles IX peint dans l'atelier de François Clouet vers 1570 et aujourd'hui conservé au musée Condé à Chantilly

Source de l'image : Agence photographique de la RMN (Chantilly, musée Condé)

Le portrait a toujours pour modèle le dessin de l'Ermitage, mais se distingue par des modifications au niveau de la pilosité et du costume.

Le jeune roi arbore une petite moustache et des poils de barbe qui contribuent à rendre son visage d'adolescent plus mûr. Le costume a également évolué ; il est plus sobre que le précédent, mais le changement à souligner se situe dans la fraise et le chapeau qui ont légèrement pris du volume (fraise plus haute, et bonnet plus bouffant), montrant une mise à jour du portrait en fonction de la mode du moment. C'est également le premier portrait où Charles IX porte une boucle d'oreille

Le vieillissement du roi correspond à la volonté du jeune roi de paraître plus mature. Pour l'historienne Alexandra Zvereva, les précédents portraits peints dans le courant de l'année 1569, avaient laissé le roi insatisfait. Souverain d'un royaume où son autorité est sans cesse bafouée, Charles IX était soucieux de donner de lui une image plus virile.

Le conflit fratricide de la troisième guerre de religion oblige la couronne, à donner une image d'elle, qui soit fidèle à l'esprit de justice et de fermeté qu'elle entend incarner. Pour le jeune roi, c'est peut-être aussi une manière de répondre à son frère, Henri d'Anjou, élevé au rang de héros militaire après ses victoires sur les protestants à Jarnac et à Moncontour (1569). Prédisposé à la jalousie, Charles IX cherchait à renforcer son charisme pour contrer la gloire de son frère.

Charles IX, Tajan (Vente de 2005)Un portrait vendu chez Tajan en 2005 (image ci-contre) présente une troisième version peinte du dessin de l'Ermitage. Au premier abord, le tableau semble être une reprise du portrait en buste de Toulouse : les mains sont posées sur le rebord (alors qu'elles étaient absentes du tableau de Chantilly), la fraise est ouverte sur le devant, et le roi ne porte pas de boucles d'oreille. En revanche, le traitement du visage est le même que celui du tableau de Chantilly : le roi porte la barbe et les traits y sont plus accentués.

Comment le compendre ? Je propose l'explication suivante ; à l'origine, le tableau de Tajan n'était qu'une reproduction du tableau de Toulouse, mais une décision royale lui fit changer de trajectoire. Le roi exigea de son peintre d'être représenté plus mature. Les modifications ont pu être apportées alors que l'oeuvre était peut-être déjà en cours d'exécution. Sur le plan chronologique, le tableau de Tajan serait donc une étape intermédiaire entre celui de Toulouse et celui de Chantilly. 

Source de l'image : Tajan (vente du 21 juin 2005 à Paris)

 

Charles IX, musée du château de VersaillesPortrait de Charles IX, conservé dans les collections du château de Versailles

Source de l'image : Agence photographique de la Rmn (Versailles, musée national)

Du fait de son appartenance à la collection publique des musées français, c'est le plus connu des portraits de Charles IX.

La disposition originale des perles sur la toque et la forme évasée des tuyaux de la fraise ne le permet pas de le relier directement aux portraits précédents. L'atelier de François Clouet offre à travers cette peinture une quatrième version du portrait dessiné par le maître.

Les traits du visage sont bien les mêmes que le dessin de l'Ermitage, mais en plus prononcés. Le visage du roi a encore été vieilli. Le costume appartient à la mode des années 1570. Peut-être a t-il été peint vers 1572, à la même période que le portrait tiré par Decourt. Il s'agirait alors du dernier portrait peint de Charles IX sorti de l'atelier de François Clouet avant le décès de ce dernier  (voir article suivant).

 

Charles IX, British museumCharles IX, musée des beaux-arts d'AgenPortrait de Charles IX conservé au musée des beaux-arts d'Agen

Le portrait d'Agen propose une toute autre combinaison (image ci-contre à gauche). C'est celui d'un jeune homme barbu, habillé d'une fraise haute, dans un style qui le rattache davantage à la mode des années 1570.

Sa confrontation avec les portraits précédents le fait classer à part ; il ne semble pas appartenir à l'atelier de François Clouet. Le roi porte une barbe fournie, mais apparaît beaucoup plus jeune que sur le portrait de Chantilly ; en revanche, son habit, est d'un style plus tardif et donc plus moderne. En somme, c'est comme si les têtes n'étaient pas avec les bons costume. Comment le comprendre ?

La clé d'interprétation se trouve peut-être dans un dessin de Hans Liefrinck (ci-dessus à droite). Le portrait d'Agen s'en rapproche par le costume, la naïveté juvénile du visage et enfin, par la forme de la moustache (qui est recourbée vers la bouche au lieu d'être orientée vers la joue comme sur les portraits issus du modèle clouetien). 

Charles IX, par LiefrinckLiefrinck est un artiste et un éditeur flamand qui a fait imprimer plusieurs portraits de rois de France. Celui qu'il propose pour Charles IX n'est que la reprise du modèle imposé par Clouet, mais avec une caractéristique propre à Liefrinck qui est l'air ingénu qu'il confère à ses modèles ; le roi a un visage enfantin. Le tableau d'Agen reprend ce portrait, sans prendre en compte le changement adopté précédemment par le roi, ce qui crée cette légère incohérence dans l'iconographie évolutive de Charles IX : le tableau d'Agen présente un visage juvénile, alors qu'en France, la volonté royale était de paraître plus mature.

Le portrait de Liefrinck a fait l'objet de plusieurs gravures dont l'une le représente en pied (ci-contre). La représentation du costume que porte le roi porte est conventionnelle. Elle porte le témoignage d'une époque, mais peut-être pas de  la tendance du moment.

Source des images : Facebook du musée d'Agen (Agen, Musée des Beaux-arts) ; (Londres, British Museum) ; (Londres, British museum) ou (Vienne, Österreichische Nationalbibliothek) ou Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé)

 

Charles IX, BnFReprésentation de Charles IX à l'âge de 18 ans, sur une gravure de Mathias Zundt datée de 1568

Source de l'image : Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France)

Le jeune roi est représenté comme un chef de guerre, revêtu de son armure et tenant ses attributs royaux. Ce n'est pas un véritable portrait. L'artiste est un imprimeur allemand de Nuremberg. Il cherche moins à retranscrire les traits physiques du jeune prince, qu'à valoriser le prestige de son pouvoir temporel.

De plus, la gravure représente le roi comme un enfant plutôt qu'en jeune adulte. C'est le cas des autres portraits gravés du roi édités à la même époque. Dans une gravure de Liefrinck, représentant le roi en pied, l'artiste s'est contenté de reprendre une ancienne gravure de François II. Le roi est alors représenté comme un adolescent (ci-dessous).

C'est peut-être, en réaction contre ces images venues de l'étranger que le roi Charles IX avait exigé de ses portraitistes d'être représenté plus viril.

Charles, 1567Charles IXCharles IX, 1569, BnFLes représentations de Charles IX gravées à l'étranger sont rarement de véritables portraits. Il faut attendre l'avènement de son règne personnel pour voir émarger une image plus fidèle.

Source des images : (Amsterdam, Rijkmuseum) ou (Londres, British museum) ; Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France) ou (Vienne, Österreichische Nationalbibliothek)(Londres, British museum)

 


Notes

1. Alexandra ZVEREVA, Portraits dessinés de la cour des Valois. Les Clouet de Catherine de Médicis, Arthena, Paris, 2011, p. 366.

2. Alexandra ZVEREVA, Le Cabinet des Clouet au château de Chantilly, Nicolas Chaudun, 2011, p. 27-28, 118-119, p. 150.

 

 

18 septembre 2007

Les portraits de François II Fils aîné d'Henri

Les portraits de François II

Galerie de François IIFils aîné d'Henri II, François est un roi de France qui n'a pas vécu longtemps. Mort à l'âge de seize ans, il n'a pas laissé beaucoup d'images de lui.

Appelé à monter un jour sur le trône, il est d'abord portraituré durant son enfance comme dauphin de France, héritier de la couronne. Il devient roi en juillet 1559 et meurt seize mois plus tard.

D'abord marqué par la répression, on oublie trop souvent que son règne fut sous l'action politique de Catherine de Médicis, le début de l'instauration d'un dialogue envers les tenants du calvinisme.

14 septembre 2007

La remise en question d'un prétendu portrait de Jeanne d'Albret


Prortrait dit de Jeanne d'AlbretIl existe au musée Condé à Chantilly un portrait de Jeanne d'Albret, reine de Navarre dont l'identification mérite d'être réétudiée.

Le portrait représente une dame probablement mariée, âgée de 35 à 45 ans. C'est une femme d'un important lignage appartenant vraisemblablement à la cour de France. La coiffure appartient aux années 1560 mais la collerette appartient davantage à la première moitié des années 1570.

Or cette description peut difficilement désigner la reine de Navarre.

 * En 1570, Jeanne d'Albret est veuve depuis huit ans. Ses portraits la représentent en noir portant le voile et le chaperon noir, ce qui n'est pas le cas ici.

 * Deuxièmement, la femme représentée ici est assez loin d'être la protestante puritaine que fut Jeanne d'Albret. Le portrait représente davantage une femme de la cour habillée à la mode du temps.

 * comparaison du portrait de la dame avec un portrait de JeanneTroisièmement, le portrait ne ressemble pas à Jeanne d'Albret. La dame n'a ni son nez prédominant, ni ses petits sourcils droits et rectilignes. Son visage est moins allongé que celui de Jeanne d'Albret.

Du costume au visage, je ne vois rien qui puisse être rapproché du portrait de Chantilly.

 

 

 Deux portraits de la reine Jeanne

 

Diane de FranceAlors qui est donc cette dame ? Je propose de donner un nom : Diane de France, fille illégitime de Henri II.

Sur un portrait plus tardif, datée d'environ 1577, Diane est représentée avec des traits assez semblables à ceux de la dame de Chantilly, mais en plus accentués.

Il reste à confirmer la chose.

 

30 avril 2007

La reine de France (1547)


Catherine de Médicis, dessin de seconde main (CNAM)Portrait de Catherine de Medicis, d'après un dessin de François Clouet

A la mort de François Ier en 1547, Catherine de Médicis devient reine de France. A cette occasion, François Clouet, portraitiste officiel du roi, a certainement réalisé son portrait, mais malheureusement ce portrait ne nous est parvenu que par des copies. 

On y voit Catherine porter ce que les Anglais appellent le French hood, une sorte de coiffe que les dames de la cour portaient dans la première moitié du XVIe siècle. Ses épaules sont recouvertes d'une gorgerette constellée de perles et de bijoux.blan

Catherine de Medicis, copie de la BnFCatherine de Médicis, the Asmolean museumLa royne mère, the Asmolean museumSource : (Paris, Conservatoire national des arts et métiers) ; ? (Paris, Bnf) ; (Oxford, The Asmolean museum) ; (Oxford, The Asmolean museum)

 

Catherine de MédicisLe dessin de Clouet a du faire l'objet de nombreux portraits peints, mais très peu d'entre eux nous sont parvenus (ci-contre à gauche)

Catherine de Médicis (Versailles)On le retrouve également en émail, tel ce petit portrait, mal reproduit ici, inséré dans un décor de style typiquement Renaissance.

Source des images : Agence photographique de la Rmn (versailles, musée du Chateau) ; Ivan Cloulas, Diane de Poitiers, 1997

 

 

 

 

 

 

 

Catherine_de_Medicis_Huys_Liefrinck_Britih-smuseumPortrait en pied de Catherine de Médicis gravé par Frans Huys et imprimé par l'éditeur anversois Hans Liefrinck

Source de l'image : (Londres, British museum) ou (Amsterdam, Rijkmuseum)

Catherine de Médicis a fait l'objet de plusieurs portraits gravés la représentant en tant que reine de France. Elle porte le costume de cour tel qu'il était à la mode en France dans les années 1550.

Portrait équestre de CatherineUne autre gravure, d'auteur inconnu, la représente à cheval, illustrant la réputation de la reine dans le domaine de de l'équitation (ci-contre).

 

 

 

 

 

 

Catherine de MedicisCatherineSource des images : (Paris, BnF) ; (Paris, BnF)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Portrait de Catherine de Médicis dessiné et peint par François Clouet, conservé au British museum pour le crayon et au Victora et Albert museum pour la miniature

Catherine de Médicis (Victoria and Albert museum)Catherine de Medicis, British museum

 

 

Catherine, musée CondéLe dessin de François Clouet (ci-dessus à droite) est à l'origine d'une très jolie miniature (ci-dessus à gauche) représentant la reine, le cou orné d'une petite fraise (ou ruché) et les épaules voilées par une guimpe cadrillée de perles. Elle tient dans ses mains un petit éventail. Le dessin a fait l'objet d'une copie assez pâle (ci-contre).

Source des images : (Londres, British museum) ; (Londres, Victoria and Albert museum) ; Agence photographique de la Rmn  (Chantilly, musée Condé)

 

 

Limosin_1553_Catherine de Médicis_KugelPortrait de Catherine de Médicis par Léonard Limosin vers 1553

Source des images : (Galerie Kugel)

 

4 mai 2007

Les portraits des princesses de France La famille

Les portraits des princesses de France

Princesse_de_FranceLa famille royale des Valois compte au XVIe siècle une quinzaine de princesses royales. Filles, petites-filles, soeurs, tantes et cousines d'Henri II, celles qui ont atteint leur majorité ont été mariées aux plus grands souverains d'Europe et ont contribué à faire des Valois une véritable famille européenne.

L'Ecosse, la Lorraine, la Navarre, l'Espagne, la Savoie, la Toscane, Ferrare et Parme ont tour à tour accueilli l'une de ces princesses.

La plus célèbre d'entre elles, Marguerite de Valois, plus connue sous le nom de reine Margot a tenu à la cour une place si importante qu'elle méritait d'avoir une galerie de portraits particulière. Elle n'est donc pas comprise dans cette présente catégorie. 

Galerie des princesses de France









Cette catégorie est susceptible de se développer avec l'ajout des portraits de Renée, Charlotte, Madeleine, Marguerite et ... Marguerite, voire de Jeanne et Anne

4 août 2018

Les portraits de Charles IX (1550-1574) Roi de

Les portraits de Charles IX (1550-1574)

 

Charles IXRoi de France à l'âge de 10 ans, Charles IX a eu le malheur de devenir le souverain d'un royaume en déliquescence, pris en otage par les factions politiques et les groupes religieux opportunistes. Les guerres de religion étaient inévitables et le pauvre enfant n'y pouvait rien, pas plus qu'il ne pouvait empêcher les atrocités commises durant la nuit du 24 août 1572 et les jours suivants.

Enfant, il avait du assister à de nombreuses réunions de tractations politiques, sans résultat probant de paix durable. Devenu adolescent, Charles se réfugia dans les activités sportives. Au dépit de sa mère, il fuyait l'exercice du pouvoir, s'épuisant à courir le gibier dans de longues parties de chasse. Il faut attendre les événements dramatiques de la fin de son règne, pour que le jeune roi prenne conscience de ses responsabilités d'adulte et gouverna. Mais, il décéda à l'âge de 24 ans.

Sur le plan iconographique, le fait que Charles IX soit devenu roi très jeune permet d'avoir de lui des portraits à toutes les étapes de sa vie. Cette série d'articles permet de le voir évoluer physiquement. A travers ses portraits, on le voit grandir, mûrir, prendre de la barbe et vieillir prématurément. 

Galerie de portraits de Charles IX

 Les articles ont été publiés une première fois, le 28 juin 2007 et réédités, après refonte, le 04 août 2018.

4 août 2018

L'enfant roi (1560-1565)


Portrait du roi Charles IX, peint et dessiné par François Clouet en 1561, respectivement conservés par le Kunsthistorisches museum et la Bibliothèque nationale de France

Charles IX, BnFCharles IX, Kunsthistorisches museumSource des images et localisation des oeuvres : (Vienne, Kunsthistorisches museum) ; Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France)

Le 5 décembre 1560, Charles succède à son frère François comme roi de France. Son accession au trône est évidemment l'occasion pour sa mère Catherine de lui faire tirer son premier portrait officiel par François Clouet.

Selon l'historienne Alexandra Zvereva qui en a fait l'historique, le portrait original serait le dessin vendu aux enchères par Christie's le 26 janvier 2012. Malheureusement, l'oeuvre aurait été fortement dénaturée par des retouches largement ultérieures. Le dessin conservé par la BnF (illustration ci-dessus) ne serait que la copie réalisée par Clouet lui-même (ou son atelier) pour sa propre collection1.

Charles_IX_Dorotheum _2023_05De ce dessin découle un grand nombre de portraits peints dont le plus abouti est celui conservé au Kunsthistorisches museum (illustration ci-dessus) ; le ruché porté par le prince est décoré de passementerie avec un souci du détail qui ne se retrouve pas sur les autres portraits.

Le roi a 10 ans. Étant mineur, le gouvernement de son royaume est confié à un conseil de régence présidé par sa mère. Face aux tensions religieuses naissantes, Catherine de Médicis entend fédérer la noblesse autour de la personne royale. La production et la diffusion d'un portrait officiel participe à ce projet en faisant connaître l'image du roi et le rapprocher de ses sujets.

De cette production est sorti un si grand nombre de portraits qu'aujourd'hui, il s'en vend régulièrement sur le marché de l'art. Parmi les plus notables, il y a celui vendu par Dorotheum à Vienne en 2023 (illustration ci-contre). C'est une belle réplique ; malheureusement, il lui manque la plume de la toque malencontreusement effacée par le repeint maladroit du fond.

Charles IX, VersaillesCharles IX, Chantilly, musée CondéCharlesIX (The Metropolitan Museum of art)Source des images et localisation des oeuvres ci-contre : Dorotheum (Vienne, vente du 3 mai 2023) ; Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé) ; (New York, The Metropolitan museum of art) ; (Versailles, musée du château)

Source des images et localisation des oeuvres ci-dessous : (Angers, musée des Beaux-arts)(Royaume-Uni, Royal Collection)

Charles IX, The Royal CollectionCharles IX, musée des Beaux-arts d'AngersDe cette série iconographique, la Collection royale britannique conserve une miniature dont on sait qu'elle a appartenu au roi Charles Ier d'Angleterre, petit-fils de Marie Stuart (ci-dessous à droite). L'oeuvre est attribuée à François Clouet, mais déjà, à l'époque, on sait d'après les inventaires qu'elle était identifiée à François II (le premier époux de Marie Stuart). Cette erreur d'identification est la preuve que, sans inscription qui identifie les portraits, les propriétaires ne conservaient pas longtemps la mémoire des noms.

 

 

Charles IX, Christie'sPortrait de Charles IX dont la récente apparition sur le marché de l'art a permis de remettre en cause l'identité d'un tableau conservé par le musée Condé traditionnellement identifié à François II (ci-dessous à gauche).

Le tableau a été vendu chez Christie's en 2009. Il a pour modèle l'oeuvre de François Clouet. Il se différencie du beau portrait peint du Kunsthistorisches museum par la couleur bleue de l'arrière-plan, un cadrage élargi au niveau du buste, et un rendu du détail moins important. Néanmoins, l'enfant roi reste particulièrement reconnaissable.

Cette précision du détail n'existe pas dans le portrait conservé à Chantilly (ci-dessous à gauche). Celui-ci est très ressemblant mais la carnation est si faiblement rendu qu'on ne reconnaît pas d'emblée les traits de Charles IX. Cette simplicité picturale explique pourquoi on y a vu à tort, les traits de François II. Pendant longtemps, le tableau a été faussement identifié au frère aîné de Charles et présenté comme tel au musée Condé. Avec la vente de Christie's, le portrait de Chantilly prend une toute autre signification ; la similitude de la pose, du costume et du visage, en fait une simple copie du premier.

Charles IX, Chantilly, musée CondéPortrait de Charles IX, autrefois identifié à François II (Chantilly, musée Condé)Par la couleur du fond, un autre portrait de Chantilly peut se rattacher à cette série (portrait ci-contre à droite).  Il représente Charles IX dans un cadrage élargi à la taille, la main au côté. La faible rendu de la carnation le rapproche de l'autre portrait de Chantilly.

A travers ces exemples, il est intéressant de voir combien les collections privées peuvent être enrichissantes pour comprendre les collections publiques et par la même occasion l'iconographie, l'art et les études historiques en général 2.

Source des images : Christie's (Vente du 29 janvier 2009 à New York) ; Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé) ; Agence photographique de la Rmn (Chantilly, musée Condé)


Charles IX France, vente de 2020Ce portrait de Charles IX en habit blanc se démarque des autres représentations du roi. Le tableau est apparu sur le marché de l'art en 2020. Mais sa particularité interroge. Le costume est très riche et sur le plan pictural, particulièrement réussi, mais le visage en lui-même, plutôt impersonnel, n'est pas sans rappeler les précédents.

La particularité réside également dans le cadrage. Comme celui de Chantilly, il est élargi à la taille. Le tableau dévoile le détail des  basques découpées en trapèze, la ceinture et le pommeau de l'épée et la partie supérieure des hauts-de-chausses.  Au même titre que les portraits en pied, ce type de cadrage est peu habituel.

Source des images : Mutulalart (vente du 9 juin 2020)

 

Charles IX, Christie'sPortrait de Charles IX peint par François Clouet et récemment vendu aux enchères par Christie's

Source de l'image : Christie's (Vente du 8 décembre 2016 à Londres)

Ce portrait diffère de celui du Kunsthistorisches museum par l'absence de fourrure au niveau du col et des épaulettes. Son apparition dans une vente aux enchères permet de renouveler l'historique des portraits de Charles IX, en mettant à jour une nouvelle généalogie. Car ce tableau présente des points communs avec un portrait présent à  la Pinacothèque Tosio Martinengo de Brescia et un autre qui a été récemment vendu aux enchères chez Artcurial 3 (voir ci-dessous).

Le jeune garçon semble plus mature que dans le précédent modèle ; comme si l'intention était de donner à l'enfant, plus de présence et de crédibilité. L'oeuvre porte la date de "1561", mais le portrait aurait pu être peint pendant la première guerre de religion. Cet événement marquant pour le royaume et son roi aurait pu servir de prétexte à dresser et diffuser un portrait réactualisé de Charles IX.

 

Charles IX, Sotheby'sCharles IX, ArtcurialCharles IX, Brescia, Pinacoteca TosioCharles IX, Metz, musée de la Cour d'or

Source des images de gauche à droite : Wikimedia Common (Metz, musée de la Cour d'or) ; (Brescia, Musei Civici di Arte e Storia - Pinacoteca Tosio Martinengo) ; Artcurial (Vente du 21 mars 2018 à Paris) ; Sotheby's (Vente du 28 janvier 2005 à New York) 

 

 

Portrait de la famille royalePortrait du roi et de sa famille d'après la photographie d'un tableau détruit par un incendie

Source de l'image : Louis DIMIER, Histoire de la peinture de portrait en France au XVIe siècle, G. Van Oest, 1924

Le roi est représenté au centre du tableau, entouré de ses frères et sa soeur. Sa mère, le tient dans ses mains. Le tableau a été réalisé dans le contexte des guerres de religion. Catherine de Médicis tient fermement celui qui incarne l'État et que d'aucuns, Grands de la noblesse aimeraient placer sous leur influence pour faire basculer le royaume dans leur camp politique.

La première guerre de religion s'achève en 1563. Le roi est déclaré majeur mais Catherine de Médicis continue de gouverner en son nom. La reine a fait avancer la déclaration officielle de sa majorité pour mieux asseoir la légitimité du pouvoir royal. Après une année de guerre fratricide dévastatrice, la Couronne était dans la nécessité de faire entendre sa voix aux gens de guerre et d''imposer la Paix à ses sujets.
 

Charles IX, in Recueil des effigies, BnF

Charles IX, in Chroniques de FranceCharles IX, Osterreichische nationalbibliothekReprésentations gravées de Charles IX insérées dans des ouvrages imprimées

Source des images : (Vienne, Osterreichische nationalbibliothek) ; Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France) 4 Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France)

La première estampe reprend le portait fixé par Clouet. La troisième représente le roi à mi-corps, en pleine page. Elle est tirée du Recueil des effigies des Roys de France 5, publié en 1567 par François Desprez (ci-contre à droite). L'image a été reprise par l'imprimeur italien Bernardo Giunti dans une édition de 1588 (voir l'exemplaire conservé à la Bibliothèque nationale de France ou  au British museum).

 

Charles IX, BnFPortrait au crayon de Charles IX, exécuté vers 1565 et conservé à la BnF

Source de l'image : Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France)

Le dessin représente Charles IX à l'âge de quinze ans environ. Il a l'originalité de montrer le roi sous un autre angle, celui, moins courant, du coté découvert de la tête.

A cette époque, le roi et sa cour parcourent la France dans un grand voyage qui dura plus de deux ans. C'est le grand tour de France (janvier 1564-mai 1566). Catherine de Médicis entend parachever la paix en amenant le roi aux confins de son royaume. Pour la Couronne, il s'agit de contrôler la bonne application de l'édit d'Amboise et de s'assurer la fidélité de ses sujets.

Plusieurs portraits semblent se rattacher à ce dessin. Celui qui nous intéresse le plus est le tableau vendu chez Sotheby's en 2002 (troisième image ci-dessous). Le catalogue de vente l'identifie à son frère, Henri d'Anjou, mais c'est une erreur. L'identité du modèle est confirmée par une variante conservée aux États-Unis, et identifiée à Charles IX (quatrième image ci-dessous).

Le lien entre ces deux peintures et le dessin de 1565 n'est pas évident, car le roi n'est pas représenté du même coté et l'on trouve quelques différences au niveau du costume. Peut-être s'agit-il de peintures réalisées d'après un portrait plus tardif ? Peut-être procèdent-elles du portrait tiré par François Clouet en 1566, et aujourd'hui perdu (puisque retouché par l'artiste trois ans plus tard, voir le dessin du musée de l'Ermitage dans l'article suivant) ?

Charles IX, musée de BirminghamCharles I, SothebysCharles IX (Collection privée)

Charles IX, Dresde, Staatliche Kunstsammlungen

Source des images : (Dresde, Staatliche Kunstsammlungen) ; meisterdrucke.fr  (collection privée) ; Sotheby's (Vente du 18 novembre 2002 à Paris) ; Wikimedia Commons (Birmingham, Museum of Art)

 

 


Notes

1. Alexandra ZVEREVA, Portraits dessinés de la cour des Valois. Les Clouet de Catherine de Médicis, Arthena, Paris, 2011, p. 365.

2. L'identification du portrait est corrigée par Alexandra ZVEREVA, Le Cabinet des Clouet au château de Chantilly, Nicolas Chaudun, 2011, p. 120, remplaçant les notices de A. CHATELET, F-G.PARISET, R .de BROGLIE, Chantilly, musée Condé, Peintures de l’école française, XVe- XVIIe siècles, Paris, RMN, 1970.

3. Catalogue de vente d'Artcurial, Maîtres anciens et du XIXe siècle, tableaux, dessins, sculptures, vente n°3254 du mercredi 21 mars 2018.

4. Gilles Nicole, Les Croniques et annales de France, depuis la destruction de Troye, jusques au Roy Loys onziesme, Volume 2, Chapitre CLXXXI.

5. Sur le Recueil des effigies des Roys de France, avec un brief sommaire des généalogies, faits et gestes d’iceux, voir la description sur le site de Christie's et le livre numérisé sur Gallica.

 

Article modifié le 05/05/2023

26 mai 2007

Le duc d'Anjou


François_de_Valois_duc_d'AlençonPortrait au crayon de François d'Anjou par Pierre Dumonstier

Source de l'image et localisation : Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France)

Il s'agit peut-être d'un portrait réalisé au lendemain de la victoire que François remporte sur son frère Henri III. Avec ses alliés malcontents et protestants, il contraint le roi a signer l'édit de Beaulieu qui cède à François un nombre considérable d'avantages (1576).

François se soumet au roi mais reçoit en échange le duché d'Anjou en apanage. Désormais appelé duc d'Anjou, François fait son retour à la cour plus fort et plus puissant que jamais. Il devient un personnage incontournable, rivalisant avec le roi par son influence et son réseau de courtisans.

 

 

 

François d'AnjouLe dessin a servi à réaliser plusieurs portraits peints du prince.

Le costume n'est pas sans faire penser au portrait d'Henri III peint au début du règne et à celui du roi de Navarre peint vers 1576.

Le prince porte également le même type de pourpoint, le même collier et quasiment la même fraise que ceux portés dans le portrait précédent. Il ne serait pas étonnant que le portrait en soit une variante.

Ce tableau de très bonne facture (ci-contre), présente l'intérêt d'un cadrage plus élargi, ce qui permet de mieux apprécier le costume (le manteau et le haut-de-chausse).

François d'Anjou, miniature des OfficesFrançois, Victoria and Albret museumSource et localisation des images : Sotheby's ; Web gallery of art (Florence, galerie des Offices) ;(Londres, Victoria and Albert museum)

Biblio : Jean Adhémar, Les Clouet et la cour des rois de France, de François Ier à Henri IV, Paris, 1970 ;

P. Rosenberg, Pittura francese nelle collezioni publiche fiorentine, Firenze, Centro Di, 1977 (Florence, musée de Offices) 

 

 

Francois d'Anjou BeauregardFrancois_DrouotFrançois d'Alençon, Kunsthistorisches museumSource : (Vienne, Kunsthistorisches museum) ; Gazette Drouot (Mirabaud - Mercier, vente du 23 juin 2021 à Paris ) ; Wikimedia (Château de Beauregard)

 


 

 

 

 

François d'Anjou, extrait de la tapisserie des ValoisFrançois d'Anjou, extrait de la tapisserie des ValoisPortrait de François d'Anjou sur l'une des tapisseries des Valois

Le duc est représenté en armure devant un fond illustrant un combat équestre.

Source : Frances Yates, The Valois tapestries, 1959 (Florence, musée des Offices)  








François d'Anjou, extrait de la tapisserie des Valois, musée des OfficesLa reine margot et son frère François d'Anjou, musée des OfficesReprésentation de François d'Anjou et de sa soeur Marguerite de France, reine de Navarre sur l'une des tapisseries des Valois.

 

Contrairement à la précédente tapisserie, François est représenté en habit de cour. Il porte toujours une barbe légère et une petite moustache taillée.

Cette mise en scène, en toute apparence anodine, connote un dessein très politique. François était proche de sa soeur Marguerite. Comme elle, il était la victime des quolibets de la cour d'Henri III et les calomnies les avaient rapprochés.

L'éléphant d'Anvers, dans la tapisserie des Valois, musée des OfficesL'homme placé derrière eux sur la tapisserie n'a pas été identifié. Frances Yates qui a travaillé sur les tapisseries, a pensé qu'il pouvait s'agir d'un membre de la maison de Nassau. Protecteurs des Calvinistes aux Pays-Bas, les Nassau tentaient de libérer leur pays du joug espagnol et François était pressenti pour devenir leur nouveau souverain.

Sur le fond de la tapisserie, est représenté un spectacle mettant en scène un faux éléphant. Il pourrait s'agir d'un événement qui a eu lieu à Anvers en 1582, lors de l'Entrée de François. Ce n'est qu'une hypothèse. Les huit tapisseries ont pour point commun de représenter au premier plan des personnages qui n'ont pas de rapports temporels avec la scène représentée sur le fond.

Source : Fr. Yates, Op.cit. (Florence, musée des Offices) 

 

30 avril 2007

Bibliographie


Catalogues d'exposition, catalogues raisonnés,
actes de colloques, articles
relatifs à l'iconographie des derniers Valois

(classement antéchronologique)

 

- Antoine Caron (1521-1599) : le théâtre de l'histoire, Catalogue d'exposition (Musée national de la Renaissance, château d'Ecouen, 5 avril-3 juillet 2023), Paris, Rmn-Grand Palais, 2023
- Mathieu Deldicque, Visages des guerres de religion, Dijon, Faton, 2023, coll. « Les Carnets de Chantilly »
- Les guerres de Religion 1559-1610 : la haine des clans, Catalogue d'exposition (Musée de l'Armée, Hôtel national des Invalides, 5 avril-30 juillet 2023), Paris, Musée de l'Armée, In Fine éditions d'art Paris, 2023
- Clouet : à la cour des petits Valois, Dijon, Faton, 2022, coll. « Les Carnets de Chantilly » n° 15

Antoine CaronVisages des guerres de religionClouet_A la cour des petits ValoisLes guerres de religion, 1559-1610

 

 

 

 

 

- Guillaume FONKENELL, Caroline ZUM KOLK (dir.), Catherine de Médicis (1519-1589) : politique et art dans la France de la Renaissance, Paris, Le Passage, 2022
- Oriane BEAUFILS (dir.), La Tenture des Valois. Tisser les fêtes de Catherine de Médicis, Paris, Editions Liénart, 2022
- Oriane BEAUFILS, Vincent DROGUET (dir.), L'art de la fête à la cour de Valois, Catalogue d'exposition (Château de Fontainebleau, 8 avril-4 juillet2022), Paris, In Fine éditions d’art, 2022
- De Chantilly à Azay-le-Rideau : le retour des portraits de la Renaissance, catalogue d'exposition, Éditions du Patrimoine, 2021
- Elizabeth GOLDRING, Nicholas Hilliard, Life of an Artist, Hardback, 2019

La-Tenture-des-Valois-Tisser-les-fetes-de-Catherine-de-MedicisLart de la fete a la cour des ValoisDe-Chantilly-a-Azay-le-Rideau-le-retour-des-portraits-de-la-RenaianceHilliard  Catherine-de-Medicis-Politique-et-art-dans-la-France-de-la-Renaissance

 

 

 

 

- E. CLELAND, M. WIESEMAN, Renaissance Splendor Catherine de’ Medici’s Valois Tapestries, Yale University Press, 2019
- W. ASLET, L. BURGIO, C. CACHAUD, A. DERBYSHIRE and E. RUTHEFORD, « An English artist at the Valois court : a portrait of Henri III by Nicholas Hilliard » in The Burlington Magazine, February 2019.
- Alexandra ZVEREVA, Rois, aristocrates et humanistes, Portraits de la Renaissance française, Kugel, 2019 (présentation en ligne).
- Étienne FAISANT (dir.), Henri II à Saint-Germain-en-Laye. Une cour royale à la Renaissance, Paris, RMN, 2019 (dossier de presse de l'exposition).
- Frédéric HUEBER, Antoine Caron, peintre de ville, peintre de cour (1521-1599), Presses universitaires François Rabelais, 2018

Antoine CaronHenri II à Saint-Germain-en-LayeRois, aristocrates et humanistesBurlington Renaissance Splendor

 

- Bruno PETEY-GIRARD et Magali VENE (dir.), François Ier : Pouvoir et image, BnF, 2015
- Thierry CREPIN-LEBLOND (et al.), Une reine sans couronne ? Louise de Savoie, mère de François 1er, Les éditions Rmn-Grand Palais, 2015
- Pascal BRIOIST (et al.), Louise de Savoie (1476-1531), Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 2015
- Isabelle HAQUET, L’énigme Henri III, Presses universitaires de Paris Nanterre, 2012

-
Ordine NUCCIO, Trois couronnes pour un roi : la devise d'Henri III et ses mystères, Les Belles lettres, 2011

Trois couronnes pour un roiL'enigme Henri IIIFrancois Ier Pourvoir et imageUne reine sans couronneLouise-de-Savoie-1476-1531

 

 

 

 

 

- Alexandra ZVEREVA, Portraits dessinés de la cour des Valois. Les Clouet de Catherine de Médicis, Arthena, Paris, 2011.
- Alexandra ZVEREVA, Le cabinet des Clouet au château de Chantilly. Renaissance et portrait de cour en France, Nicolas Chaudun, collection « Éditions Nicola », 2011.
- Revue de l'art : Costume de cour au XVIe siècle, Paris, Ophrys, n°174/2011-4.
- Pierre-Gilles GIRAULT, Mathieu MERCIER (dir.), Fêtes & Crimes à la Renaissance. La cour d'Henri III, Paris, Somogy éditions d'art, 2010.
- Marianne GRIVEL, « "Au sieur Rabel, parangon de la pourtraicture". Nouvelles recherches sur les peintres-graveurs français de la fin du XVIe siècle : l’exemple de Jean Rabel », in H. ZERNER et M. BAYARD (dir.), Renaissance en France, renaissance française ?, Paris, 2009, p. 227-292.

Portraits dessinés de la cour des ValoisLe cabinet des ClouetRevue 2011 Costume de courFêtes et crimes à la RenaissanceRenaissance en France, Renaissance francaise ?

 

 

 

 

 

 - Philippe MARTIN (sous la dir.), La pompe funèbre de Charles III, 1608, Editions Serpenoise, Metz, 2008.
- Thierry Crépin-Leblond (dir.), Marie Stuart. Le destin français d'une reine d'Ecosse, Paris, RMN, 2008.
- Patronnes et mécènes en France et à la Renaissance (études réunies par Kathleen Wilson-Chevalier), publications de l'Université de Saint-Etienne, 2007
- Daniel LECOEUR, Daniel Dumonstier (1574-1646), Arthena, 2006.
- Isabelle de CONIHOUT (et al.), Henri III mécène des arts, des sciences et des lettres, Paris, PUPS, 2006.

La pompe funèbre de Charles IIIMarie Stuart, le destin françaisPatronnes et mecènesDaniel DumosntierHenri III mécène

 

 

 

 

 

Pierre-Gilles GIRAULT, François Ier, images d’un roi, de l’histoire à la légende, Paris : Somogy, 2006 (cat. expo)
- H. OURSEL et J. FRITSCH (dir.), Henri II et les arts : Actes du colloque international, École du Louvre et Musée national de la Renaissance-Écouen, 1997, La Documentation Française, 2003
- G.LAMBERT, Dessins de la Renaissance, collection de la Bibliothèque nationale de France, Département des Estampes et de la Photographie, BnF, 2003
- Alexandra ZVEREVA, Les Clouet de Catherine de Médicis : chefs-d’œuvre graphiques du musée Condé, Paris,  Somogy, 2002
- Etienne JOLLET, Jean et François Clouet, Paris, Lagune, 1997

François Ier, images d'un roiHenri II et les artsDessins de la renaissanceLes Clouet de CatherineJean et François Clouet

 

 

 

 

 

- Anne DUBOIS DE GROER, Corneille La Haye, dit Corneille de Lyon, Arthéna, 1997.
- Cécile SCAILLEREZ, François Ier par Clouet, Paris, RMN, 1996.
- Henri ZERNER, L'art de la Renaissance en France. L'invention du classicisme, Paris, Flammarion, 1996.
- André CHASTEL, L’art français. Temps modernes. 1430-1620, Paris, Flammarion, 1994 (réédition en 2000).
- G.BRESC-BAUTIER (dir.), Germain Pilon et les sculpteurs français de la Renaissance, Paris, La documentation française, 1993.

Corneille La Haye, dit Corneille de LyonFrançois Ier par ClouetL'art de la RenaissanceL’art français, temps modernesGermain Pilon

 

 

 

 

 

- S.BARATTE, Léonard Limosin au musée du Louvre, Paris, RMN, 1993.
- J.THUILLIER et C. PETRY (dir.), L’art en Lorraine au temps de Jacques Callot, Paris, Rmn, 1992 (catalogue d'exposition).
- L.CAMPBELL, Portraits de la Renaissance, Paris, Hazan, 1991.
Henri IV et la reconstruction du royaume, Paris, RMN, 1989 (catalogue d'exposition).
- Banco Cattolico del Veneto, Venezia e Parigi, Milano, Electa, 1989.
- J. EHRMANN, Antoine Caron, peintre des fêtes et des massacres, Paris, Flammarion, 1986.
- D.BENTLEY-CRANCH, « L'iconographie de Marguerite de France », in Culture et pouvoir au temps de l'humanisme et de la Renaissance. Actes du Congrès Marguerite de Savoie, Paris, Slatkine, 1978, p. 243-256.

- P.MELLEN, Jean Clouet, catalogue raisonné, dessins miniatures et peintures, Paris, Flammarion, 1971.
- J.ADHEMAR, Les Clouet et la cour des rois de France, de François Ier à Henri IV, Paris, Bnf, 1970.
- S.BEGUIN, Il Cinquecento Francesco, Milan, Fratelli Fabri Editori, 1976.
- F.YATES, The Valois tapestries, London, Warburg institute, 1959.
- J.ADHEMAR, Le dessin français au XVIe siècle, Lausanne, Mermod, 1954.
- H.MALO, Les Clouet de Chantilly, Paris, Laurens, 1932.
- L.DIMIER, Histoire de la peinture de portrait en France au XVI e siècle, 3 vol., Paris, 1924-1926.
- E.MOREAU-NELATON, Le portrait en France à la cour des Valois ; crayons français conservés dans la collection de M.G.Slting à Londres, Paris, 1909.
- E.MOREAU-NELATON, Le portrait à la cour des Valois ; crayons français du XVIe siècle conservés au Musée Condé à Chantilly,  Paris, Librairie centrale des Beaux-Arts, 1908.

 

Articles en ligne


- Céline Cachaud et Anne-Valérie Dulac, « Redécouvrir la miniature : après Hilliard », Études Épistémè [En ligne], 36 | 2019, mis en ligne le 27 février 2020, consulté le 04 janvier 2021. URL : http://journals.openedition.org/episteme/5462

 

 Catalogues de musées

 

- F. GETREAU, Musée Jacquemart-André, peintures et dessins de l'école française, Paris, Institut de France, Michel de Maule, 2011.
- Fondation Bemberg, Peintures anciennes : de Cranach à Tiepolo, Paris, Somogy, 2000.
- J-M.BRUSON, Peintures du musée Carnavalet : catalogue sommaire, Paris, Paris musées, 1999.
- M-H.TESNIERE, Trésors de la Bibliothèque nationale de France, Volume I, Mémoires et merveilles VIIIe-XVIIIe siècle, Paris, BnF, 1996.
- C.CONSTANS, Musée national du château de Versailles, 3 vol, Paris, RMN, 1986.
- Muséee Pouchkine, Le dessin français des XVIe-XVIIIe siècles : la collection du mus&e des beaux-arts Pouchkine à Mouscou, Moscou, Izobrazitzlnoïe iskousstivo, 1977.
- P.ROSENBERG, Pittura francese nelle collezioni pubbliche fiorentine, Firenze, Centro Di, 1977.
- A.CHATELET, F-G.PARISET, R.de BROGLIE, Chantilly, musée Condé ; Peintures de l’école française, XVe- XVIIe siècles, Paris, RMN, 1970.
- C.STERLING, Peintures : école française XIVe, XVe et XVIe siècles, Paris, Musées Nationaux, 1965.
- J.GUIFFREY, La peinture au musée du Louvre : Ecole française, Paris, Illustration, 1923.

 

19 mars 2021

Henri Ier de Montmorency (1534-1614)


Henri de Montmorency, connétable de Franceest le beau-frère de Diane de France, duchesse de Montmorency

 


François_Clouet_(cercle_de)_-_Henri_1er,_Duc_de_Montmorency,_Seigneur_de_DamvillePortrait d'Henri de Montmorency, seigneur de Damville [par] François Clouet vers 1567

Source de l'image : Wikimedia (Collection privée)

Image initialement publiée sur le site de la Weiss Gallery (la notice de l'oeuvre se trouve ici).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

H_Henri de Montmorency_bibliotheque_GeneveHenri-Damville2Portraits d'Henri de Montmorency, seigneur de Damville

Source des images : Wikimedia (Vienne, Kunsthistorisches museum, Collection de l'archiduc Ferdinand de son château d'Ambras), (Bibliothèque de Genève)

 

 

 

Henri-Damville_Gztte

Damville_artnetPortrait d'Henri de Montmorency, seigneur de Damville, vendu aux enchères sous l'identité présumé du roi Charles IX

Sources des images : Le magazine des enchères et Gazette Drouot (Vente du 4 mars 2014 à Morlaix chez Dupont & Associés) ; artnet.fr

 

 

 

 

Henri_Montmorency_Damville_VersaillesPortrait d'Henri duc de Montmorency vers 1590

Source de l'image : (Collection du Château de Versailles)

 

 

 

 

 

 

Giovanbattista Mercati_attrib_Ritratto di Enrico di Montmorancy2Portrait d'Henri de Montmorency attribué à
Giovanbattista Mercati

Source de l'image : BeniCulturali (
Église Santa Maria della Vittoria de Rome)

 

 

 

C_1598_Henri de Montmorency connétable de FrancePortrait d'Henri de Montmorency connétable de France vers 1598

Source de l'image : (The Fitzwilliam collection), voir également (Paris, Bibliothèque nationale de France)

 

 

 

N_Ano_Connetable_MontmorencyPortrait en pied d'Henri de Montmorency connétable de France vers 1595

Source de l'image : Agence photographique de la Rmn (Collection du Château de Versailles)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J_Henri de Montmorency (1534-1614Henri-Ier-de-montmorencyPortraits d'Henri de Montmorency, connétable de France vers 1610

Source des images : Wikimedia (Galerie des illustres du château de Beauregard), Gallica (Paris, Bibliothèque nationale de France)

 

 

0001027195_OGPortrait présumé d'Henri de Montmorency sculpté en bronze par Lesueur en 1612

Le buste en marbre est un ajout postérieur

Source de l'image : musée du Louvre

30 avril 2007

La confusion Charles IX-Louis XIII


Voici deux exemples qui illustrent les pièges de l'interprétation des costumes.

Charles_LouisSur le site de l'Agence photographique de la RMN, on trouve ce très joli dessin, réalisé par Tavarone Lazzaro. La légende indique qu'il s'agit d'une audience du jeune roi Charles IX. Or les costumes portés par les personnages sont d'époque Louis XIII. Les hauts-de-chausses, les chapeaux et les fraises à confusion sont typiques des années 1610. Ces vêtements n'existaient pas sous cette forme au temps de Charles IX.

Il s'agit donc vraisemblablement d'une audience du jeune Louis XIII à moins que Tavarone Lazzaro ait vraiment cherché à représenter Charles IX mais sans tenir compte du costume. Nombreux sont les artistes à ne pas tenir compte du costume et à faire dans l'anachronisme. Rubens fait la même chose lorsqu'il peint le couronnement de Marie de Médicis.   

Voici un autre exemple :

Louis_XIII_et_GastonIl s'agit de deux gouaches issues d'une série, représentant d'une part un enfant roi et d'autre part son frère. Sur la base RMN, la légende indique : Le Costume en France au temps des Valois avec une datation remontant au 4e quart 16e siècle. On pourrait donc penser qu'il s'agit de Charles IX et de son frère Anjou.

Et bien, c'est une erreur ! La légende est fausse. Il s'agit non pas de personnages du temps des Valois mais du temps de Louis XIII, plus précisément vers 1610. Les deux dessins représentent en réalité, Louis XIII et son frère. Pourquoi ?

  • Le costume ! Les autres gouaches du recueil représentent des femmes avec des collerettes et des vertugadins typiques de la régence Marie de Médicis. Voir ici.
  • La croix de l'ordre du Saint-Esprit que l'enfant roi porte sur la gouache. Louis XIII est bien le premier enfant roi à le porter (l'ordre apparaît en 1578).

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